Les matières premières et l'art – 24. Le lapis lazuli et la chapelle des Scrovegni à Padoue

La Suisse est une plaque tournante du négoce des matières premières. Saviez-vous que cette activité représente 4 % du PIB suisse, et même 22 % des recettes fiscales pour le canton de Genève. Cette semaine, focus sur le lapis lazuli. Nous évoquerons deux citations sur le lapis-lazuli, ensuite nous verrons son étymologie, puis nous examinerons le lapis-lazuli dans l’histoire et pour terminer dans l’art.

Cela nous donne l’occasion d’admirer la chapelle des Scrovegni à Padoue avec le ciel bleu étoilé de Giotto (1267-1337) reconnue comme patrimoine mondial de l'Unesco.

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Description du lapis-lazuli dans les lettres

Au XIV^ème siècle, Marco Polo écrit dans son livre Devisement du monde : « Il y a encore en cette même contrée une montagne ou se trouve l'azur le plus fin du monde. On le trouve en veines comme l'argent... »

Au 1^er siècle de notre ère, l'historien romain Pline l'Ancien décrit le lapis-lazuli comme "un fragment de la voûte étoilée du ciel". C’est avec ces mots qu’ils décrivent le lapis-lazuli.

Etymologie

 Le nom de cette pierre vient du latin lapis, pierre, et de lazulum, bleu ou céleste, qui dérive probablement du persan "lazhuward". Pendant toute l’Antiquité, les mines principales du lapis-lazuli se situent en Afghanistan.

Le lapis-lazuli dans l’histoire

L'histoire du lapis-lazuli est très ancienne, puisqu'elle commence il y a plus de 7 000 ans dans l'ancienne civilisation mésopotamienne des Sumériens, comme en témoignent les citations du poème épique Gilgamesh, ainsi que les découvertes de tombes royales dans l'ancienne ville d'Ur, contenant des statuettes et de la vaisselle en lapis-lazuli.

Les Égyptiens aimaient également cette pierre précieuse et la considéraient même comme porteuse d'un pouvoir divin. En effet, elle était utilisée dans les bijoux trouvés dans les tombes des pharaons égyptiens et pour la décoration des masques funéraires, comme celui de Toutânkhamon lui-même

Le lapis-lazuli dans l'art

Il est intéressant de voir l'usage que l'histoire de l'art a fait du lapis-lazuli dans les peintures et les fresques depuis le Moyen-âge.

A l’époque médiévale, elle est utilisée pour produire du bleu. En broyant les pierres, on obtenait une couleur très brillante, appelée "outremer" et définie dans les traités de peinture du XV^ème siècle comme la plus parfaite des couleurs.

La couleur bleue est très stable par rapport aux autres types de bleu qui perdent de leur brillance ou change de couleur.

Michel-Ange l’a utilisée pour la chapelle Sixtine, Leonard de Vinci pour la dernière Cène, Giotto pour la chapelle des Scrovegni à Padoue.

Dans la même série, « Les matières premières et l'art» :

1. Les céréales et Van Gogh
2. Le café et la culture
3. Le coton et Edgar Degas
4. Le cacao et Luis Meléndez
5. Le sucre et Sartre
6. Le cuivre et Chardin
7. L'acier et Gayle Hermick
8. Le maïs et Jean Mortel
9. Le biogaz et Victor Hugo
10. L'hydrogène et le globe aérostatique
11. Le vent, Da Vinci et Monnet
12. Le soleil et Firedrich
13. L'or et Klimt
14. L'orge et l'antiquité
15. Le soja et Seikei Zusetsu
16. L'aluminium et Jule Verne
17. Le riz et Morimura Gitō
18. L'argent et le musée Elblag
19. L'étain et Jean Treck
20. L'avoine et Géricault
21. Le lait et Vermeer
22. L'eau et Renoir
23. La pomme de terre et Millet 

Sources :

Il cielo blu di Giotto riconosciuto patrimonio dell’Unesco - On the Blue

Lapis Lazuli - Signification, Propriétés et Vertus de la Pierre | Gemperles

Lapislazzuli, il blu più prezioso dell'arte - Voice Of Gold

https://www.gemperles.com/lapis-lazuli

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lapis-lazuli

Photo credit : Palickap, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons