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Odyssée au sein de la Haute Horlogerie : découvrez le CGHH, la force de la Haute Horlogerie suisse et quelques merveilles de création

Écrit par Patricia Beranek
Paru le 4 août 2016

Le Groupe Richemont a investi dans la transmission de savoir-faire horloger : le Campus Genevois de Haute Horlogerie (CGHH) a vu le jour en 2016; mais pourquoi  l’horlogerie suisse est-elle si performante ?

Arrêt sur quelques exemples de pièces horlogères qui valent plus que le détour; voyez pourquoi les montres semblent immuables …

Le mercredi 8 juin 2016 ont eu lieu les Portes ouvertes du Campus Genevois de Haute Horlogerie (CGHH) qui se situe à ZIMEYSA (Zone Industrielle de Meyrin-Satigny). Ce campus, inauguré le 24 mai 2016 et qui occupe 45'000 m2, est composé de cinq bâtiments et a coûté près de 180 millions au groupe Richemont. Le Campus héberge neuf résidents (les Maisons Vacheron Constantin, Cartier, Roger Dubuis, Van Cleef & Arpels, Jaeger-LeCoultre, le siège européen de Richemontla Fondation de la Haute Horlogerie, l’Ecole des Métiers et Artisans de Haute Horlogerie et l’Atelier Maroquinerie). Un des buts du Campus est la transmission des connaissances et des savoir-faire horlogers pour le maintien et le respect des traditions.

Plus de cinq années se sont écoulées entre l’idée et la réalisation de ce projet et trois ans entre le premier coup de pelle et l’arrivée des premiers occupants au Campus. Celui-ci a été pensé comme «incubateur pour susciter synergie et action entre acteurs du même domaine qui ont la possibilité de se rencontrer notamment dans des espaces fédérateurs comme la Bibliothèque, le Restaurant ou l’Ecole», a déclaré Roland Hirschi, Directeur du Campus Genevois de Haute Horlogerie. Cinq cursus de formation y sont proposés : AFP opérateur en horlogerie, CFC horloger de production, CFC micro-mécanicien, CFC graveur (celle-ci n’avait pas été enseignée depuis 15 ans sur Genève) et CFC émailleur. D’ici 2020, le Campus ambitionne de prendre en charge 50 apprentis, de délivrer 20 diplômes par année et d’avoir sept formateurs.

Sur le site internet du CGHH, on peut lire : « Ce projet ambitieux témoigne de l’importance que porte Richemont au bassin genevois : berceau historique de l’horlogerie et siège du Poinçon de Genève ». L’horlogerie est l’ADN de Genève depuis le début du XVIIème siècle, moment où les Cabinotiers s’installent. Les Cabinotiers désignant les artisans ou ouvriers qui travaillent pour la Fabrique de Genève entre le début du XVIIème et la fin du XIXème siècle. Ils sont regroupés en plusieurs corps de métiers en rapport avec l’horlogerie et la bijouterie : horlogers, doreurs, guillocheurs, émailleurs, orfèvres ...

Soulignons la démarche environnementale exceptionnelle et visionnaire, pensée lors de la construction de ce bâtiment et qui permet d’atteindre un bilan énergétique exceptionnel : 100% d’énergie renouvelable et 0% d’émissions de CO2. Par ailleurs, plus de 50% du béton utilisé provient du recyclage d’anciennes constructions.

Le groupe Richemont

Fondé en 1988, le groupe Richemont qui regroupe 20 grandes marques de luxe, est présent dans 38 pays et possède environ 2'000 boutiques de par le monde. Richemont, c’est 30'000 emplois dans le monde, 9'500 en Suisse dont 2'500 à Genève. Parmi les 235 apprentis techniques dans le monde, 155 d’entre eux se trouvent en Suisse dont 53 à Genève.

Sur l’arc lémanique, les multinationales représentent 40% du PIB, plus de 10'000 emplois et plus de 250'000 personnes dépendent de multinationales ce qui représente 1.6 employé qui en dépend indirectement. Contrairement aux idées reçues, il y a autant d’employés suisses qu’étrangers qui sont actifs au sein de celles-ci.

De la tradition à l’innovation

Claude Vuillemez, Directeur des Produits Horlogers du Groupe Richemont, a animé sa présentation intitulée « De la tradition à l’innovation » lors de ces portes ouvertes. Il a su démontrer à quel point l’objet de tradition qu’est la montre maintient toujours sa singularité d’une part grâce au renouvellement permanent des fonctionnalités et des designs, mais aujourd’hui plus qu’avant, par la magie de la mécanique, «Le tic-tac émerveille beaucoup de monde», dit-il. La tradition rassure et apporte un élégant contre-pied face à la cadence à laquelle les nouvelles technologies arrivent et de manière toujours plus intrusives.

