A travers cette série d’interviews et d’articles, nous vous révélerons, à travers des organismes ou personnalités pétillantes et investies, comment ces derniers voient Genève, son image de marque et travaillent de manière passionnée à la rendre plus ouverte, dynamique et tournée vers les défis et l’avenir.
Fraîchement investi dans son nouveau rôle de Maire de Genève, Guillaume Barazzone nous parle de ses motivations, de l’image qu’il a de Genève et du renouveau qu’il espère insuffler à cette ville au « potentiel extraordinaire parfois inexploité ».
C’est succinctement après ses rôles de conseiller administratif et de conseiller national (qu’il occupe toujours) qu’il assume dorénavant cette nouvelle responsabilité, avec toutefois une certaine suite logique due au système rotatif d’élection en Ville de Genève. Pour cet homme, profondément amoureux et attaché à Genève, c’est avant tout « une énorme fierté, beaucoup d’émotions et une charge importante de travail qui ne l’effraie pas ».
Lorsque nous abordons la potentielle frustration que peut engendrer la brièveté d’un mandat de Maire en Ville de Genève (un an), il explique que cela fait partie des règles du jeu et qu’il les accepte. Guillaume Barazzone veut en tout cas profiter de son année de mairie pour porter la parole de Genève, une ville qui est l’un des poumons économiques de la Suisse.
Il observe aussi que le système actuel lui permet de se consacrer pleinement à son programme de législature. *
Par ailleurs, il définit surtout le rôle de Maire comme celui d’un rassembleur. Il faut fédérer, éviter d’être le maire d’un camp (ou d’un parti puisqu’il est l’unique représentant de la droite au sein de l’Exécutif de la Ville), mais être la voix et l’image de tous les Genevoises et Genevois, comme il le décrit. Certes en minorité, il nous confie d’une manière amusée n’être pas tout le temps en accord avec ses pairs !
À la question qui évoque le fait que Genève ne bénéficie plus d’une image aussi attrayante qu’avant et se repose sur ses lauriers, il l’admet partiellement : « En matière de sécurité, il y a une dizaine d’années, il y a pu y avoir un certain laxisme mais les autorités cantonales et municipales, avec le ministère public ont remédié à cette situation ». Certains hôteliers qu’il a récemment rencontrés témoignent d’ailleurs de cette amélioration.
Le maire note également que Genève a été victime de son succès économique et qu’elle paye aujourd’hui un manque d’anticipation, notamment en termes d’infrastructures. C’est d’ailleurs une de ses principales préoccupations : « Nous devons construire davantage de logements et densifier la ville, ce qui permettrait ainsi dans un futur proche de diminuer la pression sur les prix. Cela étant, Genève agit et avance ! »
Et force est de constater que Genève « bouge » à nouveau, non seulement grâce aux projets que Guillaume Barazzone a portés et encouragés pour l’attractivité de la ville, comme les food trucks (renouvelés sur 4 ans) mais aussi la Fan Zone et l’Escale (lieu d’animations culturelles) plus récemment, sans compter les nombreuses manifestations récurrentes facilitées par la Ville de Genève.
Certaines de ces manifestations provoquent des critiques, ce qui n’émeut pas vraiment le maire. « Une manifestation, c’est comme la composition d’une équipe de foot, tout le monde a un avis et tient à le faire connaître. » Typiquement genevois ?
« Non, mais les gens font souvent une confusion », rétorque Guillaume Barazzone. « La Ville n’a pas pour mission d’organiser des manifestations mais de mettre en place des conditions-cadres favorables pour que ces manifestations puissent se dérouler ».
Quant aux évènements dont on a récemment annoncé la disparition, comme la Lake Parade par exemple, il explique : « Nous vivons la fin d’un cycle pour certains évènements, il y a un besoin de renouveau, une manifestation doit s’adapter aux attentes du public, sinon elle est condamnée. Je conçois que des personnes soient déçues que certaines manifestations datant d’une ou deux décennies disparaissent, mais il y a également une grande partie de la population qui souhaite voir et vivre autre chose ».
Très attaché au développement d’espaces verts en ville, il tient à ce que ces nouvelles manifestations de qualité, préservent également l’environnement et la Rade.
En effet, comme Genève, son maire est ouvert sur le monde et va notamment puiser son inspiration dans d’autres villes cosmopolites, telles que Copenhague ou Londres. Ces métropoles ont beaucoup fait pour rendre leur ville attractive et leurs nombreux nouveaux concepts et activités pourraient également s’implanter à Genève.
Pour Guillaume Barazzone, Genève a d’ailleurs toujours été ouverte sur le monde, cosmopolite et multiculturelle. C’est une ville qui a toujours eu une forte culture et la valeur du travail. Quand nous lui demandons à quelle marque il associerait Genève, il nous répond « Mais Genève est une marque mondiale en soi, tout le monde la connaît et sait où elle se trouve. Elle a su développer sa propre identité tout en restant très enracinée localement, car les Genevois sont très patriotes ! ».
Nous n’allons pas le contredire sur ce point ; les habitants sont très attachés à leur ville et à leur vie de quartier. Cet enracinement permet en quelque sorte simultanément sa force d’ouverture sur le monde, son centre d’excellence dans l’économie, la finance, la santé et l’éducation ou sa vocation de terre d’accueil, à l’instar de la personnalité qu’il a choisi pour évoquer Genève, Henri Dunant (fondateur de la Croix Rouge). Guillaume Barazzone souhaite véhiculer cette même vision de Genève, altruiste, humanitaire et ouverte.
Ces valeurs sont plus que jamais d’actualité aujourd’hui pour Genève, à travers des sujets tels que la fiscalité des entreprises ou la libre circulation des personnes que nous abordons tout naturellement. En tant que maire mais aussi en tant que conseiller national ces objets sont essentiels pour l’avenir de la cité rappelle Guillaume Barazzone.,
Le Maire de Genève soutient en effet la stratégie gouvernementale cantonale quant à la réforme des entreprises (pour baisser le taux d’imposition actuel de 24% à 13%). « Il faut absolument conserver les milliers d’emploi actuels et, en attirer de nouveaux. Il y a une forte concurrence européenne, mais également inter-cantonale. Le canton de Vaud possède actuellement un taux d’imposition très compétitif à 13,78% qui représente une menace pour les emplois genevois si nous n’agissons pas »
La libre circulation des personnes est pour Guillaume Barazzone l’un des principes fondamentaux qui garantit notre prospérité et le maintien des relations avec l’UE . « Les talents étrangers et frontaliers font fonctionner l’économie du canton, notamment dans les milieux de la restauration ou hospitaliers ! ».
Une priorité qu’il n’oublie pas cependant, consiste à rassurer les Genevois sur l’insécurité constante en matière d’emploi. En effet, si à son grand soulagement, Genève a refusé l’initiative de l’UDC prévoyant l’introduction de quotas d’étrangers, il n’en ignore pas moins les craintes de ses habitants. « Genève doit maintenir un partenariat social efficace pour éviter les salaires illégaux ».
Beaucoup de sujets ont été abordés pour une ville en plein renouveau qui ne veut pas se laisser distancer par ses concurrents et tend à retrouver sa lumière. Genève fait face aujourd’hui à de nombreux défis. A l’instar de son maire, un homme qui insuffle une belle énergie et une envie de faire bouger les choses, la Ville est prête pour les relever.
* Découvrez tout le programme sous le site http://www.barazzone.ch/geneve/
