La Suisse est une plaque tournante du négoce des matières premières. Saviez-vous que cette activité représente 4% du PIB suisse, et même 22% des recettes fiscales pour le canton de Genève ?
Nous continuons d’explorer ce vaste sujet sous un autre angle, et nous publions une série d’articles, en nous focalisant à chaque fois sur une matière première avec des anecdotes, des citations. Aujourd’hui, nous allons nous focaliser sur l’hydrogène, qui est présenté comme un pilier de la transition énergétique.
Un peu d'histoire
Jules Verne prédisait déjà l’utilisation de l’hydrogène dans L'Île mystérieuse en 1875.« L'hydrogène et l'oxygène, qui (...) constituent (l'eau), utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable et d'une intensité que la houille ne saurait avoir. Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu du charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique », faisait-il dire à l'un de ses personnages, le savant Cyrus Smith, il y a plus de 140 ans.
Les effets du changement climatique sur la planète sont chaque année plus visibles et importants.
Ces problématiques constituent aujourd’hui une préoccupation majeure qui exige de repenser nos modes de vie et nos manières de consommer.
La transition énergétique consiste en une série de changements dans les systèmes de production, de distribution et de consommation d’énergie, afin de le rendre plus écologique.
Un des objectifs de la transition énergétique est de lutter contre le réchauffement climatique.
L’hydrogène : élément-clef de la transition énergétique
L’hydrogène est arrivé au-devant de la scène en 2020.
La prise de conscience des défis énergétiques, ainsi que les progrès techniques considérables effectués depuis 10 ans, permettent aujourd’hui de reconsidérer son utilisation comme vecteur énergétique.
En effet, c’est un gaz permettant de faciliter la mise en place de la transition énergétique. Dans le cadre de la transition énergétique, le procédé d’électrolyse permet de produire de l’hydrogène par décomposition de la molécule d’eau à partir d’un courant électrique. Si celui-ci est d’origine renouvelable (éolien, solaire, hydraulique), l’hydrogène permet alors de stocker, transporter et distribuer cette électricité intermittente.
Son utilisation dans la mobilité qui pourrait potentiellement se substituer aux carburants fossiles dans de nombreux secteurs tant dans le transport routier en passant par le frêt maritime et même l’aviation.
Il pourrait donc favoriser la production de gaz renouvelable et le stockage d’électricité vert.
Selon une étude de l’Hydrogen Council, il pourrait en tout cas couvrir près de 20% des besoins énergétique mondiaux en 2050.
Selon les projections de la Commission européenne dans sa stratégie bas carbone 2050 (publiée en 2018), la part de l’hydrogène dans le bouquet énergétique européen devrait passer de moins de 2% actuellement, à près de 15% d’ici à 2050.
Au mois de décembre 2021, Paris a annoncé une enveloppe de plus de 9 milliards d’euros pour la filière hydrogène. En 2020, Berlin a annoncé que 9 milliards d’euros seront investis sur vingt ans.
Et maintenant ?
Selon un article du 4 août 2021, l’hydrogène sauvera-t-il la planète ?
Air Liquide a été la première entreprise dans le monde à fabriquer à grande échelle de l’hydrogène, avec comme seules matières premières de l’eau et de l’électricité, dans son usine de Bécancour au Québec.
Dans la même série « Les matières premières, sous un angle différent » :
- Le chocolat
- Le tournesol
- Le café
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- L’acier wootz
- L'étain
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