La Suisse est une plaque tournante du négoce des matières premières. Saviez-vous que cette activité représente 4 % du PIB suisse, et même 22 % des recettes fiscales pour le canton de Genève ? Nous continuons d’explorer ce vaste sujet sous un autre angle, mais dans une nouvelle série, nous publions une série d’articles, en nous focalisant à chaque fois sur une matière première et une œuvre artistique ou culturelle.Cette semaine, nous parlerons d’un des nombreux défis du coton, à savoir la traçabilité. Cela nous donne l’occasion d’admirer le tableau du peintre Edgar Degas (1834-1917), "Le bureau de coton à la Nouvelle-Orléans", tableau phare du musée des Beaux-Arts de Pau.
Traçabilité du coton, un des nombreux défis
Le coton doit relever beaucoup de défis, comme sa traçabilité.
En 2020-2021, la polémique du coton cultivé dans la province du Xianjiang était à la une de tous les journaux. La région du Xianjiang fournit 85% du coton chinois et est pointée du doigt. D’après plusieurs ONG, 570 000 Ouïghours, une minorité musulmane, ont été enrôlés de force dans le travail du coton.
Une consommation plus responsable
Les consommateurs d'aujourd'hui délaissent de plus en plus la consommation aveugle au profit d'achats réfléchis - une tendance qui se manifeste dans le secteur de l'habillement et du vêtement comme dans tout autre secteur. Ce nouveau genre de consommateurs est prêt à payer plus cher pour des produits fabriqués de manière durable sur le plan social et environnemental.
Les difficultés de la traçabilité du coton
Il est très difficile d’avoir une traçabilité complète de nos vêtements et de toutes les matières qu’ils contiennent, une traçabilité du lieu de fabrication jusqu’à la production et à la culture de la matière première et donc par exemple des champs de coton.
Il est impossible de garantir que les balles de coton viennent d’un seul endroit, d’une seule ferme, d’une récolte qui est 100 % écoresponsable et qu’ensuite celle-ci n’ait pas été mélangée avec d’autres fibres.
En 2019, un projet pilote pionnier de traçabilité du coton biologique a été menée avec succès associant la blockchain pour suivre le coton biologique de la ferme au consommateur, une première dans l’industrie du vêtement.
Le bureau de coton à la Nouvelle-Orléans d’Edgar Degas
Admirons une peinture d’Edgar Degas (1834-1917), intitulée Le bureau de coton à la Nouvelle-Orléans, tableau phare du musée des Beaux-Arts de Pau et peint en 1873.
Le tableau représente la famille du peintre et une activité économique vitale pour l’Amérique du 19ème siècle.
Degas part en 1873 à la Nouvelle-Orléans rejoindre ses deux frères. Tous deux travaillaient pour leur oncle. On lui demande de peindre ses proches.
Nous pouvons observer au premier plan son oncle qui est assis, examinant un échantillon de coton. Un de ses frères Achille s’appuie à la cloison vitrée. A gauche, nous pouvons distinguer son autre frère René, qui est assis et lit le journal.
Le musée de Pau acheta la toile en 1878. C’est la première fois que Degas vendait une peinture à un musée.
Pour plus d'anecdotes sur le coton :
Les matières premières, sous un angle différent – 11. Le coton
Dans la même série, « Les matières premières et l'art » :
- Les céréales et Van Gogh
- Le café et la culture
Sources :
Selon un rapport, 570.000 Ouïghours ont été enrôlés dans le travail du coton - Le Temps
A bon entendeur - Du coton sale dans nos vêtements ? - RTS.ch
modeintextile.fr
Edgar Degas (Paris, 1834, – Paris, 1917) - Pau
Photo credit : Edgar Degas, Public domain, via Wikimedia Commons