Les perches, comme la plupart des animaux, sont des proies soumises au stress induit par leurs prédateurs. A l'instar des sardines, elles ont développé des stratégies de défense telles que le regroupement pour leurrer les prédateurs, leur faisant ainsi miroiter qu'elles ne sont qu'un seul et même individu. Seulement voilà que nos anxiolytiques, une fois éliminés par les voies naturelles vont s'écouler jusque dans les rivières. Dans le journal Science publié le 15 février, des chercheurs ont montré que les faibles quantités (1,8ug/L) d'un anxiolytique, l'oxazepam, retrouvées dans les rivières suédoises sont suffisantes pour modifier le comportement des perches. Un effet qui pourrait avoir des conséquences écologiques importantes car l'oxazepam, même à cette faible concentration, diminue le comportement social des perches. Plus éloignées les unes des autres, elles prennent plus de risques face à leur prédateurs. Les scientifiques ont aussi noté une augmentation globale de leur activité ainsi que du temps passé à rechercher leur nourriture, deux facteurs qui favorisent également leur exposition aux prédateurs.
En traitant notre anxiété nous rendons donc les perches de nos rivières moins craintives, ce qui pourrai perturber l'écosystème mais aussi faciliter la vie des pêcheurs. Un message aux pêcheurs anxieux à l'idée de rentrer bredouilles : soyez écolo, ne jetez pas vos anxiolytiques à l'eau !
Source : Brodin et al, Science 15 fev 2013.
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