Les acteurs du marché immobilier suisse s’inquiètent de plus en plus à propos de la sous-location. En 2015, la Gérance Immobilière Municipale (GIM) a résilié 16 contrats de bail ; parmi eux se trouvaient trois à quatre cas concernant une sous-location, via le site Airbnb. Ce phénomène ne cesse de croître : depuis 2014, le nombre d’offres a triplé en Suisse, comptant aujourd’hui jusqu’à 2100 logements suisses mis en ligne.
En effet, pour les logements sociaux, sous-louer son appartement n’est pas anodin. La sous-location d’appartement est considérée comme un abus, car les loyers sont fixés en tenant compte des revenus et du taux d’occupation. Pour la GIM, « il est scandaleux que des gens gagnent de l’argent en sous-louant illégalement des appartements payés en partie par des contribuables ». « Cela peut aller jusqu’à la résiliation immédiate du bail pour justes motifs ».
Dans les cas des loyers libres, le droit du bail peut permettre de sous-louer temporairement, sous certaines conditions : informer le bailleur, soumettre la période de sous-location, autoriser une petite plus-value si l’appartement est meublé.
Mais ce n’est pas le cas d’Airbnb. La plateforme est considérée comme un moyen de fraude par les gérants immobiliers. Le site s’est attiré les foudres des régies, qui procèdent actuellement à des contrôles très réguliers, par la visite du site mais aussi par la délation grâce aux concierges et aux voisins.
De plus, Airbnb est devenu un concurrent pour l’hôtellerie. Leur offre attrayante et moins chère qu’un hôtel attire de plus en plus de clients. Le nombre d’objets loués par le site ne cesse d’augmenter, passant de 6033 à 18'494 depuis 2014, ce qui agace fortement le marché immobilier. Airbnb peut être toléré si les gens sous-louent leur bien durant les vacances « pour mettre du beurre dans les épinards » précise Antonio Hodgers, conseiller d’Etat en charge du Logement. De ce fait, les villes touchées par ce phénomène durcissent de plus en plus leur législation pour recadrer la loi. Concernant Genève, la loi suffit actuellement même si les différentes régies n’hésitent pas à envoyer un courrier aux locataires pour leur rappeler l’interdiction de sous-louer.
Pour conclure, selon la LDTR (Loi genevoise sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitations), « si un logement sert à gagner de l’argent, il devient un bien commercial », et cela constitue un problème assez grave au vu de la pénurie de logement dans laquelle nous nous trouvons. Selon une étude de Bilan en août, Airbnb serait responsable du retrait d’au minimum 300 appartements à Genève. Ce sont donc autant d’appartements indisponibles à la location pour les genevois, mais qui servent comme chambres d’hôtels pour des touristes.
Source : http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/Des-locataires-perdent-leur-logement-a-cause-d-Airbnb/story/25087980
Photo credit : Ridofranz via istockphoto.com
Nous pouvons vraiment dire que Airbnb est devenu très populaire à Genève. Quand je reçois des amis qui viennent en ville pour les réunions. Et ils préfèrent réserver via Airbnb au lieu d'aller dans les auberges, ce qu'ils faisaient avant quand ils n'avaient pas trouvé d'hôtels, surtout en été. Je pense que pour les logements sociaux, cela devrait rester inacceptable. Mais si la personne est imposable et qu'une limite est fixée, peut-être que cela devrait être autorisé pour les autres appartements. Je ne sais vraiment pas comment ils s'attendent à être en mesure de contrôler cela, même la sous-location est difficile à contrôler.