Luc Pettavino organise tous les deux ans la vente Only Watch, qui a déjà récolté plus de €40 millions. Cette somme est injectée en totalité dans la recherche contre la myopathie, une maladie qui a emporté son fils. Il a tenté de la financer avec des ventes événements, d’abord dans l’art, mais sans trop de succès, puis dans l’horlogerie.
Only Watch est d’une simplicité enfantine. Luc Pettavino approche les horlogers et leur demande de produire une pièce unique qui est mise en vente publique. Une cinquantaine de marques sont inscrites. Ce nombre est conditionné par la volonté de concentrer l’événement, qui ne doit pas durer plus d’une heure et demi, une heure trois quarts au plus. Il insiste surtout sur la vocation fédératrice et universelle d’Only Watch. Il n’y a pas de politique, pas de comité, pas de demande spécifique, pas de rapport de force. Quand un fabricant lui donne une montre, il n’y comprend rien, il ne porte même pas de montre.
Une vente relayée par la presse mondiale
En tant que Monégasque et venant de l’univers de la voile, Luc Pettavino maîtrise les codes du luxe, ce qui facilite le dialogue avec les horlogers, qui se rallient à sa cause. Ils sont une cinquantaine à participer à l’édition 2019 – vente publique en novembre à Genève. L’événement prend rapidement de la vitesse. En effet, le Prince Albert II de Monaco soutient l’effort. Les médias du monde entier le relaient, jusqu’aux majors, Forbes, Financial Times qui placent même à l’occasion des annonces gratuites. L’ensemble des lecteurs est d’ailleurs estimé à près de 400 millions.
Des chiffres records pour Only Watch
Les collectionneurs affluent, les fonds récoltés se comptent en millions. Only Watch devient l’événement phare des ventes aux enchères de montres à Genève. Champion hors catégorie, Patek Philippe enchaîne deux adjudications (une à plus de 7 millions, une à plus de 6 millions). En 2017, une montre de François-Paul Journe part pour 1,15 million, plaçant Only Watch au niveau des plus grandes plateformes de ventes publiques. Par ailleurs, une des règles d’Only Watch est de vendre sans prix de réserve, et certaines montres partent sous leur prix de vente en boutique Les marques ne rachètent pas de pièces, ce n’est pas un coup marketing, mais c’est le marché qui s’exprime et l’envie de faire un don. Les prix sont irrationnels, ils reflètent la passion des collectionneurs.
La leçon de management est brillante : transformer le don en investissements pour les collectionneurs, et en relais de notoriété pour les donateurs et financer la création de start-ups biotech de pointe susceptibles d’intéresser la grande pharma.
Sources :
Watch Around N° 41 édition September / October
linkedin.com/in/luc-pettavino-9054ba13/
fr.wikipedia.org/wiki/Myopathie
.force-one.net/luc-pettavino-time-to-do-good/
Photo credit : onlywatch.com
C'est un bon exemple de quelqu'un qui saai partager son talent et son argent !
L'article est très intéressant et très bien écrit !
Merci Eduardo pour tes commentaires, j'apprécie vraiment.