Le Bureau international du travail (BIT) a publié ses « Tendances Mondiales de l’Emploi 2013 » qui révèlent une reprise de la hausse de chômage mondial avec 74 millions de jeunes de 15 à 24 ans sans emploi.
Contraints de prendre en compte le futur préoccupant des jeunes travailleurs, les« global leaders » réunis au Forum de Davos ont consacré plusieurs sessions sur le sujet. Premier constat édifiant : « Les jeunes ne trouvent pas d’emploi car il n’y en a pas ».
Les plans d’austérité visant à réduire la dette, particulièrement celle de la zone euro, ne favorisent pas la croissance selon Philipp Jennings, secrétaire général d’UNI (syndicat international basé à Nyon), même le Fonds Monétaire International (FMI) « a sous-estimé l’effet multiplicateur des plans d’austérité ».
Si politiciens et syndicats sont d’accord sur le fait de relancer le marché intérieur pour soutenir la croissance, ils divergent sur les mesures à prendre pour relancer l’emploi. Plusieurs chefs d’Etats optent pour un budget moins contraignant favorisant des mesures pour l’emploi. Les syndicats allemands vont jusqu’à proposer une campagne généralisée pour une hausse des salaires.
Relancer la croissance semble faire l’unanimité. Cela suffira t-il à résorber le chômage des jeunes ?
Non, affirme Hans Leentjes, vice-président exécutif de Manpower, responsable pour la région Europe du Nord. La persistance du chômage des jeunes, selon lui est à rechercher dans un décalage trop important entre les besoins des entreprises et les compétences des jeunes à la fin de leurs études.
Les gouvernements ont donc un rôle de régulateur à jouer entre les formations proposées et les besoins des entreprises.
Une étude , menée en juillet 2012 par le BIT a démontré l’efficience des programmes gouvernementaux d’accès à l’emploi des jeunes mis en place dans plusieurs pays européens. Les instaurer dans la zone euro coûterait 21 milliards d’euros, soit 0,5% des dépenses publiques.
Des programmes, que les syndicats aimeraient voir se généraliser au sein de l’UE : « le chômage actuel des jeunes est lié à un manque de volonté politique » exprime Sharon Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale. Philippe Jennings, garde tout de même espoir : « Il y a une conscience naissante qu’il faut agir vite en faveur des jeunes » !
Source : La Tribune de Genève, « Génération perdue » par David Haeberli