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Mama Kitoko : Le business au féminin

Écrit par Niati Mavungu
Paru le 4 septembre 2019

Mama Kitoko

Nous avons le plaisir de rencontrer une jeune femme inspirante aux multiples casquettes, Corine Kamdem ! Elle est maman, entrepreneuse, mais surtout fondatrice du réseau d’affaires féminin : « Mama Kitoko ». C’est la raison de notre entretien ; mieux connaître sa discrète créatrice, et comprendre cette nouvelle organisation qu’est Mama Kitoko.

 

Corine Kamdem : fondatrice de Mama Kitoko

Corine Kamdem est mariée, elle a trois enfants et est la fondatrice de Mama Kitoko. C’est un réseau d’affaire féminin qui existe depuis septembre 2018.

L’aventure a démarré en 2012 lors d’un congé maternité ; elle a profité de ce moment-là, pour lancer sa boutique en ligne de vêtements pour enfants. C’est cette première entreprise qui lui a donné le goût de l’entreprenariat.

 

Qu’est-ce qu’est Mama Kitoko ?

C’est une entreprise indépendante. Tous les choix et les positionnements au niveau de l’image de MamaKitoko sont entièrement personnels à Corine Kamdem.

La raison pour laquelle elle n’a pas voulu faire une association, c’est qu’il existe beaucoup d’organisations de réseautage à but non-lucratif. Mais elles sont souvent peu prises au sérieux, et disparaissent avant même d’avoir commencé.

« Avec Mama Kitoko, je propose divers services de consulting en tant qu’indépendante et je veux assumer avec les entrepreneuses de mon réseau le fait qu’on est là pour gagner de l’argent et créer des entreprises. » affirme-t-elle.

 

Comment devenir membre 

Corine Kamdem nous assure que tout sera beaucoup plus clair, lorsque son site web sera terminé.

Mais en attendant, il faut savoir que la seule manière de devenir membre de Mama Kitoko, est d’avoir un projet en cours, ou sa propre entreprise.

 

Mama Kitoko : Un réseau d’affaires féminin, mais pas seulement

Toute l’année, elle crée des événements dans les endroits les plus prisés de la ville de Genève, afin de mettre en lumière les adhérentes et leur business. Chaque membre paye sa place pour pouvoir exposer.

Puis, il y a le volet formation. Lors des business brunch, chaque adhérente de Mama Kitoko profite de l’expertise des autres membres et des cours que propose chacune d’elles.

Les cours et le « professeur » sont payés à la journée par Mama Kitoko. Ces classes sont ouvertes pour les membres et les non-membres ; c’est ainsi que les adhérentes étendent leurs réseaux, trouvent des idées et gagnent par la même occasion de nouveaux clients. C’est un service gagnant-gagnant.

Et enfin, c’est tout nouveau, il existe une partie agence de placement. « Il est évident qu’en tant que réseau d’affaires, nous avons des ressources humaines à proposer aux entreprises qui feront appel à nous. » ajoute-t-elle.

La fondatrice de Mama Kitoko propose ses services RH, ses formations ainsi que ses événements, autant niveau national qu’international.

 

Une vision à l’international qui commence par l'Afrique

« Ma vision d’expansion vers l’international commencera par l’Afrique. A l’horizon 2020, et plus précisément en novembre, Mama Kitoko déménage pour un temps au Cameroun, à Douala; l’idée est de mettre en relation des acteurs de la beauté et de la mode camerounais, avec des entreprises en Europe et/ou en Suisse », nous explique sa fondatrice.

Le but de Corine Kamdem est autant de bâtir un pont entre l’Afrique et l’Europe au niveau du business, que de créer le manque en Suisse grâce à la publicité qu’elle aura générée depuis le continent africain.

« L’année prochaine toute ma communauté, mes membres ainsi que mes clients comprendront la vision internationale que prendra Mama Kitoko. » déclare-t-elle.

 

Un réseau d’affaires féminin qui répond à un besoin ?

« Oui, clairement ! », nous répond-elle spontanément. Par exemple, le premier événement qu’elle a fait avec Mama Kitoko était en septembre 2018 ; l’idée était de donner de la visibilité à dix femmes entrepreneurs. Au final, dix-huit exposantes se sont inscrites, et elle a malheureusement été obligée de refuser les autres demandes. Grâce à cette engouement autour de son réseau, elle a compris qu’il y avait encore beaucoup de chose à faire dans le réseautage d’affaires féminin. Et trois mois après la création de son réseau, ils étaient déjà cinquante membres !

« On ne se rend pas vraiment compte, mais énormément de femmes sont des mamans qui travaillent et ont leur entreprise comme deuxième activité. Souvent, elles abandonnent leur entreprenariat devant les difficultés du réseautage et la charge travail qu’implique le travail d’indépendants. » renchérit-t-elle. Grâce au réseau Mama Kitoko, ces femmes trouvent aujourd’hui un appui, un soutien ainsi que des conseils.

 

Un afro-centrisme assumé

« Oui ! » affirme-t-elle. En ajoutant que ce choix est pour elle complètement assumé, car pendant longtemps, elle n’a pas réussi à trouver sa place en tant que femme noire africaine à Genève, dans le réseautage professionnel.

