Une situation d’endettement est toujours une étape difficile à vivre pour chaque personne qui la traverse. Pour pouvoir demander de l’aide, il faut déjà passer par une première phase d’identification et d’acceptation du problème. Souvent, faire preuve de bonne foi et de lucidité quant à la série d'événements qui ont mené à la dette est difficile, car les raisons qui y mènent sont aussi complexes que variées.
Elles peuvent aller du fait de partir en voyage à s’offrir les dernières technologies, acheter une voiture ou des vêtements en concordance avec la caste sociale à laquelle nous souhaitons nous identifier, jouer à des jeux d’argent, ou maintenir un certain niveau de vie suite à un changement survenu dans la vie professionnelle. Autant de raisons qui nous appartiennent et qui nous sont apparues légitimes à un moment ou à un autre. Il est par conséquent très important de bien s’entourer pour s’assurer d’entreprendre une démarche avec succès.
Malheureusement, le cas d’endettement le plus fréquent est aussi le plus triste, car il ne dépend pas directement de la personne endettée. Le « working poor », en français le « travailleur pauvre », est comme son nom l’indique, une personne qui n’arrive pas à subvenir à ses besoins de base malgré un emploi à temps plein. La dette est donc contractée uniquement pour des raisons de survie à cause de la discordance entre le niveau de vie et le salaire offert par les employeurs.
C'est un constat d'autant plus marqué en Suisse, puisqu'une enquête de l’Economist Intelligence Unit, démontre que Zurich et Genève occupent respectivement la 4e et 7e position dans le top 10 des villes les plus chères du monde.
Le profil du spécialiste
Les qualités du spécialiste en matière de désendettement, outre des connaissances approfondies de la loi et de ses mécanismes, sont principalement des compétences en relations humaines. C’est une chose que nous avons souvent tendance à oublier, mais qui est la clé du succès dans une collaboration de ce genre. Un bon spécialiste est quelqu’un d’empathique et qui ne porte aucun jugement de valeurs. Il est capable de comprendre la situation et d’analyser les attentes de son client pour obtenir une bonne vision d’ensemble. Ceci lui permettra d’établir un plan d’action concret qui soit en accord avec les besoins et la personnalité du demandeur. Afin d’être sûr que son message soit entendu, l’expert doit faire preuve de beaucoup de tact et de diplomatie, lors de ses échanges, afin de ne pas blesser la personne endettée, qui est souvent déjà, très éprouvée par sa situation. Un facteur très important dans cette collaboration est la franchise et la transparence. En effet, il ne sert strictement à rien de faire miroiter à la personne endettée qu’il n’y a pas de problème et que tout va bien. Il est au contraire primordial de lui exposer les faits de manière claire, afin de la conscientiser et de la responsabiliser, car il est évident que sans la participation active de la personne endettée, le spécialiste ne peut pas faire de miracle.
Le demandeur
Qu’attend la personne qui demande l’intervention d’un spécialiste ?
Avant toute chose, le demandeur doit être en mesure de pouvoir se remettre en question et d'accepter la franchise de son conseiller, ainsi que de consentir à changer son mode de vie le cas échéant. Il aura besoin d’être rassuré sur les compétences de celui-ci, ainsi que sur ces connaissances du milieu pour se fier à ces décisions et voir en lui un véritable allié. La notion de jugement revient là encore, car plus le demandeur se sentira jugé et moins il se confiera volontiers, ce qui rendra la collaboration entre les deux parties infructueuse. Il est donc primordial de se sentir à l’aise en présence de son conseiller. Une personne endettée a besoin d’établir un plan d’action clair, avec des échéances concrètes afin de se rendre compte de l’avancée de la situation. Cette démarche est d’autant plus importante et gratifiante qu’elle permet au demandeur de voir ses dettes diminuer peu à peu, ce qui est très motivant et l’encouragera à ne pas lâcher prise.
L’accompagnement
Pour Rémy Thomazic, spécialiste en matière de désendettement et de droit de la poursuite, le mot d’ordre de cette démarche est la vulgarisation. Il faut être capable d’expliquer par des mots simples, un sujet très technique et complexe. Une fois la situation acceptée, le spécialiste pourra mettre en place l’accompagnement et trouver des solutions avec la participation active du demandeur. En revanche, il appartiendra à la personne endettée de faire les démarches par elle-même, une fois qu’elle aura compris le processus. Son implication est importante car les outils acquis pourront être utilisés de manière autonome si une situation similaire se reproduit à l’avenir. Par exemple, il est capital de faire passer les factures du mois courant avant le reste, car sinon, le mécanisme pervers ne peut pas être stoppé et la situation d’endettement perdurera sans fin.
Il nous explique également :
« Un jour, je fus abordé par une personne dont le visage m’était familier. Il me demanda si je me rappelais de lui et je me souvins alors qu’il était une des personnes que j’avais accompagnée dans le cadre d’un processus de désendettement plusieurs années auparavant, lorsqu’il devait faire face à des procédures de poursuites. A l’époque, je lui avais dit que, bien que sa situation financière fût compliquée, le désendettement était possible mais que cela prendrait plusieurs années. Après avoir discuté quelques instants, il me dit que j’avais eu raison et qu’il avait apprécié ma franchise. Il s’était bel et bien sorti de ses dettes dans le délai que j’avais évalué pour lui. Je me sentis alors très fier d’avoir pu aider cette personne à retrouver le sourire et un peu de sérénité. »
Conclusion
L’expérience nous montre qu’il est primordial d’éviter autant que possible de s’offrir un train de vie au dessus de ses moyens. Il est plutôt conseillé d'attendre de pouvoir se payer des choses avec l’argent qui a été économisé pour l’occasion. Le résultat sera certes moins rapide, mais procurera plus de satisfaction car l’attente amène à la réjouissance, mais surtout, cela vous permettra d’être fier de vos effort et vous offrira la position agréable de ne rien devoir à personne.
Le jour où la société civile suisse dans son ensemble, et plus particulièrement le monde politique, aura intégré que l’endettement n’est pas qu’un épiphénomène et que cette problématique pourrait menacer à terme l’économie du pays, elle aura fait un grand pas et il y aura peut-être quelques raisons d’espérer.
Remy Thomazic
Consultant en droit, économie et gestion administrative
Après plus de 20 ans d’expérience dans l’administration publique et privée, il a acquis un savoir qu'il souhaite partager et mettre au service des autres. Il a donc créé un cabinet conseil pour apporter des solutions à des particuliers, des indépendants ou des PME confrontés à des problèmes de dettes, de recouvrement, légaux ou administratifs. C'est un spécialiste de l'endettement et du droit de la poursuite qui possède également des compétences en rédaction et en gestion administrative.
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Sources :
http://www.cfoinnovation.com/system/files/EIU_WCOL%20-%20February%202014.pdf
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