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Les "Pitchoun": une garderie gérée par des parents bénévoles

Écrit par Marie-Therese Mari
Paru le 12 juillet 2013

jardin d'enfants

Nous avons rencontrés Giulia Ciaffa, présidente depuis deux ans de l’association de la garderie d’enfants « Pitchoun » situé à Veyrier, ainsi que Françoise Clemence, éducatrice de la petite enfance auprès de cette garderie qui accueille 37 enfants âgés de 15 mois à 4 ans.

La garderie emploie trois éducatrices diplômées, un/une auxiliaire et un/une aide. Il faut savoir qu’un/une auxiliaire possède en moyenne 5 années d’expérience en tant qu’aide.

L’association reçoit une subvention accordée par la Mairie de Veyrier qui s’occupe uniquement des inscriptions début mars. Celle-ci n’impose aucun projet et laisse une totale liberté à l’association pour la gestion de tous les aspects du quotidien.

Quelle est votre formation, votre parcours professionnel?

Giulia Ciaffa: Je suis directrice dans une société financière à 80% avec un parcours de comptable et maman de deux enfants, dont un qui fréquente la garderie. Souhaitant faire partie de la vie de mon enfant en dehors du cercle familial, j’ai souhaité m’investir au sein de l’association, d’abord comme trésorière, puis comme présidente, lorsque le poste s'est libéré.

Françoise Clemence: Je suis éducatrice diplômée de l’école de jardinière d’enfants de Genève (le nom actuel est « l’école du jeune enfant »). J’ai collaboré au sein d’un jardin d’enfants privé à Champel que j’ai dirigé seule pendant plusieurs années. Après la naissance de mes enfants et pour des questions d’organisation, j’ai  créé un jardin d’enfants, dans le quartier de Châtelaine, ce que j’ai fait avec beaucoup de plaisir.

Quelles sont les qualités essentielles pour effectuer ce métier ?

Mme Françoise Clemence: Il faut en premier lieu aimer les enfants, avoir le sens de l’écoute, de la patience, envie d’apprendre et un esprit d’ouverture.

Comment s’organise le département administratif ?

Giulia Ciaffa et Françoise Clemence: Les éducatrices s’occupent des informations auprès des parents, comme l’organisation des sorties, des courses d’école. Elles gèrent les mails, le téléphone, le courrier entrant. L’association fonctionne grâce aux parents bénévoles qui accordent une fois par mois du temps pour se réunir, pour régler toutes les questions liées à l’organisation de la garderie, aux questions des parents, aux éventuels problèmes rencontrés par le personnel, avec les enfants ou les parents, ainsi que la totalité de la gestion financière. Le comité de l’association se compose d’une présidente, d’une trésorière, d’une vice-présidente, d’une secrétaire, d’une responsable économat, d’un poste de responsable de l’organisation des fêtes ainsi que de membres qui n’ont pas de postes attribués, mais qui participent activement au comité et aux manifestations.

Quelle sont les formations de ces personnes ?

Giulia Ciaffa: Pour la partie administrative, tous les parents ont des parcours professionnels très différents. Nous pouvons rencontrer des avocates, des comptables, des femmes au foyer. Le comité comprend aujourd’hui onze personnes, dont les éducatrices et l’auxiliaire.

Comment s’organise la journée de travail ?pitchoun

Françoise Clemence: Nous accueillons les 20 enfants âgés de trois à quatre ans, quatre matinées par semaines entre 8h et 8h45 jusqu’à 12h pour les enfants qui ne déjeunent pas sur place, et 13h15 pour les autres. L’après-midi nous accueillons 17 enfants âgés de 15 mois à 3 ans, qui fréquente la garderie deux ou quatre demi-journées entre 13h30 et 15h (accueil « malléable » pour permettre aux petits de faire leur sieste). Certains partent déjà à 16h, car les parents ont des enfants scolarisés et les autres peuvent rester jusqu’à 17h20. Nous commençons par l’accueil et des jeux libres. Une fois l’accueil terminé, commencent les activités dirigées sous différentes formes : chansons, lecture d’une histoire avec possibilité d’utiliser des supports comme les marionnettes, bricolage ou pâte à sel, etc. Ensuite, nous prenons une collation pour partager un moment convivial. En fonction du temps, se déroule le moment de mouvement, nous pratiquons la motricité sous la forme de danse en musique, de gym, ou de jeux extérieurs, etc. Nous retournons à un moment de calme et il est déjà temps de partir.

Quel est votre processus de recrutement ? Par quel biais recrutez-vous ?

En ce qui concerne les éducatrices diplômées, nous publions une petite annonce dans un journal local, mais il y a eu peu de tournus. Pour les aides, cela fonctionne beaucoup par le bouche à oreille et  les offres spontanées. Nous conservons toutes les offres spontanées qui nous intéressent jusqu’au prochain recrutement.

Les aides sont recrutées chaque année, car nous désirons laisser la possibilité à une majorité de candidats d’avoir l’opportunité de collaborer avec nous, ce qui nous apporte aussi du « sang frais », de nouvelles idées, propositions, etc...

Combien de temps passez-vous, en moyenne à la lecture d’un CV et à la lettre de motivation ?

Giulia Ciaffa: En moyenne, j'y consacre entre trois et cinq minutes. Je commence toujours par la lettre de motivation et ensuite j’examine le CV.

Quels sont les points essentiels à retrouver dans un CV et une lettre de motivation ?

Giulia Ciaffa: Dans la lettre de motivation, je souhaite sentir de l’intérêt pour la petite enfance, comme par exemple le fait d’avoir déjà effectué des stages, ou pour les aides, du baby-sitting, ou encore un projet pour la formation d’éducatrice. Nous recrutons éventuellement d'anciennes stagiaires. Nous privilégions la proximité géographique. Nous accueillons des stagiaires pendant  un, deux ou trois mois, non rémunérés.

Sur quelle base décidez-vous d’accorder un entretien d’embauche à un candidat ?

Giulia Ciaffa: Le groupe d’éducatrices en place voit les CV et nous retenons en général trois ou quatre candidatures, ensuite celles-ci sont présentées  au comité, les candidats sont reçus par deux membres du  comité qui exprimera son choix en accord avec le personnel en place.

Françoise Clemence: Nous avons la possibilité de nous mettre à jour, en participant à des conférences-débats, et des cours de formation continue.

La profession d’éducatrice du jeune enfant est porteuse, car chaque diplômée est assurée de trouver un emploi, grâce à l’ouverture de nouvelles structures. Actuellement, suite aux nouvelles normes mises en place par le gouvernement, les auxiliaires devraient être diplômées A.S.E. (diplôme d’assistants sociaux éducateurs). Nous attendons le résultat du référendum.

Photo credit: Wha'ppen via photopin cc

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