L’horlogerie est présente depuis plus de trois siècles en Suisse et a su traverser trois révolutions industrielles. Elle va continuer son chemin dans la quatrième révolution que nous vivons actuellement. Est-ce que notre horlogerie est innovante ? Saura-t-elle se maintenir face aux smartwatches ? L’horlogerie suisse renouvelle annuellement près de 30% de son offre tout en préservant ses forces traditionnelles. Plus rien ne se fait comme avant, nos manufactures sont très modernes et informatisées; l’idée est de « conserver la montre dans ses valeurs et innover dans les savoir-faire ». Son côté glamour, entretenu par des marques prestigieuses et associé à des événements sportifs ou artistiques au travers de célèbres icônes, incarne une certaine désirabilité. « Nous ne nous battons plus ni pour la fonction ni pour le volume, nous entretenons une niche très convoitée ».

Claude Vuillemez est tombé dans l’horlogerie à l’âge de 15 ans. Un microcosme de précision puisqu’un horloger travaille des journées entières avec un petit mètre carré devant les yeux. « L’horlogerie, une fois passé son apprentissage, devient passion », déclare-t-il. Il ajoute, en évoquant la relation complexe que l’artisan tisse avec «son objet compliqué» : « Il peine jusqu’à la détester, l’adore puis devient orphelin ».

Lady Arpels Pont des amoureux - VCARN9VI00 WG case, bezel with round diamonds, "contre jour" enamelling, WG sculpted characters Retrograde mechanical movement

 

Trois merveilles de la Haute Horlogerie

Parmi les quatre modèles évoqués en guise d’exemples de prouesses technologiques et d’innovation, citons la 57260 de Vacheron Constantin, la seule montre de poche au monde contenant 57 complications, qui est constituée de 2'800 composants et qui aura nécessité huit ans de travail. Sa valeur s’élève à environ cinq million de francs suisses.

Le très romantique modèle de Van Cleef & Arpels, The Poetry of Time, appelé en français Le Pont des Amoureux, et qui ravira les esprits fleur bleue, représente deux amoureux sur un pont qui se rejoignent quotidiennement à minuit pour s’embrasser, puis se séparent. Ce modèle à lui seul conjugue l’inspiration, la création, le mouvement et les métiers d’art.

Le modèle Excalibur Quatuor de Roger Dubuis mérite aussi d’être mentionné, avec ces 590 composants qui ont été faits et polis dans le Campus. Sa valeur est d’environ CHF 450'000 et sa réalisation a pris environ trois à quatre ans.

La Suisse, un bijou de performance

La production de montres suisses représente 2.5% de la production mondiale (28 millions de montres suisses pour près de 1,2 milliard produites dans le monde) pour une valeur d’environ CHF 50 milliards. Cela montre la concentration de savoir-faire. L’horlogerie suisse brille par son unicité : nous sommes les seuls à savoir faire des produits qui conjuguent à la fois le Petit, le Complexe et le Fiable !

Le savoir-faire suisse est sans limites et l’avenir est grand pour la Haute Horlogerie suisse, d’autant plus lorsque des groupes ou grandes marques ont le génie de créer des lieux tels que le Campus Genevois de Haute Horlogerie, gardiens de la pérennité de notre culture horlogère.

Crédits Photo: Avec l'aimable autorisation de Richemont

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2 comments on “Odyssée au sein de la Haute Horlogerie : découvrez le CGHH, la force de la Haute Horlogerie suisse et quelques merveilles de création”

  1. Pour des montres de cette qualité, est-ce un même et unique horloger qui construit sa montre de a à z ? A-t-il sa signature dans la montre ou à l'extérieur en plus du nom de la marque ?
    Très bel article Patricia, j'y ai appris plein de choses !

    1. Merci, Danielle, pour ton compliment et tes questions pertinentes.
      Une montre est le résultat de la collaboration de plusieurs corps de métiers, donc ce n'est pas le travail d'un même et unique horloger. Concernant la signature, en principe, cela ne se fait pas. Toutefois, le cadran qui est une œuvre d'art en soi porte les initiales de l'artiste qui l'a fait, mais au dos. Aussi, un horloger signe le fond de la montre lorsqu'il intervient sur celle-ci pour un service.

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