Difficile de retrouver un emploi après avoir fait une pause dans sa carrière ?
Carol Fishman Cohen préconise dans la revue Harvard Business Review de réintégrer le monde du travail par la petite porte en faisant un « returnship » : un stage en entreprise de quelques mois pour travailleurs expérimentés (principalement destinés aux futures ex-femmes au foyer).
En Suisse, cette initiative a les faveurs du Syndicat Travail.Suisse, Angela Zihler, Co-responsable du projet « Expérience ReProf », regrette le manque de places dans les entreprises pour stagiaires expérimentés. Certes, les entreprises connaissant une pénurie de personnel dans le domaine de la santé et des soins à domicile proposent des places.
Comment les directions de RH perçoivent-ils ces « retours en emploi » ?
Alain Gendre, Directeur des RH chez Kudelski trouve l’idée intéressante, même s’il n’a jamais reçu de demande de « returnship » il se déclare « tout à fait en faveur des profils de femmes qui se sont occupés de leur PME familiale. Par contre il faut être réaliste, ces stages correspondent à des emplois comme des postes d’assistants ou des emplois dans le domaine de la santé qui requièrent surtout des qualités humaines et ou l’on peut facilement combler un retard.
Devant la rareté des places proposées, Carol Fishman Cohen suggère de simplement proposer à l’entreprise de son choix « un arrangement non-contraignant et de durée limitée » de façon à mettre un pied dans l’entreprise, puisque contrairement à l’engagement d’un jeune, pour les travailleurs expérimentés, il n’y a pas besoin d’un programme formel. Anne travaillait dans la finance avant de faire une pause de 20 ans, elle a trouvé un stage non-rémunéré dans un petit hedge-fund avant de se voir proposer une place.
Quid du salaire ?
Un professionnel expérimenté mais manquant de pratique récente peut-il se contenter d’un salaire d’étudiant ou travailler bénévolement ?
Dimitiri Djordjèvic, directeur chez Mercuri Urval, craint les mêmes dérives que pour les stages d’étudiants. Angela Zihler, estime qu’il faut poser des « gardes-fous » et exprime le vœu pieu que les stages de quelques mois soient rémunérés et qu’il faut pouvoir en vivre.
Source : LE TEMPS – Stagiaire à 40 ans- Réussir son retour à la vie active, WWW.TRAVAILSUISSE.CH
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