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L'école de journalisme de Genève nous ouvre ses portes

Écrit par Fanny Ferguson
Paru le 17 juin 2013

printConnaissez-vous l’école de journalisme de Genève, située à Châtelaine ? Peu connue, bien qu’elle soit la seule école privée de journalisme en Suisse romande, j’ai voulu en savoir plus. J’ai donc décidé de me rendre dans les locaux de l’école, afin d’y interviewer les principaux intéressés : Messieurs Hank Vogel et Malik Mallem, respectivement recteur et directeur de l’école. 

Quels sont vos parcours et rôles respectifs dans la création de ces deux écoles? (Une école de cinéma étant rattachée à l'école de journalisme)

Hank Vogel : En ce qui me concerne, j’ai toujours travaillé dans le cinéma. Je rêvais de faire du cinéma depuis l’âge d’environ vingt ans. Souhaitant découvrir toutes les facettes du métier, j’ai d’abord travaillé dans un laboratoire cinématographique, puis j'ai réalisé des films et fait des montages. J’ai également collaboré à des productions en tant que monteur et scénariste. Je tiens actuellement un blog sur le site internet de la Tribune de Genève et j’y poste environ un article par semaine. Je poste aussi régulièrement de petits courts-métrages sur internet.

Malick Mallem, Directeur

Malick Mallem, Directeur

Quant à la création des écoles, M. Malik Mallem a un jour rencontré l’un de mes chefs opérateur et lui a exposé son souhait de créer une école de cinéma. Il m’a alors contacté et c’est ainsi qu’est née l’école de cinéma en 2003. L’école de journalisme a vu le jour en 2009 avec la venue de M. Daniel Bernard (écrivain et journaliste, doyen et professeur au sein de l’établissement). L’idée est venue du constat des similitudes qu’il pouvait exister entre le cinéma et le journalisme, pour les JRI particulièrement (« Journaliste Reporter d’Images ») lorsque ceux-ci réalisent des reportages vidéo.

Malik Mallem : Pour ma part, j’ai une formation dans les sciences matématico-déductives. L’école que nous avons montée comprend une école de cinéma, de journalisme, ainsi qu’une école de design, qui est spécialisée dans le prototypage de véhicules terrestres (ce ne sont donc pas des modèles réduits mais des modèles habitables). Comme vous pouvez le constater, nous sommes très polyvalents mais notre dénominateur commun est la pédagogie, la transmission du savoir (savoir-faire et savoir-être).

Quels types de cours dispensez-vous ?

Malik Mallem : Nous proposons des cours d’histoire de la presse, de sociologie de la presse, il y a des ateliers de rédaction, des ateliers de français… c’est une formation très riche et qui offre en même temps la possibilité à l’étudiant d’effectuer des interviews divers et variés. Il peut par exemple interviewer des membres du Parlement, des membres du club suisse de la presse, des politiciens ou encore des responsables d’entreprises… Mais il faut produire des articles et ceux-ci doivent être validés. Nous postons ensuite ces articles dans nos journaux internes. Nous avons également un  journal papier qui se nomme « Cahier des écoles ». Ce journal relate l’activité de la politique sociale qui se déroule au sein du canton. Mais les sujets sont variés, on peut parler du sida comme on peut parler de Freysinger… cela dans le respect d’une charte éditoriale.

Vous proposez deux formations et diplômes : journalisme et journalisme reporter d’images, c’est exact ?

Hank Vogel

Hank Vogel, Recteur

Hank Vogel : Oui, vous pouvez effectivement prendre en plus le JRI si vous le souhaitez, mais cela n’est pas obligatoire.

Malik Mallem: Comme il y a de plus en plus de radio internet, ou de télévision internet qui se créent, on donne ainsi la possibilité aux gens de se positionner dans le marché. On apprend le savoir-faire ainsi que le savoir-être de l’audiovisuel (comment se comporter face à une caméra lors d’un direct par exemple).

Combien d’heures de cours dispensez-vous par semaine et combien d’étudiants accueillez-vous ?

Hank Vogel : Les cours de journalisme s’étalent sur trois jours, ce qui fait environ quinze heures de cours hebdomadaires, laissant ainsi la place à un travail à temps partiel à côté de la formation si nécessaire. Nous accueillons entre 15 et 18 étudiants par promotion.

Vos étudiants ont également la possibilité de faire un stage dans l’une de vos rédactions une fois le diplôme obtenu ?

Hank Vogel : Effectivement, nous avons nos propres journaux, et vous avez la possibilité d’y faire un stage. La plupart de nos élèves, s’ils ne font pas le Master (car il est possible de poursuivre la formation et d’effectuer un Master), ne font pas le stage, et ils cherchent alors un stage ailleurs. Mais il est cependant possible d’effectuer uniquement un stage, sans faire de Master. Il suffit alors de s’arranger avec la Direction. Cela suppose de gérer un journal de l’école et de fournir un certain nombre d’articles. Pour nos élèves français, nous signons une convention leur permettant ensuite d’effectuer des stages en France.

