La Suisse est une plaque tournante du négoce des matières premières. Saviez-vous que cette activité représente 4 % du PIB suisse, et même 22 % des recettes fiscales pour le canton de Genève ? Nous continuons d’explorer ce vaste sujet sous un autre angle, et nous publions une série d’articles, en nous focalisant à chaque fois sur une matière première avec des anecdotes, des citations. Cette semaine, nous nous penchons sur le vanadium.
La lutte contre le changement climatique n’est pas une option, c’est un impératif. Au vu de l’urgence actuelle, l’Union européenne (UE) s’étant fixé des objectifs ambitieux pour réduire ses émissions de CO2 dans les prochaines décennies. L’UE aura besoin de métaux.
Le vanadium est l'un des métaux les moins connus. Son utilisation dans le stockage de l'énergie solaire ou éolienne pourrait bien changer la donne.
Le vanadium à travers l’histoire
Le nom vanadium dérive de Vanadis « Dís des Vanir », autre nom de Freyja, déesse scandinave de la beauté, car il présente des composés chimiques très colorés.
Il a été découvert par le minéralogiste espagnol, Andrés Manuel del Rio, en 1801. Il le nomma « plomb brun ». Au cours de ses expériences, il a découvert que la couleur contenait des traces de chrome et a renommé plus tard l’élément panchromium. Plus tard, il l'a rebaptisé à nouveau érythronium. La plupart des sels deviennent rouges, lorsqu’ils sont chauffés.
En 1831, Nils Gabriel Sefström, chercheur suédois, a redécouvert le vanadium, dans un nouvel oxyde, qu’il a trouvé en travaillant sur du minerai de fer.
Et aujourd’hui ?
Selon le BRM, les perspectives de croissance mondiale de ce métal sont évaluées à 3 % par an d'ici 2025.
La vanadium à la rescousse de la transition énergétique
Grâce au vanadium, il est désormais possible de concevoir des batteries de grande capacité.
Les batteries ont la capacité de stocker l’énergie, lorsqu’elle est générée par une éolienne ou un panneau solaire, puis de la restituer plus tard avec l’électricité.
Les batteries au vanadium « Redox » ne se déchargent pas dans le temps, ne s’enflamment pas, peuvent supporter sans difficultés des milliers de cycles de recharge et possèdent également des composants biodégradables.
La Chine est l’eldorado
Les principaux pays produisant du vanadium sont l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine et la Russie.
Nouveau projet européen en Finlande
La Commission européenne classe le vanadium comme une matière première critique et souhaite diversifier la source de ce produit chimique, qui est actuellement fourni à 75 % par la Chine (presque entièrement sous forme de sous-produits de l'acier et d'autres industries).
La capacité de traitement ou de production de vanadium est minime en Europe, en dehors de la Russie.
Une nouvelle grande installation de traitement du vanadium devrait ouvrir ses portes en Finlande à la fin de l'année 2024, après la création d'une coentreprise (JV) pour mener à bien le projet.
Dans la même série, « Les matières premières, sous un angle différent » :
- Le chocolat
- Le tournesol
- Le café
- Le cuivre
- L’aluminium
- L’acier wootz
- L’étain
- L’hydrogène
- Le maïs
- Le riz
- Le coton
- Le blé romain
- Blé romain et politique alimentaire
- L’or
- Le sucre
- L’argent
- Le nickel
- Le gaz naturel
- Le cobalt
- Le lithium
- Le zinc
Sources :
New vanadium processing plant in Finland planned for 2024 opening (energy-storage.news)
The Top Four Global Producers of Vanadium - MiningNewsWire
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