Entretien avec Hélène Aubry Denton, Fondatrice et Directrice de IDC Institut de Coaching SA fondé en 1998 à Genève.
Executive Coach & Master Coach certifiée ICF, spécialisée en coaching d’entreprise, titulaire d’un Doctorat en Politique et Economie Internationale.
Les changements, les transitions omniprésentes dans nos vies privées et professionnelles sont des sources de stress qui vont en augmentant. Le coaching est une approche puissante, parmi d’autres, pour répondre à ce type de défis. Il est devenu un métier à part entière et ne se cantonne plus uniquement au domaine sportif. Un signe important de l’essor de cette profession en Suisse est le fait que la Confédération propose depuis 2017 un diplôme de superviseur-coach, ce qui renforce la crédibilité de ce métier.
Qu’est-ce qu’un coach ?
Pour Hélène Aubry Denton, ce qui définit un bon coach, c’est une forme de foi dans le principe que chaque individu a des capacités, des ressources souvent insoupçonnées qui ne demandent qu’à être réveillées, développées et réalisées. C’est dans ce but qu’intervient le coach. Il va aider son client à ouvrir ses capacités de réflexion, l’aider à envisager les choses sous un angle différent, de façon à ce qu’il puisse évoluer dans sa vie, réaliser des objectifs.
A qui s’adressent les prestations du coaching ?
Les domaines d’application du coaching sont vastes, et s’appliquent à tous les domaines de vie en particulier de transition, de changement. D’une manière générale, le coaching s’adresse à toute personne qui a envie de progresser, et/ou qui a envie de changer quelque chose dans sa vie.
De plus en plus, le coaching est utilisé dans les sociétés, les entreprises, que ce soit au niveau du management, de la conduite du changement, de la motivation des équipes.
Hélène Aubry Denton constate que la question du leadership devient de plus en plus importante. Elle nous explique rencontrer fréquemment des managers très expérimentés, et cependant désemparés par rapport à leurs équipes, et en panne d’idées sur la manière de les motiver.
« On ne gouverne plus, on ne manage plus les individus comme on le faisait il y a 20 ou 30 ans. De plus en plus dans les entreprises, les gens veulent se sentir participants. D’où les questions que se posent les leaders. Quel type de leader suis-je dans l’entreprise ? Qu’est-ce qui fait que les gens sont inspirés à me suivre ? ».
Comme Hélène Aubry Denton le souligne : « La bonne nouvelle c’est que si on ne respecte pas la dynamique de l’humain, cela va impacter le résultat. De plus en plus de managers en sont conscients ».
Les compétences et qualités du coach
Un coach doit présenter des compétences de contact, de communication, une curiosité d’esprit. Des qualités humaines comme être sensible à l’autre, avoir un intérêt pour l’humain. Savoir poser des questions ouvertes, comment décliner un objectif et comment mettre la personne en ressource est également capital pour être un bon coach.
« Il y a des outils, des techniques à acquérir et bien sûr des compétences spécifiques. Certains outils, qui sont les alliés du coach, vont permettre d’accélérer, de dynamiser un processus ».
Il est important pour le coach d’être capable d’écouter, de respecter ce qui se passe chez le coaché, sans interférer. Etre présent, donner de l’espace à la personne.
« Une des compétences fondamentale de coaching c’est l’importance d’être centré et détaché. Etre sensible à l’autre, mais rester centré sur l’objectif de votre client pour l’aider à trouver ses propres ressources pour atteindre ses objectifs. Je suis en soutien de la personne, je l’accompagne, je l’écoute mais je suis détaché en même temps ».
La formation en coaching
Depuis une vingtaine d’années de nombreuses écoles se sont créées en Suisse, le métier a pris sa place. Comme l’explique Hélène Aubry Denton, il est important de suivre une formation en coaching pour acquérir et développer les qualités et compétences de coach.
« Chaque école apporte un style propre qui convient mieux à certains qu’à d’autres. Nous sommes tous différents et je suis pour la diversité. Ce qui est important c’est qu’il y ait une qualité. »
En Suisse, nous trouvons également des offres de formation de coaching en ligne, mais selon Hélène Aubry Denton, si certains aspects du coaching peuvent être étudiés par le E-learning, le présentiel reste indispensable.
« J’observe que le E-learning se pratique depuis longtemps aux Etats-Unis, qui ont une certaine avance sur nous. Cela fait partie de l’un des projets d’IDC. Il est vrai que l’on peut étudier de manière complémentaire certaines compétences en non présentiel au moyen du E-learning. En revanche, avoir toute la formation en ligne, je n’y crois pas : vivre en direct un coaching, se connecter à son coaché, avoir le feed-back « on live » du formateur apporte une dynamique supplémentaire et apprenante ».
Learning by doing
La fondatrice d’IDC « souhaite que les coaches formés dans l’institut soient de très bons coaches et qu’ils aient à leur disposition toute une panoplie de formations pour continuer de développer leurs compétences. Nous proposons des formations très séquentielles, basées sur l’expérimentation : Learning by doing.
Toutes les formations sont bilingues français-anglais, à l’exception pour le moment de la formation Coaching Entreprise. L’année prochaine, elle sera également disponible en anglais.
IDC propose également un Master, avec des intervenants réputés qui viennent des Etats-Unis.
En tant que directrice de l’institut, un de ses rôles de est d’être d’ouverte et attentive à ce qui se passe dans le domaine, de façon à être à la pointe de ce qui se fait dans le métier. « L’excellence est une valeur qui m’est chère », nous dit-elle.
En conclusion, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un voulant se lancer dans ce domaine professionnel ?
Il est important de suivre une formation et d’avoir un diplôme, « car il donne confiance aux gens, il valide vos capacités ».
« Ensuite, comme pour tout métier il faut le pratiquer, et progressivement définir quelle est votre spécialité, votre spécificité » précise Hélène Aubry Denton
Une bonne manière de se faire connaître dans le domaine est de créer des ateliers, ou encore de rejoindre des pools de coaches, qui sont souvent en recherche de nouvelles recrues.
S’affirmant avec le temps comme un outil de développement personnel et professionnel, et au regard de la place croissante qu’il prend dans les entreprises et dans notre société, le coaching est devenu un élément de plus en plus incontournable, et ainsi un métier à part entière.
Sources :
IDC, Institut De Coaching SA : http://www.idc-coaching.com
ICF, International Coaching Federation : http://www.coachfederation.ch
En tant que master coach et indépendante depuis presque 15 ans, je me sens toujours épanouie dans ce métier. J'accompagne des individus ou des équipes qui se trouvent dans une situation de grand changement et qui ont besoins de se reconnecter à leurs ressources intérieures pour mieux décider des prochains pas. Par le feedback de mes clients, je me rends compte que le côté concret et pratique de l'approche coaching génère rapidement un impact positif pour la personne coachée. C'est également palpable par son environnement professionnel ou privé.
Selon mon expérience, les 3 conditions pour la réussite d'un coaching sont:
1. la capacité du client de pouvoir mobiliser sa volonté (par ex.: sans état dépressif)
2. la capacité du / de la coach d'empowerment (selon l'éthique professionnelle et les compétences ICF)
3. la relation de confiance entre coach et client