Dans le but de réinsérer les participants dans le monde du travail de manière efficace et concluante, David Jenni, chargé de projet à l’Hospice général, développe des partenariats avec les entreprises de secteurs variés. Les programmes élaborés dans le canton de Genève se scindent en deux catégories ; les stages en immersion emploi (SIM) et les stages d’activités et formation en entreprise (SAFE). Les premiers succès sont encourageants.
L’Hospice général au service des personnes en difficulté sociale
Institution genevoise d’action sociale fondée en 1869, l’Hospice général est constitué de deux pôles ; l’aide sociale (ASOC) et l’accueil de migrants (AMIG). Près de 25'000 personnes sont inscrites à l’ASOC, 6'000 sont à l’AMIG. Tous peuvent être sélectionnés pour les différents programmes de formation. A l’inverse d’autres mesures d’insertion professionnelle, l’Hospice général a l’avantage de proposer son aide sur une durée illimitée, une formation plus longue est donc possible. Si pour être admis à l’Hospice général, il faut attester de difficultés sociales quelles qu’elles soient, les statistiques de 2014 montrent que la plus significative d’entre elles devant les dettes et les problèmes de santé, est le manque de formation professionnelle (51%). C’est pour cette raison en particulier que David Jenni est chargé de développer des solutions sans pour autant réinventer la formation. Ce ne sont pas moins de 4000 personnes à qui profite le projet mis en place.
Programmes de stages et formation pour combler les lacunes
Pour faciliter le retour à l’emploi tant pour des gens formés que des débutants, deux types de programmes distincts existent. Si les stages en immersion emploi (SIM) sont réservés aux personnes ayant déjà obtenu une formation, telle qu’un AFP (attestation fédérale de formation professionnelle) ou un CFC, les SAFE permettent de suivre une formation tout en étant placé dans une entreprise. A la fin de la durée des stages SIM emploi, les entreprises ont l’habitude d’engager les stagiaires s’ils sont satisfaits du travail effectué et si un poste est vacant. Dans le cas contraire, le projet « passerelle » pour les stagiaires détenteurs de CFC est mis en place. Il s’agit d’une collaboration avec Manpower Genève dans les domaines de la santé, l’horlogerie et l’administration. L’agence de recrutement accepte de rencontrer des candidats éligibles issus de l’Hospice général et les aide à trouver un poste, même temporaire.
Partenariats efficaces
La Croix Rouge, l’EMS, les HUG sont quelques-uns des partenaires des projets de formation et cette collaboration porte ses fruits. Le partenariat fonctionne car les deux partis sont gagnants. En effet, tandis que les stagiaires peuvent développer leurs compétences en travaillant et avoir l’opportunité d’être engagés au terme du stage, les employeurs de leur côté ont la chance de « tester gratuitement » les potentiels employés avant une signature de contrat. Si pour l’instant le domaine couvert est essentiellement celui de la santé, David Jenni ne compte pas s’arrêter là. D’ailleurs, il existe déjà des SAFE prévus pour « agent de propreté ». L’année prochaine, ce sont les métiers dans l’intendance qui vont être testés. Les projets futurs concernent le secteur commercial et pourquoi pas commis de cuisine ! Malgré la demande pour l’administration et l’horlogerie, la situation actuelle du marché dans ces secteurs n’est pas au beau fixe tout de suite.
Résultats concluants
La motivation de la personne qui est en réinsertion professionnelle est primordiale. En effet, le chef de projet nous confie qu’il met tout en œuvre pour aider les personnes « qui en veulent ». Selon lui, la motivation est la base pour entrer dans un programme. Le manque de diplôme, l’accès limité à un réseau professionnel ou le manque d’expérience peut être pallié. Grâce au travail assidu de David Jenni, les résultats sont positifs. Ceux de l’année 2015 en témoignent ! Sur 67 diplômes délivrés, 66 contrats de travail ont été signés, ce qui a permis à 55 personnes de sortir de l’aide sociale. D’ailleurs, jusqu’à présent, 50% des personnes ayant fait un SAFE pour « agents de propreté » sont sortis de l’aide sociale grâce à ce projet. Ces chiffres communiqués directement par l’Hospice général sont la preuve que non seulement la formation est nécessaire pour retrouver un emploi, mais que le projet que dirige David Jenni est en bonne voie...
Appel aux entreprises
Les partenariats avec les entreprises sont le point de départ pour toute élaboration d’un programme SIM Emploi ou SAFE tels que ceux menés jusqu’à présent. Il est par conséquent impératif pour l’Hospice général de sensibiliser les organisations, privées ou publiques, à ces opportunités de collaboration. En effet, l’Hospice général cherche à développer son réseau de partenaires pour pouvoir continuer de proposer des mesures pareilles à ses bénéficiaires. De plus, si une entreprise cherche à mettre en avant sa valeur sociale, un programme en association avec l’Hospice général peut être un réel avantage, d’autant plus que les conditions n’engagent pas les employeurs et donne cependant la chance à une personne en difficulté sociale de retrouver le chemin vers un épanouissement professionnel.
L’Hospice général qui accueille des personnes en difficulté sociale a su identifier le problème majeur qui empêche les bénéficiaires de retrouver du travail. Il s’agit de l’absence de formation. Pour y remédier, David Jenni, chef de projet, développe des programmes de formation adaptés, en proposant des stages en entreprise, accompagnés dans certains cas de formations préexistantes. Grâce à ces solutions, l’Hospice général aborde la réinsertion professionnelle de manière pratique, et donne l’opportunité à chaque parti, le demandeur d’emploi et l’employeur, de se rencontrer et poursuivre une collaboration contractuelle sur le long terme. Si vous êtes une entreprise et que le programme vous intéresse, n’hésitez pas à contacter David Jenni. Il se fera un plaisir de vous rencontrer pour un éventuel parteniariat : david.jenni@hospicegeneral.ch
Propos recueillis par Laura Fleming et Rizwana Abid
Texte : Laura Fleming