
Cet article résume les dernières données publiées par l’Office fédéral de la statistique (OFS) en lien avec les écarts salariaux entre femmes et hommes dans le secteur privé suisse, issues de l’Enquête suisse sur la structure des salaires (ESS) de 2022. L'analyse s'appuie notamment sur le modèle d’Oaxaca permettant de distinguer la part "expliquée" (liée à des facteurs mesurables) de la part "inexpliquée" des écarts salariaux.
En 2022, tous niveaux hiérarchiques confondus, les femmes gagnaient en médiane 6 397 francs brut par mois contre 7 066 francs pour les hommes, soit un écart de 9,47 %. Les écarts augmentent avec la responsabilité : 14,7 % dans les positions de cadre supérieur ou moyen, 5,7 % parmi les salarié·es sans fonction de cadre.
Toujours en 2022, 44,9 % de la différence salariale moyenne dans le secteur privé ne s’expliquent pas par des facteurs comme l’âge, la formation ou l’expérience. Cela suggère des écarts persistants, potentiellement liés à des pratiques discriminatoires ou à des mécanismes structurels. Cette part inexpliquée est en légère hausse par rapport aux années précédentes.
L’écart moyen est particulièrement marqué dans la finance (29,4 %), l’informatique, et certains secteurs industriels comme les machines (19,3 %) ou l’imprimerie (19 %). Dans ces branches, la part inexpliquée atteint parfois plus de 50 %, notamment dans la branche textile (42,9 %), l'information-communication (43,5 %), ou les services spécialisés (24,7 %), révélant des écarts salariaux difficilement justifiables.
Ces données montrent que l’égalité salariale entre femmes et hommes en Suisse reste un enjeu majeur, avec des disparités peu explicables par des différences objectives de qualification ou de fonction.
Source : En 2022, l'écart salarial global entre les sexes a diminué