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Les micro-maisons : unique expérience architecturale ou reflet d’un changement sociétal ?

Écrit par Peri Kalyoncu
Paru le 24 août 2015

tinyhouse

Construire puis vivre dans une maison de 15m² (qui aura coûté environ CHF 15'000.-) c’est d'abord un défi architectural, mais qui répond surtout aux nouvelles considérations sociales, éthiques, économiques et environnementales du 21e siècle. Le mouvement des micro-maisons, dites « tiny houses », est né aux Etats-Unis. Son objectif est de contrer la tendance constatée à l’agrandissement des habitations : de 165 m² en 1978 à 230m² en 2007. Mais pourquoi sommes-nous prêts aujourd’hui à concentrer notre demeure sur une toute petite surface de 20, 30 ou 40m² ?

Tout d’abord parce que le coût de construction (combinaison du prix du terrain au m², de la main d’œuvre engagée et des matériaux nécessaires) est évidemment largement inférieur à celui d’une maison traditionnelle. Cela permet donc au futur propriétaire d’éviter de contracter une hypothèque et de se retrouver endetté durant plusieurs dizaines d’années. Il gagne en « sentiment de liberté ». C’est ainsi que pendant et après la crise américaine des subprimes de 2007, certains ménages en sont venus à vendre leur grande maison familiale au profit d’une tiny house. Ils ont pu rembourser leur(s) emprunt(s) hypothécaire(s), sans pour autant perdre les avantages conférés par une maison individuelle.

Ensuite, autre argument de poids, l’empreinte écologique réduite de ces habitations. Dès leur conception, elles sont destinées à consommer moins, par l'installation de panneaux solaires et de récupérateurs d’eau, par exemple. A l’usage, ces maisons se révèlent également plus écologiques, puisque avec une surface habitable grandement réduite, on consommera logiquement moins d’eau, d’électricité et de chauffage. Ainsi, les personnes qui ont fait de l’écologie une composante essentielle de leur mode de vie seront à priori attirées par un tel concept.

En sus de la réponse apportée aux préoccupations écologiques croissantes, la micro-maison permet également de vivre en harmonie avec une approche plus spirituelle de l’existence, de plus en plus valorisée dans notre société. Elle correspond également au désir de se détacher des biens matériels, à la volonté de retourner à la simplicité et de se recentrer sur l’essentiel, ou encore à celui de s’éloigner de la société consumériste.

Au-delà de résoudre en partie la problématique de la densification du tissu urbain, la micro-maison répondrait aussi à une forte évolution de la forme des familles et des ménages, en marche depuis les années 1970. Le taux des personnes vivant seules et des familles monoparentales est en constante augmentation, la taille des ménages en est ainsi réduite. Par conséquence, la surface habitable nécessaire par ménage se contracte.

Au plan national en Suisse, la révision de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT), acceptée par votation populaire le 3 mars 2013, vise entre autre la réduction des zones à bâtir surdimensionnées en vue de freiner le gaspillage du sol et de lutter contre la spéculation foncière. Elle garantit ainsi un développement plus compact du milieu bâti. Bien que la refonte de cette loi ne vise pas de manière directe le nombre de futures constructions comme le fait la « Lex Weber », elle pourrait tout de même avoir un impact sur la taille des habitations du fait d’une disponibilité territoriale réduite.

Au vu des différents éléments précités, il semblerait que les micro-maisons puissent bien prendre de l’essor au court des prochaines décennies. Pour notre part, nous pensons que ce style de vie pourrait avoir un brillant avenir. Et vous ?

Sources :
http://www.bfs.admin.ch
http://www.nomadmicrohomes.com
http://www.rts.ch
http://www.possiblemedia.org
http://ici.radio-canada.ca
http://www.uvek.admin.ch
http://www.are.admin.ch
http://www.wikipedia.com

Photo credit: EvolvingScenes via Pixabay, CC0 Public Domain License

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5 comments on “Les micro-maisons : unique expérience architecturale ou reflet d’un changement sociétal ?”

  1. Le fait de vouloir réduire sa surface habitable à 20, 30 voire 40m2, comme il est indiqué dans l'article me semble, pour ma part difficile, particulièrement à notre époque, où nous rencontrons de plus en plus de familles recomposées. Comment avoir une vie décente quand on doit loger une famille de 4 enfants voire plus parfois dans si peu d'espace, surtout dans nos régions? Pour ma part je trouve difficile et ne voit pas l'intérêt de ces micro-maisons. Cependant, je suis d'accord de réduire certaines surfaces à un minimum vital...mais y a t il un minimum?

  2. L'intérêt de cet article est d'être exhaustif en abordant tous les aspects - écologique - social - législatif que peuvent nous poser l'apparition de la construction de ces micro-maisons. Je pense que la question ne se pose de savoir si nous devons diminuer les m2 dans lesquels nous sommes habitués à vivre nous les Européens. Mais plutôt de développer ce mode d'habitat aux migrants auxquels doit faire face l'Europe en particulier depuis cet été. J'ai conscience que la construction de micro-maisons peut paraître choquante pour certains mais elle pourrait être au contraire une solution à cette question géopolitique à laquelle fait face l'Europe.
    Merci de nous réveiller.

  3. If we consider that the bigger the house the more it costs (bigger loan, higher closing costs and borrowing fees, higher maintenance costs...) and that the benefit goes directly from our pocket to our lender’s (plus we never use all the space we have), it is fair to say that even though we think that a big house is a sign of success if not freedom, it might be the opposite. But however enticing the idea of a less costly house the micro house is, we might be giving up more than we think or can measure. Is it practical for families, individual growth and space?

  4. Pour les personnes seules ou les familles monoparentales, oui, je pense que la micro maison peut être une solution intéressante; il y a plein d'astuces pour aménager un petit espace de manière à avoir le confort et correspondre aux besoins de chacun.

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