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Métier passion : communiquer les savoirs

Écrit par Marc Turiault
Paru le 18 mars 2013

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Comment détermine-t-on la présence d’embouteillages sur nos routes ? Pourquoi notre langue colle sur le métal froid ? L’empereur romain Caligula fut-il aussi monstrueux qu’on le dit ?

Pour Jérôme Grosse (en photo), porte-parole de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL, photo ci-dessous) et Julie Michaud, attachée de presse de l’Université de Genève, chaque jour de travail apporte son lot de réponses fascinantes à des questions aussi variées que celles-ci.

Ils sont rares ces métiers où l’on rentre chez soi avec de nouvelles histoires à raconter sur le trafic routier, la physique ou l’histoire antique. Jérôme et Julie ont les yeux qui brillent quand on leur demande ce qui leur plait le plus dans le fait de travailler au service de la communication d’un grand institut de recherche.

Pour Julie Michaud, l’intérêt majeur de son métier est de : «transmettre le savoir à la Cité et la grande diversité de sujets. Hier je faisais de la physique quantique le matin, de la théologie l’après-midi et je me suis penchée sur une question de génétique ce matin. Cette pluralité est vraiment propre à l’Université parce qu’elle est généraliste. Il est extrêmement enrichissant d’être en contact avec des types de personnes très différentes. Chaque jour on rentre à la maison avec l’esprit encore plus ouvert qu’avant.»

De même pour Jérôme Grosse, le plus important c’est : « la matière première, c'est-à-dire être au contact des hommes qui génèrent le savoir. Pas une journée ne s’écoule sans que j’apprenne quelque chose. J’aime raconter des histoires. Je passe mon temps sur wikipédia. J’aime les questions de science qui semblent absurdes mais dont les réponses sont parfois très complexes comme : pourquoi il fait plus froid en montagne ? Ou pourquoi le ciel est noir la nuit ? »

Learning center, EPFL

En premier lieu, ce qui motive ces professionnels de la communication, c’est donc l’éclectisme des sujets abordés et la transmission des savoirs. Dans une société démocratique où la technologie issue des découvertes scientifiques est omniprésente, cette transmission est fondamentale et vouée à se développer. Pour Jérôme Grosse : « les communicants scientifiques doivent savoir raconter des histoires, y mettre de l’émotion pour passionner les lecteurs, leur expliquer des choses parfois complexes et les reconnecter à la science. De plus en plus de gens ont peur de la science notamment parce qu'il y a un manque de médiation scientifique entre la recherche et le grand public.». Ainsi les services de communication des instituts de recherche sont en développement. Les journalistes, notamment, font de plus en plus appel à leurs services quand il s’agit d’écrire un article de fond.

Communicant scientifique est donc un métier d’avenir. Quelle formation ont-ils suivi pour en arriver là ?

Les parcours sont variés. Certains sont passés par la science des laboratoires, d’autres par la philosophie où le journalisme. Le porte-parole de l’EPFL, lui, est un autodidacte de la communication. Après avoir suivi une formation d’ingénieur, il s’est consacré à une activité qui fut secondaire pendant ses études : le cinéma, l’image en mouvement. Oubliée l’ingénierie, Jérôme Grosse, passionné par l’image, la photo, la sculpture et les arts en général, a fait des courts-métrages de fiction, des films publicitaires et des documentaires. Il a même créé une société de production avant de prendre la direction du service audiovisuel de l’université de Lausanne puis la direction du service communication de l’EPFL. Son absence de formation spécifique en matière de communication ne lui apparaît pas comme un handicap :

« J’avais une aptitude plutôt artistique. Il faut avoir un fond de créativité, d’introspection car la communication fait toujours un lien entre A et B. Il faut être capable d’identifier la nature des signaux verbaux, non verbaux, et être capable de faire l’introspection de votre propre relation aux autres. Si vous maitrisez l’effet que vous faites, vous saurez que ce papier aura tel effet sur un public déterminé. Il faut analyser en permanence votre média et connaître son impact sur le public visé. Un bon directeur de communication, c’est aussi quelqu’un qui a une culture générale diversifiée.

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Il y a maintenant des diplômes spécialisés dans les métiers de la communication. Mais c’est une science humaine : ce n’est pas une science dure, il faut un bon instinct. Ce qui n’empêche pas d’avoir des méthodes de travail très rigoureuses mais dans l’acte lui-même de communiquer il faut être modeste et garder à l’esprit qu’il s’agit d’une science molle. Dans notre métier on parle beaucoup entre nous. On discute par exemple de l’angle à prendre selon l’effet désiré. Lorsque l’on s’adresse à un journaliste, il faut avoir à l’esprit ses préoccupations et savoir ce que son rédacteur en chef attend de lui. Il faut intégrer cette chaîne, s’adapter à la cible et ses contraintes propres pour définir sur quoi et comment communiquer.  Il faut une bonne sensibilité instinctive.»

De l’autre côté du lac, Julie Michaud a un parcours très différent mais une analyse comparable :

« J’ai fait une licence en langues étrangères et commerce international ainsi qu’une licence en communication, puis un master en médias et relations publiques en Angleterre. Au sein de notre service, je suis la seule à avoir une formation spécifique en communication. Mais effectivement, c’est un domaine où beaucoup de choses ne s’apprennent pas. Comme le contact avec les journalistes, le sens du relationnel, l’adaptation aux interlocuteurs : chercheurs, journalistes ou collaborateurs. Par exemple nous avons récemment reçu Arnold Schwarzenegger dans le cadre de son ONG, le R20. Gérer ses relations presse n’a pas été de tout repos. Aucune formation ne prépare à ça !»

Et comme la vie n’est pas un monochrome, le porte parole de l’EPFL confie tout de même qu’il y a une ombre au tableau de ce lumineux métier: « Je reçois 150 à 200 mails par jour !! De vrais mails qui me sont destinés, pas des spams. On devrait faire des journée mondiales sans mail !». Jérôme Grosse préfère le téléphone. Profitez donc des embouteillages pour appeler vos correspondants, vous participerez ainsi à la détection des embouteillages. Car, oui, c’est à partir des statistiques données par les opérateurs de téléphonie que sont calculés taille et localisation des embouteillages. C’est une des choses qu’avait appris Jérôme Grosse le jour où je l’ai interviewé.

photo credit: x-ray delta one via photopin cc

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