Malik Mallem : Certains de nos étudiants, les premières promotions par exemple, sont même parvenus à vendre leurs articles au GHI. Ceci était l’initiative de l’un de nos professeurs. Par la suite, en sortant de l’école, des étudiants arrivent à faire des articles pour par exemple l’Hebdo, Le Nouvel Observateur. Il y a un certain nombre d’articles assez cotés. Il y a même eu des scoops faits par nos étudiants la première année, tout en étant étudiants.

L’école possède deux journaux, c’est bien cela ?

Malik Mallem: Ce sont les journaux de l’école oui. Il s’agit du Cahier des Ecoles et de la Gazette. Ces journaux sont réservés aux étudiants. Nous avons cependant des cas où des correspondants ou d’anciens étudiants souhaitaient poster des articles, ou même faire de la publicité. Mais nous nous focalisons pour l’instant sur l’aspect pédagogique, sur l’enseignement.

Est-il possible de se spécialiser dans un domaine : sport, économie ou culture par exemple?

Malik Mallem : Nous avons parfois affaire à des demandes spécialisées de la sorte. Des personnes qui nous disent qu’elles souhaitent par exemple devenir journalistes sportifs. Nous, nous conseillons d’acquérir déjà les bases, de faire « journaliste tout court », puis, petit à petit, les tendances se forment. Je peux citer par exemple le cas de M. Massimo Lorenzi (actuellement rédacteur en chef des Sports à la RTS), qui était journaliste généraliste à la base et qui tient à présent une rubrique sportive. Cela relève de l’envie personnelle. Celui qui désire faire des articles médicaux, ça sera à lui par la suite de se spécialiser dans le domaine et d’éventuellement envisager des études de médecine. Nous nous  amenons les bases, ensuite c’est à l’élève de se former suivant ses souhaits et intérêts propres. Il y a également la question du marché : nous sommes un très petit pays et il peut être difficile pour un journaliste de trouver un emploi s’il est spécialisé dans un seul et unique domaine. Raison de plus pour nous de former à tout, y compris la photo, pour ne citer qu’un exemple. Mais au final, peu importe le domaine, il s’agira toujours de transmission d’information et la valeur est la même. L’essentiel reste la passion.

Combien de temps dure la formation en journalisme?

Malik Mallem : Notre formation est extrêmement demandée car elle est courte, en une année, et nous exigeons de nos élèves la production d’un certain nombre d’articles. Mais ayant constatés que certains élèves ne parviennent pas à finir leurs articles en une année, nous envisageons d’apporter une certaine flexibilité aux élèves et ainsi leur permettre de prolonger leur durée de formation sur deux ans par exemple. Si par exemple un élève a encore quelques articles qui ne sont pas validés, il pourra prolonger sa durée de formation, et ce sans frais supplémentaire (pas plus de deux ans cependant).

Hank Vogel : Ceci a d’ailleurs déjà été le cas pour certains élèves. Nous avons par exemple eu le cas d’une jeune fille qui venait de Berne et ne pouvait se libérer trois jours par semaine. Elle est donc venue un jour et demi la première année, puis un jour et demi la seconde. Elle a fait une partie des cours la première année, puis l’autre partie la deuxième année.

M. Malik Mallem : Cela peut aussi être une question budgétaire. Certaines personnes ne parviennent pas à payer 1000 chf/mois. Nous acceptons donc qu’elles payent 500 chf/mois et étalent leur formation sur deux ans. Cela leur permet également de découvrir leur style journalistique durant deux ans. Nous souhaitons de cette façon donner une chance à tout le monde, même à ceux qui ne peuvent effectuer le cursus classique pour une quelconque raison (la personne travaille à côté, habite loin…).

Qui sont les enseignants ?

Malik Mallem : Même si nous ne sommes pas des spécialistes du journalisme de presse, du photojournalisme ou du journalisme web, nous sommes spécialistes dans le domaine de l’enseignement et nous collaborons avec des professionnels comme par exemple M. Daniel Bernard, qui est co-fondateur de Léman Bleu et rédacteur en chef adjoint de France-Loisir. Nous avons également deux ou trois journalistes RP (qui sont inscrits dans le registre professionnel) qui enseignent à nos élèves.

Hank Vogel : M. Emmanuel Cuénod fait également partie de notre équipe d’enseignants. Il est rédacteur en chef du Ciné-Bulletin (journal du cinéma suisse) et vient d’être nommé directeur du festival  « Tous-Ecrans » (festival annuel créé en 1995, se déroulant à Genève et dont la vocation est la « célébration de la création audiovisuelle dans tous ses états » - www.tous-ecrans.com). Voici donc un aperçu de certaines personnalités qui composent notre équipe.

