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Les conseils de Wouter van der Lelij aux jeunes entrepreneurs : comment franchir le pas ?

Écrit par Camille Truy
Paru le 10 janvier 2014

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Start-up week-end, conférences, matinales créateur d’entreprise, de nombreuses informations sont disponibles avant de se lancer. Pourtant, oser franchir le pas peut prendre du temps. Comme le souligne Wouter van der Lelij, créateur de plusieurs entreprises, « l’inconnu fait peur et sortir du lot n’est pas évident ». Cela se résume d’ailleurs par les chiffres : seulement 6% de la population suisse se lance dans l’entreprenariat (soit 2,9% des jeunes suisses). Comment aller de l’avant ?

L’expérience de Wouter, qui s’est lui-même lancé après une courte période en entreprise, peut faire écho à beaucoup de jeunes entrepreneurs en pleine réflexion. Au cours d’une discussion sur l’entreprenariat, il nous a livré ses conseils pour les personnes intéressées par l’idée de se lancer.

Wouter van der Lelij: serial entrepreneur

Wouter est le créateur du site d’emploi à succès Jobup (lancé en 2000) qu’il revendra par la suite à Edipresse (Tamedia) en 2008. Il est également à l’origine de plusieurs projets et entreprises en Suisse romande, tels qu’une plateforme internet, un journal satirique et dernièrement la marque « Ou bien?! » (qui propose des fruits  déshydratés  à l’accent suisse pour un snacking sain et savoureux). Cette initiative, enrichie par la mise en place d’emballage par la fondation Foyer-Handicap, lui a permis de remporter le Prix Suisse de l’Ethique en 2012. Il a également récolté d’autres distinctions telles que le Prix Strategis (HEC Lausanne) et la Bourse Cantonale du Développement Durable. Il siège actuellement  au comité de l’entreprise d’insertion « Réalise » à Genève. La vision qu’il applique au quotidien: long terme et éthique.

Sa vision de l’entreprenariat

Lors de la conférence d’ouverture de la semaine mondiale de l’entreprenariat, intitulé « Libérez vos idées », qui se déroulait le lundi 18 novembre à Genève, Wouter, nous a donné sa vision de l’entreprenariat. Il faut, selon lui, « agir maintenant et réfléchir après », avec intelligence bien évidemment. La clé est de se lancer en faisant des petits pas dans l’inconnu. Il souligne également l’importance d’avoir une vision claire et de comprendre le chemin parfois difficile qui nous permettra d’arriver à cette vie idéale. Cette énergie (combinaison des motivations et de la construction mentale de l’envie de réaliser un rêve) doit être complétée d’une bonne disposition (ce qu’on a à l’intérieur de nous). Au final, il s’agit de trouver ce que nous aimons et d’être en accord avec nous même. « Quelle activité me rend vraiment vivant et me fait oublier le temps ? » En se concentrant sur nos forces, nous augmentons nos chances de réussite. Enfin, authenticité et  engagement feront la différence. Il ne faut pas non plus négliger son intuition car se fier au rationnel ne mène pas nécessairement au succès.

Besoin d’aide pour se lancer?

Fort de ses différentes expériences entrepreneuriales, au sein de son cabinet « Beringia », Wouter accompagne désormais de jeunes entrepreneurs vers leurs objectifs de création d’entreprise. Voici les éléments clé qu’une personne en pleine réflexion sur son envie d’entreprendre doit garder en tête, selon cet entrepreneur d'exception.

Les questions à se poser avant de se lancer : se connaitre, évaluer son projet, être confortable avec la solitude

Il est primordial de se connaitre: Pourquoi est-ce que je veux me lancer dans ce projet ? Cela revient en fait à se poser une multitude de questions : Qu’est-ce que j’aime dans le projet et dans le fait de me lancer? Qu’implique mon projet? Suis-je prêt(e) à évoluer dans un cadre incertain ? Les personnes qui se lancent oublient souvent de se poser ces questions et se concentrent uniquement sur les besoins du marché. Il est pourtant primordial de savoir ce que l’on cherche à atteindre en fonction de ce que l’on aime et de ses forces.  « Cette recherche peut se faire en décomposant son projet en plus petites étapes et en se confrontant progressivement à la réalité » nous confie Wouter. A ce stade là, il est aussi important de s’ouvrir au monde extérieur, ce qui permettra notamment d’ajuster son projet. Les étapes suivantes, liées à cette confrontation, sont l’étude du marché et la validation client, qui détermineront la réussite du projet.

Il est aussi important de se questionner sur sa capacité à être entrepreneur. L’entreprenariat est souvent associé à la notion de liberté et d’indépendance mais il ne faut pas oublier que cela entraine aussi une certaine solitude. Le porteur de projet doit donc être confortable avec le fait de ne compter que sur lui-même. Il n’est en effet pas toujours évident de trouver la personne prête à nous aider et beaucoup d’entrepreneurs n’ont pas vraiment cherché ce soutien. Il existe pourtant des aides extérieures: cela peut-être en faisant appel à un coach au démarrage du projet ou à un stade plus avancé lorsque la personne n’a plus le recul nécessaire. Les porteurs de projet peuvent aussi  passer par des organismes tels que Genilem pour une aide plus spécifique (écrire un business plan, par exemple). Malgré ces supports, les personnes qui se lancent doivent avoir conscience de cette solitude et être capables de la gérer. Beaucoup d’entrepreneurs qui abandonnent leur projet ont souvent sous-estimé ce paramètre et leur capacité de faire des choix seul, et donc de prendre des risques.

