Le retour au travail pour un retraité commence par sa volonté de continuer à être actif, malgré un long chemin déjà parcouru. Celui-ci est encore fertile en enseignements utiles et importants à partager avec d’autres.
Voici l’histoire d’un quinquagénaire avancé, en préretraite depuis une année. Les premiers mois, il apprécie cette période au-delà des mots, après 36 ans de travail, de services loyaux, de levers matinaux, et de bons travaux. Et puis au bout d'un certain temps, il épuise ses loisirs. Il a passé des bons moments avec ses amis, mais il s'ennuie presque de tout ce temps libre. Le retraité souhaite retrouver un emploi. Il se considère employable, utile, disponible et polyvalent. Et pourquoi cela ?
Passé 50 ans, l’employabilité représente pour ce jeune retraité le besoin de rester utile, de servir d’autres personnes, avec toutes les expériences tentées (ratées ou réussies) et toujours vécues. Il faut utiliser ce savoir, car il fait gagner du temps et de l’énergie. Cet homme d’expérience comprend vite. Il voit aussi rapidement comment faire mieux et autrement, parce que les points de comparaison ne manquent pas, après 36 ans. Toute cette matière d’expériences n’est pas morte : elle veut encore vivre et servir. Elle donne ce recul que le trentenaire ne peut pas posséder, et surtout une force tranquille et puissante qui produit cette employabilité.
Le quinquagénaire expérimenté pense autant avec son ventre qu’avec sa tête. Il sent et pressent, devine la viabilité d’un projet plus qu’il ne la mesure. Il peut aller vite. Il aimerait utiliser cette capacité et l’employer pour d’autres plus jeunes que lui. Il peut être conseiller, enseignant, recruteur, assistant. Il ne sera plus autant vendeur, démarcheur, producteur ou créateur. Il se situera plutôt à côté.
L’employabilité peut être valorisée dans la formation des jeunes et des nouveaux, dans l’apprentissage de la réalité professionnelle par celui qui l’a tant pratiquée. Ce jeune retraité est celui qui va prendre le temps de bien expliquer, d’être disponible et aimable, de prévenir et d’écouter avant de parler. Cela signifie autant que ce senior veut être employé qu’il peut être engagé. Il trouve du sens dans le travail et l’engagement, quoique l’on puisse entendre le contraire.
Nous pouvons donc avoir un regard positif sur cette catégorie de bons travailleurs potentiels qui ont bien des raisons de regretter d’être trop peu écoutés...et si rarement convoqués.
Photo credit: Alan Cleaver via photopin cc
Très belle perspicacité. Merci pour le partage.