L’évolution rapide des technologies numériques a permis d’optimiser le flux de travail dans de nombreux domaines. Les musées ne font pas exception.
Quels sont les apports concrets du numérique pour les musées ?
En créant un espace affranchi des limites du temps et de l’espace, les outils numériques comme les sites internet permettent d’élargir la portée du musée. Par exemple, les institutions muséales disposent très souvent de dépôts entiers remplis de biens d’une grande richesse culturelle, mais inaccessibles au public. La numérisation des collections permet la mise à disposition de manière globale de contenus autrement demeurés cachées et/ou inexploités.
Dans le cas plus spécifique d’une exposition, des outils interactifs ou des éléments scénographiques peuvent contribuer à la mise en valeur des collections présentées. Des informations spécifiques supplémentaires peuvent être rendues accessibles, par exemple via des applications pour smartphone, et enrichir d’autant l’expérience des usagers.
La portée élargie qu’offrent les outils numériques multiplie les contacts possibles avec les utilisateurs, ouvrant ainsi la porte à une plus grande inclusion sociale et à une participation accrue à la vie de l’institution. Aujourd’hui, les limitations d’accès liées à la crise sanitaire posent plus que jamais la question de l’élargissement de l’espace muséal à la sphère numérique.
Comment mettre en place une stratégie efficace ?
Avant tout, il faut garder à l’esprit que l’offre numérique et le patrimoine matériel ne sont pas opposés, mais complémentaires.
De fait, instaurer des outils numériques conçus pour eux-mêmes ne suffit pas en tant que tel. Il faut qu’ils servent un objectif précis et soient pensés comme faisant partie d’une stratégie globale, au centre de laquelle se trouvent les utilisateurs et visiteurs.
Par exemple, le Musée Ariana (Genève) a mis en place une application mobile, Geologix, qui accompagne les visiteurs au fil de l’exposition permanente du musée. Par son interface ludique incluant notamment des devinettes et puzzles, elle permet au public dès 8 ans de se familiariser avec l’histoire de la céramique.
Les étapes-clés dans la conception de cette stratégie sont :
- L’examen des besoins du musée et de son public-cible. A ce stade, des sondages peuvent par exemple permettre la collecte d’informations.
- L’élaboration de solutions ou de réponses aux interrogations ou éventuels problèmes soulevés lors de l’étape précédente, puis la mise en œuvre de ces solutions.
- L’évaluation de ce qui a été fait. A ce stade, des groupes de discussions peuvent être mis en place.
La mission des institutions muséales et patrimoniales est de collecter, de préserver, et de transmettre. Aujourd’hui, les outils numériques ont vocation à s’inscrire dans cet objectif.
Lectures complémentaires :
Les métiers de l’historien en dehors du monde académique par Elena Cors
Un thé au Rath : Nouveau projet participatif du MAH de Genève par Tamara Zanetti
L’accueil des personnes aveugles et malvoyantes au musée par Anne-Valérie De Cannière
Source : « La pratique muséale numérique : Une approche globale », AMS, 2019. Disponible sur museums.ch
Photo credit : Photo 210304971 © Mariia Symchych Navrotska | Dreamstime.com
Merci ,très intéressant !
Y a-t-il d’autres applications que Geologix ?
Pour le musée Ariana je crois que c'est la seule, mais il y en a probablement beaucoup d'autres destinées à d'autres institutions! 🙂