« Avant Mama Kitoko, je me rendais dans la plupart des événements de réseautage, où je ne rencontrais jamais personne à qui je pouvais m’identifier ou avec qui échanger des idées. En effet, personne ne me ressemblait ou n’avait une histoire similaire à la mienne. » déclare Corine Kamdem. Elle poursuit en disant : « Mama Kitoko est ouvert à toutes les femmes, peu importe leurs origines. Mais j’ai fait le choix de travailler avec l’Afrique pour le moment, et de mettre en avant ces entrepreneuses. Pour les membres et les non membres, elle est en train de créer un nouveau volet qu’elle a nommé : « Roles Models ». Son idée est de mettre en lumière toutes les femmes du monde entier qui réussissent. Ces Roles Models pourront faire des discours aux membres et aux non membres, sur leurs succès et leurs parcours.

Malgré l’afro-centrisme qui pourrai lui être reproché, Corine Kamdem invite toutes les femmes qui croient au réseautage féminin à venir échanger leurs expériences dans les événements Mama Kitoko, afin d’étendre l’influence des femmes dans le monde des affaires.

 

Mais qui est derrière les campagnes d’affichages de Mama Kitoko…

« Moi... » nous répond-elle timidement. Corine Kamdem est une entrepreneuse émérite et nous le confirme avec son concept sur Mama Kitoko. Ce que l’on apprend aussi dans cette interview, c’est qu’elle est aussi une artiste autodidacte ! En effet, ainsi qu’elle nous l’a raconté au début de l’interview, elle crée elle-même la vision artistique de son entreprise. Elle nous précise qu’il est plus difficile de créer un business autour de sa passion ; surtout quand on débute ! « J’ai toujours été frustrée de ne pas pouvoir me lancer dans la mode et la beauté, car il y a pas mal de formations ; je me mettais plein de barrières inconsciemment, de peur de mal faire les choses. Comme une artiste, je suis inspirée par beaucoup de choses ; ce qui me permet de créer ces visuels, mais j’ai plus l’âme d’une femme d’affaires. Je suis heureuse de pourvoir mettre en œuvre mes compétences dans Mama Kitoko » nous explique-t-elle.

Corine Kamdem s’est entourée d’une équipe de photographe, graphiste et styliste entre vingt et trente ans. Son choix de recruter une équipe aussi jeune est dû au fait qu’elle voulait suivre sa vision artistique, et ne pas se laisser influencer par des professionnels trop formatés. « Je cherchais autre chose que les campagnes de pub habituelles sur les sociétés de réseautage d’affaires. Mais ces professionnels aguerris essayaient de me cadrer en permanence, en me ramenant dans des idées classiques et ennuyeuses. Je cherchais quelque chose de plus dynamique et différent ! » nous dit-elle. « Et puis j’ai osé me lancer. » ajoute-t-elle.

 

N’avez-vous pas créé Mama Kitoko comme un magazine de mode ?

« Votre impression est juste. » me répond-elle. « Mais c’est comme ça que mon cerveau fonctionne. » dit-elle. Ces photos sont impressionnantes de maturité ; ses univers sont plutôt pop et néo-ethniques, pour ses dernières campagnes. Sa vision à long terme est de collaborer avec les grands noms africains de la beauté, de la mode et de la décoration d’intérieur.

Ce réseau d’affaires féminin a en effet été créé comme un magazine de mode. Il offre différents domaines d’expertise dans le domaine du business, de l’emploi, de la beauté et de la mode.

« Je veux montrer qu’on peut être une femme africaine, être entrepreneur et proposer une offre de qualité. En bref, sortir des clichés. » insiste-t-elle.

 

Un dernier mot pour les lecteurs de Geneva Business News

« Je suis une femme discrète, mais je ne me cache pas. Je préfère mettre en avant mes projets comme Mama Kitoko aujourd’hui. J’invite les lecteurs de Geneva Business News à participer aux événements, à essayer de comprendre ma vision de l’entraide, du partage et du soutien, ce qui manque énormément dans la communauté africaine, de nos jours.

J’aurai tout le temps de me mettre en avant, de prendre des photos et de mettre une belle robe. » me rétorque-t-elle !

 

Quelques dates !

Le 6 et 7 septembre 2019, c’est l’anniversaire de Mama Kitoko. Elle a loué un espace magnifique, car comme elle nous l’a déjà dit, elle veut sortir des clichés associatifs de salles communales. Elle a voulu mettre la barre très haut pour ce jour important. Il y aura un dîner durant lequel les convives pourront assister à un défilé de mode. Pour cette soirée d’anniversaire, elle a dû faire venir le maximum de personnes et en frustrer d’autres malheureusement.

Il y aura des membres de Mama Kitoko, des amis, la famille, les différents membres de communautés sociales ainsi que la presse.

En conclusion, et comme cité au début, sachez que Corine Kamdem est complètement indépendante. Tous ses investissements sont en fonds propres. Pour 2020, elle cherche des investisseurs et des marques dans l’univers de la beauté avec qui collaborer. Mais ça, elle nous le racontera en détails lors d’une prochaine interview.

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