Le fait que des personnes de cultures différentes pensent, agissent et réagissent différemment n’a rien de nouveau. Quiconque voyage ou connaît une personne de l’étranger a observé ce phénomène. Toute personne, en relation interculturelle, doit en tenir compte dans la prise de ses décisions pour une gestion efficiente et efficace.
Pays chauds et pays froids : Le relationnel versus l’efficacité
Dans cet article sur le management en relation interculturelle, nous tenterons de décrire des situations de réussite et d’échec interculturelles en rapport aux différences interculturelles existantes entre les personnes des pays dits chauds et celles des pays dits froids.
Selon un étude du cinfo sur la communication interculturelle, une des situations d’échec interculturel que la plupart des immigrants d’origines africaines ont en milieu professionnel vient du fait qu’à leur début en occident, il leur est reproché, au travail, d’être plus axé sur le relationnel que sur l’efficacité !
Au travail, la plupart d’entre eux sont considérés comme des personnes qui apportent la bonne humeur. Ils cherchent toujours à maintenir avec les collègues une ambiance agréable et un cadre amical. Selon l’étude du cinfo, les personnes du sud mettent davantage l’accent sur les gens et tâchent de gérer à la fois le travail et le relationnel, quitte à prendre du retard dans le travail dans le but de préserver les relations. Et cela leur vaut quelquefois d’être traité d’incompétents.
En effet, la culture des personnes d’origine africaine privilégie le relationnel. Le but de de toute communication est de créer une ambiance détendue alors qu’en occident, l’objectif est l’accomplissement du travail et la communication se fait sur des informations précises.
La communication : un élément essentiel dans le management interculturel
Il n’y a pas de culture bonne ou mauvaise en soi, mais uniquement des différences dont il faut tenir compte. Dans un milieu professionnel occidental, sans renier le relationnel, l’efficacité, le respect des horaires et des délais doivent passer en premier.
Même si les deux partis adoptent une langue de communication commune, les styles de communication et les attentes peuvent être tout à fait différents.
Le management interculturel constitue un important facteur clé de succès des fusions-acquisitions internationales (fusions ou acquisitions d’entreprises étrangères)
Culture de groupe et individualisme
Cette étude démontre aussi que les pays chauds se caractérisent par la culture de groupe, dans laquelle chacun sait qu’il a automatiquement sa place dans la conversation, aux repas et dans toutes les activités du groupe. Les biens servent à tout le monde : nourriture, habits, outils, etc. Il est impoli dans cette culture d’avoir une conversation privée ou de faire des projets qui ne concernent pas toutes les personnes présentes. Dans cette culture, lorsque vous êtes invité, tout est payé d’avance, vous n’avez pas à vous en faire.
Les pays froids par contre, se caractérisent par des cultures individualistes dans lesquelles les gens apprécient d’avoir un temps et de l’espace à eux. Dans ces cultures vous êtes censé demander la permission avant d’emprunter quelque chose ou bien pour interrompre une conversation. Chacun est responsable de ses biens et doit les entretenir et les protéger. En communauté, il faut inscrire son nom sur la nourriture, les outils, etc. pour distinguer la propriété personnelle de tout ce qui est commun au groupe.
Une hospitalité différente
Les points de vue diffèrent aussi en ce qui concerne l’hospitalité.
Dans les pays chauds, l’hospitalité est spontanée et se pratique souvent sans avoir lancé d’invitation. C’est le moyen de créer des liens. L’hôte prend totalement en charge les besoins de son invité, lequel n’a rien à payer. Un cadeau est le bienvenu, la nourriture et les boissons font partie de l’accueil. Les voyageurs sont accueillis et pris en charge.
Dans les pays froids par contre, l’hospitalité est quelque chose qui sort de l’ordinaire et qui se programme. Elle est rarement spontanée, l’hôte a besoin d’être informé à l’avance. Les voyageurs sont censés se prendre en charge hormis ce qui a été prévu. Les voyageurs doivent s’attendre à payer pour leurs transports et leurs repas. Si l’hôte vous invite, il le dira.
Flexibilité et adaptabilité : des clés dans la compréhension de l’autre
Après tout ce qui a été dit, il est important de reconnaître que nous sommes tous différents les uns des autres en fonction de nos cultures et valeurs mais que malgré cela, nous sommes amenés à vivre ensemble dans ce monde devenu un grand marché commun. Ainsi, si nous voulons réussir dans nos activités, il est important de faire preuve de beaucoup d’ouverture, d’écouter les autres et de ne pas se focaliser dans sa façon de faire. Il faut accepter les autres tels qu’ils sont, sans nier nos différences.
L’acceptation de l’autre, la flexibilité et l’adaptabilité sont les attitudes qui nous feront exceller et réussir partout. En faisant un petit effort de compréhension, nous pouvons éviter beaucoup de conflits entre les gens issus de divers horizons. Il ne faut pas juger une situation, si nous n’en maîtrisons pas toutes les données.
Il y a également de nombreuses personnes qui ne se comportent pas comme ceux de leur propre culture, simplement parce que leur personnalité correspond davantage à la culture opposée. Il est donc important de se poser la question : « Lesquelles de mes habitudes personnelles sont engendrées par ma culture ? Sont-elles compatibles avec la culture dans laquelle je souhaite m’intégrer ? »
Nous sommes tous un peu ethnocentrique, convaincus que notre façon de faire est meilleure que celle des autres. Si nous réussissons à dépasser cette manière de voir, nous découvrirons que nous pouvons apprendre à respecter et à goûter la différence. Très vite, nous allons apprivoiser les mœurs étrangères et découvrir qu’en fait nous avons beaucoup de choses en commun.
Source : Communication Interculturelle I (Cinfo) via www.ymca.int
Crédit Photo : geralt via pixabay.com
Transformez votre esprit, changez le monde
Auteur et activiste engagé à transformer le monde en un lieu plus juste, pacifique et durable, où tous les êtres s'épanouissent. En parcourant le monde, rencontrant des gens qui vont des villageois aux dirigeants du monde, je trouve deux forces opposées:
1) un réveil étonnant, une véritable révolution de la conscience, une compréhension du fait que nous sommes les navigateurs d’une station spatiale magnifique et fragile et que nous la guidons vers le désastre.
2) Comme dans toute révolution, un refoulement de la part des personnes au sommet de la hiérarchie et de ceux qui suivent leurs dirigeants, car ils craignent de changer ou d’adhérer aux idées nouvelles, et qu’ils n’ont aucun pouvoir, «c’est ainsi que cela fonctionne».
Malgré ceux qui voudraient maintenir le statu quo, malgré la nouvelle vague de nationalisme et de xénophobie et malgré tant de «mauvaises» nouvelles, je constate que de plus en plus d’entre nous écoutons les nombreux avertissements.
Nous ne savons pas où aller pour trouver des solutions. Il y a ceux qui se tournent vers les politiques conservatrices des autoritaires. D'autres vont à la politique plus libérale du socialisme démocratique. D'autres encore se plongent carrément dans doctrines de la révolution mystique du "que ton règne vienne", mais en ne spécifiant pas de quel royaume il est question.
Mais que nous vivions dans les Amériques, en Europe, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient ou dans l'un des pays, dans les Villes, nous commençons à comprendre que le modèle historique ne peut plus continuer. Reconnaître que les systèmes actuels ne servent pas nos intérêts à long terme est la première étape sur la voie du changement.
Bonjour Antoine,
merci pour ce billet sur le management interculturel.
J'apprécie particulièrement votre analyse pays froids pays chauds. C'est une segmentation que je n'avais pas encore rencontrée.
Bien à vous