Le Brexit s’annonce mal pour les compagnies aériennes britanniques. En choisissant YES pour une sortie de l’Union Européenne (UE), la conséquence la plus importante concerne les droits de trafic des compagnies aériennes britanniques. Sans accord avec l’UE, le Royaume-Uni perdra non seulement le libre accès au ciel et au marché unique européen, mais aussi à certains accords bilatéraux de droits de trafic entre l’UE et des pays tiers, comme les USA, le Canada ou la Suisse.
Le gouvernement britannique sera dans l’obligation de renégocier ces droits avec l’UE ou individuellement avec les états concernés. Les compagnies britanniques ne pourront plus, par exemple, fixer librement les tarifs sur leurs liaisons et ouvrir n’importe quelle route en Europe, sans autorisation préalable.
Pour les passagers au départ et à l’arrivée du Royaume-Uni, cela signifierait de nouvelles taxes. Tout de suite après le résultat du référendum, EasyJet avait déjà demandé aux autorités britanniques et européennes de maintenir la Grande-Bretagne dans le ciel unique européen. Ryanair, malgré la densité de son réseau au Royaume-Uni, est un peu moins concernée de par son origine irlandaise.
Cela portera aussi préjudice aux aéroports de Londres (Heathrow et Gatwick) en tant que hubs. Les nombreux passagers américains et asiatiques pourraient être tentés de transiter via d’autres aéroports dans l’UE.
Des solutions pour les compagnies aériennes
Quelles sont les solutions pour Londres ? Accorder aux compagnie aériennes européennes une permission de continuer à desservir librement la Grande-Betagne, en contrepartie d’une permission « équivalente » des pays européens. Mais le problème est que certains pays européens qui souhaitent protéger leurs compagnies aériennes contre la concurrence britannique pourront réclamer une négociation séparée, avec des conditions plus restrictives.
En plus, les compagnies britanniques pourront être privées de la possibilité d’opérer des lignes intra-européennes. C’est pour cette raison qu’EasyJet a commencé à immatriculer une centaine de ses appareils en Autriche.
La sortie de l’UE va faire perdre au Royaume-Uni son statut de membre à part entière de l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne (EASA) qui compte 28 pays de l’UE et 4 pays associés (Suisse, Norvège, Islande et Liechtenstein). Cet organisme permet à un avion ou à une licence de pilote certifié n’importe où en zone EASA, d’être utilisables partout dans le monde. En cas de sortie de l’UE, les certificats émis par l’Aviation Civile Britannique ne seront plus reconnus qu’en Grande-Bretagne, ce qui obligerait les compagnies britanniques à utiliser des avions et des pièces de rechange validés par l’EASA. Et les pilotes détenteurs d’une licence britannique pourront continuer à voler hors du Royaume-Uni, mais sur des avions uniquement immatriculés en Grande Bretagne.
Il s’agit d’un sacré casse-tête en perspective pour l’un des pionniers de l’aviation civile internationale.
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302385058447-le-transport-aerien-dans-loeil-du-brexit-2212738.php.
Photo credit : Corey Seeman via flickr.com