D’après Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements. » Cette citation peut résumer aisément le monde des banques privées en Suisse. En effet celles-ci connaissent un grand bouleversement (dû essentiellement à la fin du secret bancaire) afin de pouvoir rester dans la compétition face au monde internationale.
Lors du Salon de la formation, durant la conférence traitant du milieu bancaire en suisse, différents intervenants nous ont expliqué une chose essentielle : le paradoxe au sein du secteur des banques privées en Suisse, en général, et plus particulièrement à Genève.
Nous pensons tous que la banque est en pleine crise et nous avons raison, mais attention, à 50% seulement. Disons-le clairement, la banque est un vaste domaine, qui comprend beaucoup de secteurs différents. Il y en a cependant un qui est essentiellement touché par la crise : la gestion de fortune privée. Paradoxalement, le secteur de négoce en matière première est en plein essor, et absorbe donc certains autres postes.
Ceci expliquerait-il donc cela ? Si nous jetons un bref coup d’œil sur les chiffres et les prévisions de licenciement pour les cinq prochaines années, ils correspondraient à une fourchette comprise entre 2000 et 3000 employés. Des calculs un peu plus fantaisistes prévoyaient jusqu’à 6000 licenciements, mais rassurons-nous, ces chiffres n’étaient pas fondés sur des faits réels.
Au vu de ces chiffres tout de même alarmants, la vraie question est la suivante : tous ces employés retrouveront-ils un emploi ? La réponse, comme dans tous les domaines, est : presque.
Certains ne retrouveront plus d’emploi en raison de l’évolution du milieu, sachant que la banque à divers spécialités et qu’elle cherche toujours des profils très précis et particulier pour des postes qui demandent un niveau de spécialisation très pointue.
Pour les autres, il faudra mettre sur pied des systèmes de transférabilité afin de réinventer la plateforme financière. Cela se fera en réutilisant les connaissances et les compétences déjà acquises et mises en place pas l’employé. La difficulté réside dans le bon « timing ». Par définition, réutiliser ses compétences afin de ne pas perdre son travail est toujours accueilli de manière positive par l’employé. Cependant, la transférabilité dépend tout de même du marché et non seulement du candidat. Il s’agit en fait de tout un processus de changement.
Une question nous vient alors naturellement à l’esprit, quel profil avoir pour travailler dans ce milieu ?
Alors que notre société est de plus en plus pressée, que se soit lors de l'embauche ou au contraire lors d’un licenciement, nous sommes à nouveau confrontés à un paradoxe. Il faut savoir que l’un des plus grand avantages caractérisé comme une compétence dans les banques privées était l’ancienneté. C’était une forte plus value pour l’employé de compter plusieurs dizaines d’années au sein de la même banque. Nous notons une nette évolution de la tendance : en 2002 la moyenne d’ancienneté d’un employé de banque était de 18 ans contre seulement 6 ans en 2012.
Le maître mot dans le domaine de la banque reste donc l’adaptabilité de l’employé et son niveau de transférabilité.
Pour les banques helvétiques, il reste encore un challenge qui consiste à rester attractives sur le marché international.
Pour ce faire, la réputation de la Suisse joue beaucoup, car celle-ci est plutôt vue comme une population d’ingénieurs dont les œuvres sont en général de bonne qualité et dont le savoir-faire est bien établi. Dans le monde hyper rapide d’aujourd’hui, la Suisse préserve sa réputation, elle ne se hâte jamais. Cela pourrait passer pour un défaut aux yeux de beaucoup, mais représente ici un grand avantage. En effet, l’adage "vite fait, mal fait" prend tout son sens, alors que le processus décisionnel très posé est fondé sur les compromis. Le temps qu’il faut est pris, afin de pouvoir offrir les meilleurs services aux clients.
Alors que retenons-nous de l’employabilité dans les métiers de la banque au final ?
Le paradoxe surtout ! Comme nous l’avons vu la banque licencie, mais la banque embauche beaucoup également. Selon les secteurs et les spécialisations, le milieu bancaire est un domaine qui attire beaucoup et qui recrute aussi. Il serait donc temps d’aller sur le terrain demander l’avis de spécialistes afin d’éclaircir ce paradoxe.
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Il y a, je pense, encore pas mal d'opportunité à saisir en termes d'emplois dans le secteur de la banque.