Se lancer, à tout moment de sa carrière

Le manque d’expérience n’est pas quelque chose de rédhibitoire pour les clients. Il faut en revanche être professionnel et s’avoir se remettre en question afin de proposer un produit ou un service de qualité. Se lancer sans expérience peut aussi permettre de sortir du lot et d’éviter le « préformatage » souvent lié à une carrière établie. Ce qui fera la différence, c’est plutôt le goût du métier dans lequel on se lance et de se sentir à l’aise avec les tâches quotidiennes. Il arrive souvent de se tromper d’ailleurs : par exemple, faire du e-commerce ne se résume pas à être derrière un ordinateur, il s’agit avant tout de faire du commerce et gérer des stocks, Internet n’est que l’outil. Il est donc important d’avoir une vision globale de l’activité.

Se lancer après une longue expérience en entreprise peut aussi s’avérer compliqué. Il faut se poser la question : « suis-je prêt(e) à tout lâcher ? ». L’envie est là mais les besoins financiers sont souvent plus avancés. Or il faut en moyenne compter deux à trois ans avant qu’un projet décolle. C’est pour ces raisons que personnes-là se lancent souvent dans des projets de conseil avec une haute valeur ajoutée liée à leur expérience car cela demande moins de frais et permet d’être opérationnel rapidement.

Faire appel à un coach, c’est possible

Wouter s’est lancé dans l’accompagnement après une recherche personnelle de la différence entre l’échec et la réussite. Etant lui-même passé par ces différents états, il aide désormais les personnes à avancer avec leurs doutes. Sa façon de travailler avec les personnes qui font appel à lui se repose sur trois étapes principales.

Lors du premier entretien, le porteur de projet doit arriver avec un but précis en tête : il doit savoir ce qu’il veut faire et le type d’aide qu’il attend. Ensuite, coach et (futur) entrepreneur définissent un mandat précis comme analyser les objectifs du projet, comprendre les démarches à accomplir pour se lancer, travailler sur la mise en route d’une stratégie commerciale, réfléchir au  financement  ou encore trouver un second souffle pour un projet lancé il y a quelques années. La réussite du projet n’est en aucun cas l’objectif du mandat puisque ce paramètre dépend surtout de la personne.  Ce premier entretien permet aussi de découvrir l’intérêt mutuel à travailler ensemble. Wouter met d’ailleurs en garde les jeunes entrepreneurs sur ce point : il est important de choisir un coach avec qui on ressent une connexion. Il est souvent difficile pour un jeune de dire « non » à un professionnel tel qu’un coach, alors qu’il faut pourtant « écouter son ressenti » et ne s’engager que si l’on se sent à l’aise avec l’accompagnement proposé.

Les porteurs de projets qu’accompagne Wouter ont tous des profils différents. En revanche la procédure est la même : de manière générale, il faut compter entre 5 à 6 séances pour définir le « socle » (à savoir les motivations et les objectifs).

Ensuite, 2 à 3 séances sont consacrées à la construction du chemin pour y arriver et encore 2 à 3 séances de suivi.  Beaucoup de personnes ne voient pas au début l’importance de s’attarder sur ce socle, pourtant c’est un élément primordial. D’ailleurs il existe souvent un décalage entre ce que le porteur de projet veut faire et ce qu’il fait vraiment. En travaillant en profondeur sur les objectifs du projet, un jeune entrepreneur peut gagner beaucoup de temps. Par contre, consulter un coach pour discuter de l’audit afin de trouver des solutions immédiates à ses problèmes, n’est pas la meilleure posture à adopter. L’accompagnement se fait sur les actions à mettre en place et non sur les résultats.

La clé, c’est oser sans peur de l’échec

Il est capital de garder en tête qu’être entrepreneur c’est oser prendre des risques et surtout être confortable avec l’échec. Cette situation d’échec peut être créée par de nombreux facteurs (extérieurs ou intérieurs à la personne). Néanmoins, un point clé  à ne pas négliger est l’étude de la durabilité économique du projet, et ce même pour un projet à dimension plus éthique. En effet, même si l’aspiration sociale et morale de la personne est forte, le projet doit avant tout se baser sur sa viabilité financière, condition impérative du succès.

Un échec ne doit pas être vu comme quelque chose de négatif, au contraire il peut souvent permettre à la personne de rebondir vers un nouveau succès.

Entreprendre est donc un état d’esprit et peu demander un peu de temps. Il faut d’ailleurs accepter que les résultats ne soient pas immédiats. Il ne faut pas oublier non plus, comme nous l’a confié Wouter, que « ce sont souvent les petites choses qui permettent de déclencher d’énormes progrès ».

Source: www.beringia.ch

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