En Suisse, les statistiques attestent du goût des travailleurs seniors pour la vie active. Pourtant, ces alertes quinquas et sexagénaires, une fois au chômage, mettent 1.5 fois plus de temps à retrouver un travail. Les entreprises pourraient payer très cher leur manque de considération pour ce puits d’expertise.
Éjecté du marché de l’emploi
Dès qu’ils sont au chômage, les aînés risquent de quitter pour toujours le marché de l’emploi. En effet, seuls 14% des chômeurs de plus de 50 ans retrouvent un poste. D’après les statistiques fédérales, le taux de chômage enregistré en octobre 2019 progressait de 3,6% pour les travailleurs de plus de 50 ans.
Qualités indéniables
Comme le souligne François Humbert dans son livre intitulé : « Le retour des quinquas », les travailleurs aînés sont des personnes « autonomes, matures et qui ont acquis des compétences ». Nos seniors pleins d’énergie prouvent que le 3ème âge n’est plus ce qu’il était. Aujourd’hui, cette catégorie de travailleurs est en pleine forme et allie la créativité à l’expérience.
Idées fausses
Mais les préjugés ont la vie dure : manque de motivation, faible adaptabilité, surqualification, diplômes désuets, réticences face à l’informatique et méconnaissance des nouvelles technologies. Certaines agences de placement ainsi que quelques sociétés pensent qu’à partir de 50 ans, un employé est trop cher, trop lent, dépassé et peu compétitif.
Une pénurie qui risque de coûter cher
Paradoxalement, alors que les PME ont du mal à remplacer les baby-boomers qui partent à la retraite, les aînés sont écartés du marché du travail tandis qu’ils présentent de nombreux atouts pour les compagnies. Ils sont disposés à se mettre à la page et présentent d’autres avantages en plus de leurs qualifications et de leur expertise.
Loyauté à toute épreuve
Les tempes argentées n’ont plus à faire leurs preuves, ils sont loyaux, contribuent à donner une note de sérénité au sein des équipes, sont flexibles et très désireux de partager leur expérience et leur savoir-faire. Ils savent prendre du recul et possèdent un bon sens analytique.
D’après une étude de l’UBS, 23% des travailleurs suisses âgés entre 65-69 ans sont encore en activité tandis que dans les pays de l’OCDE, pour la même tranche d’âge, la moyenne est de 27%. En Suisse, malgré les compétences et la disponibilité des seniors, les entreprises n’ont pas encore l’air de se rendre compte du potentiel dont elles pourraient disposer. En Scandinavie, au Japon et en Allemagne on fait confiance aux travailleurs seniors.
Texte écrit : Isabel Garcia-Gill & Laurent Giudici
Sources :
Bilan, no 19, du 13-28 novembre 2019
Agefi du lundi 2 décembre 2019
Entreprise Romande du 22 novembre 2019
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