La Suisse est une plaque tournante du négoce des matières premières. Saviez-vous que cette activité représente 4 % du PIB suisse, et même 22 % des recettes fiscales pour le canton de Genève ? Nous continuons d’explorer ce vaste sujet sous un autre angle, mais dans une nouvelle série, nous publions une série d’articles, en nous focalisant à chaque fois sur une matière première et une œuvre artistique ou culturelle. Cette semaine, focus sur le bras de fer entre les pays producteurs et l’industrie du chocolat Nous parlerons aussi de la traçabilité du cacao. Nous verrons ensuite les prévisions pour le cacao en 2023. Cela nous donne l’occasion d’admirer le tableau du peintre espagnol, Luis Meléndez (1716-1760), intitulé "Nature morte au service à chocolat", exposée au Musée du Prado.
La filière du cacao est complexe et attire beaucoup de critiques, la distribution des bénéfices, étant loin d’être équitable.
Bras de fer entre pays producteurs et industrie du chocolat
La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux plus gros producteurs de cacao ont adressé un ultimatum aux chocolatiers, au début du mois de novembre.
Ceux-ci avaient jusqu’au 20 novembre pour respecter leurs obligations, soit de payer la totalité du « différentiel de revenu décent ». Il s’agit d’une prime de 400 $ par tonne.
Les deux pays ont menacé les chocolatiers « d’interdire l’accès aux plantations pour effectuer des prévisions de récoltes » et de « suspendre les programmes de durabilité ».
Privilégiés et appréciés par le consommateur, ces programmes tendent à lutter contre le travail des enfants, à améliorer la qualité des fèves et à augmenter les revenus des producteurs de cacao.
Lundi 21 novembre, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont noté des efforts de la part des entreprises.
Ils ont cependant annoncé la poursuite des discussions, et la constitution d’un « groupe de travail d’experts » qui devra fournir des recommandations pour trouver des solutions durables, d’ici la fin du premier trimestre de l’année 2023 ».
La traçabilité du cacao : un enjeu d’importance
Les consommateurs veulent savoir si le chocolat qu’ils mangent est produit avec les fèves de cacao les plus éthiques. C’est pourquoi la traçabilité est un enjeu majeur dans le secteur.
La « blockchain » représente une solution pour lutter contre la fraude et favoriser une production éthique.
Prévisions pour le cacao en 2023
Selon le rapport de la Banque mondiale Commodity Markets Outlook, publié en octobre 2022, les prix du cacao devraient baisser d'environ 2 % en 2023, après une baisse prévue de 3 % cette année, compte tenu de l'offre mondiale adéquate et du ralentissement de la demande.
Les risques de prix sont orientés à la baisse, reflétant les vents contraires de la croissance mondiale.
Ces prévisions tiennent aussi compte des mauvaises conditions météorologiques en Afrique de l'Ouest.
Nature morte au service à chocolat de Luis Meléndez
Le chocolat connait un grand succès depuis plusieurs siècles. En atteste un tableau du peintre espagnol Luis Meléndez (1716-1760) : Nature morte au service à chocolat, exposé au Musée du Prado.
Pour plus d'anecdotes sur le cacao :
Les matières premières, sous un angle différent – 1. Le chocolat
Dans la même série, « Les matières premières et l'art » :
- Les céréales et Van Gogh
- Le café et la culture
- Le coton et Edgar Degas
Sources :
Commerce (in)équitable: La Côte d’Ivoire et le Ghana défendent leurs producteurs de cacao | Bilan
Blockchain en filière cacao | De l’importance d’assurer la véracité des données d’amont, l’exemple du cacao | La dépêche – le petit meunier : le média des acheteurs et vendeurs de grains (reussir.fr)
Commodity Markets Outlook -- October 2022 (worldbank.org)
Photo credit : Luis Eugenio Meléndez, Public domain, via Wikimedia Commons