La Suisse est une plaque tournante du négoce des matières premières. Saviez-vous que cette activité représente 4 % du PIB suisse, et même 22 % des recettes fiscales pour le canton de Genève ? Nous continuons d’explorer ce vaste sujet sous un autre angle, et nous publions une série d’articles, en nous focalisant à chaque fois sur une matière première avec des anecdotes, des citations. Cette semaine, occupons-nous du soufre.
Etymologie
Le soufre dérive du latin sulphur (« soufre »).
Ce mot proviendrait d’une racine indo-européenne suelf ou swel (« brûler sous forme de feu qui couve »).
Le soufre à travers l'histoire
Le soufre est connu depuis fort longtemps. Plongeons-nous dans le passé.
Vers 150 av. J.-C., Caton l’Ancien le conseille contre la pyrale de la vigne, c’est l'une des premières recettes d'insecticide connues en Occident.
Homère le cite comme « éloignant la vermine ». Dans le livre XXII de l’Odyssée, Ulysse rentre chez lui, trouve et massacre les prétendants et pend les douze jeunes filles qui vivaient avec eux. Il allume ensuite un grand feu et y brûle du soufre pour purifier la maison.
« Nourrice, apporte-moi du feu, du soufre salutaire, Que je soufre la salle ; puis va dire à Pénélope De venir… »
Il est également mentionné dans la Bible à de nombreuses reprises.
Vers le XIème siècle, les Chinois ont inventé la poudre à canon en le mélangeant avec du salpêtre (nitrate de potassium, KNO3) et du charbon de bois. La première méthode de préparation semble remonter à l'an 1044. En 1128, l’armée chinoise aurait utilisé cette invention pour un bombardement. En 1245, Roger Bacon et Berthold Schwartz ont également découvert la poudre à canon en Europe.
Denis Diderot et Jean le Rond d'Alembert, nous donne cette définition : « Soufre, s. m. (Hist. nat. Minéralogie & Chimie.) sulphur ; c'est une substance solide, mais friable, d'un jaune clair lorsqu'il est pur, très inflammable, et qui en se brûlant répand une flamme bleuâtre accompagnée d'une odeur pénétrante et suffocante. Il se fond très aisément lorsque le feu ne lui est point immédiatement appliqué, et pour lors il ne s'enflamme point. »
Ce sont Lavoisier et Gay-Lussac, à la fin du XVIIIe siècle, qui montrent que le soufre est un simple corps pur, puisqu'il réagit avec le fer pour former du sulfure de fer.
Et maintenant
Des chercheurs de l'Université Drexel aux États-Unis ont découvert qu'une forme spécifique de soufre empêche les batteries de se détériorer.
Dans la même série, « Les matières premières, sous un angle différent » :
- Le chocolat
- Le tournesol
- Le café
- Le cuivre
- L’aluminium
- L’acier wootz
- L’étain
- L’hydrogène
- Le maïs
- Le riz
- Le coton
- Le blé romain
- Blé romain et politique alimentaire
- L’or
- Le sucre
- L’argent
- Le nickel
- Le gaz naturel
- Le cobalt
- Le lithium
- Le zinc
- Le vanadium
- Le néodyme
- Le praséodyme
- Le dysprosium
- Le minerai de fer
- Le platine
- Le palladium
- Le rhodium
- Le biogaz
- L'hydroélectricité
- L'orge
- Le soja
- Le sodium
- Le manganèse
- La batterie au plomb
- Le graphite
- Le chrome
Sources :
minéral — Wikipédia (wikipedia.org)
Wikipédia (wikipedia.org)
À la découverte du soufre | Dossier (futura-sciences.com)
Le soufre, histoire de sa connaissance (lerm.fr)
Une découverte accidentelle pourrait bouleverser le monde de la batterie et des véhicules électriques - Transitions & Energies (transitionsenergies.com)
Photo credit : alexlmx via depositphotos.com