Les diplômes que vous délivrez sont-ils « reconnus » ? Que « valent-ils » ?

Malik Mallem : Cela dépend à quel niveau on regarde cette reconnaissance. Du point de vue de l’économie, oui nous sommes reconnus, effectivement. Nos étudiants trouvent du travail, même en France, et il s’agit parfois de très bons postes, dans de grands médias. Maintenant d’un point de vue juridique, la Confédération reconnait uniquement les écoles publiques. Elle ne reconnait aucune Université ou école privée. Mais nous ne cherchons pas à être reconnus par la Confédération, cela ne nous intéresse pas. Par contre, nous sommes contrôlés par les cantons, par le DIP (Département de l’Instruction  Publique).

Hank Vogel : Mais vous savez, un rédacteur en chef qui souhaite engager quelqu’un regarde avant tout la qualité de ses articles. C’est là-dessus avant tout que le journaliste sera jugé. Maintenant, le fait d’avoir suivi une formation de journaliste est toujours bien vu. Cela montre que vous avez fait un suivi, que vous avez eu une formation. Mais cela traduit surtout l’intérêt que vous portez au métier, votre volonté d’apprendre ainsi que votre motivation.

Existe-t-il des conditions d’admission pour entrer dans votre école ?

Malik Mallem : La première condition est vraiment d’avoir l’envie de devenir journaliste. Nous avons eu l’expérience suivante : les personnes qui finissent un cursus universitaire sont en général bonnes d’un point de vue rédactionnel, au niveau de la langue française et de la syntaxe. Mais cela ne signifie pas qu’elles sont motivées, qu’elles ont réellement la motivation et la passion du métier. Nous avons eu d’un autre côté des élèves qui ont effectué l’école de culture générale : eux étaient bons en français, mais avaient de plus une passion dévorante, ils ont même été engagés comme rédacteurs en chef adjoints chez nous. Nous faisons exactement l’inverse de ce que font les écoles de journalisme en général . Une école de journalisme vous demande un cursus universitaire en droit ou en sciences économiques par exemple, et ensuite vous faites du journalisme. Nous c’est l’inverse : nous commençons par former les gens au journalisme, et s’ils veulent ensuite étudier un domaine spécifique, ils peuvent le faire. Nous sommes la seule école à notre connaissance en Suisse à faire cette démarche inverse.

Hank Vogel : Je trouve que les études universitaires de journalisme manquent de pratique, il leur manque le côté technique.

Malik Mallem : Nous, à partir du moment où il pose ses pieds à l’école, l’élève entre directement dans le monde du cinéma ou du journalisme. Nous commençons par la production d’articles, c’est la chose essentielle que nous demandons. Et cela permet de détecter un peu le style de la personne. Notre doyen, M. Daniel Bernard, offre régulièrement du travail aux étudiants les plus méritants. Il est très connecté au monde économique, il a un pied dans le monde académique et un pied dans le monde professionnel. C’est ce qui fait la spécificité de cette école, d’où l’intérêt de certaines personnes qui viennent de l’étranger.

Y’ a-t-il des nouveautés prévues dans la formation ?

Hank Vogel : Des changements concernant le contenu des cours vont effectivement voir le jour pour la volée 2013. Nous allons par exemple enrichir la formation d’un cours de journalisme radio. Nous estimons en effet qu’il est très profitable pour un journaliste de « faire un peu de tout » avant de choisir sa voie. Le métier de journaliste possède de nombreuses facettes et offre de ce fait une grande palette de spécialisations possibles, telles que par exemle : la presse écrite, le reportage, la photo, la presse audio-visuelle, la radio, le graphisme (création d’un journal). Voilà pourquoi nous souhaitons donner quelques directives/connaissances générales permettant plus tard à l’élève de choisir tel ou tel domaine. Mais cette façon de procéder offre également à l’élève la faculté d’être autonome en étant par exemple capable de créer son propre journal, sur internet en tout cas.

Malik Mallem : Effectivement, quelqu’un qui suit régulièrement les cours de graphisme sera capable de créer son propre journal. D’anciens élèves sont parvenus au bout d’un semestre à faire un journal en équipe, un journal que l’on n’imprime pas sur papier, mais qui est mis en ligne.

Pour terminer, y a-t-il un délai d’inscription pour la volée de septembre 2013 ?

Malik Mallem : Il n’y a pas de délai officiel d’inscription, mais il ne faut pas trop tarder non plus, car les places sont limitées. Les cours commenceront effectivement en septembre de cette année pour la nouvelle volée.

 

photo credit: Thomas Hawk via photopin cc

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