Portrait métier d'une avocate

Avant de pouvoir exercer la profession d’avocat à Genève , tout prétendant doit au préalable terminer avec succès son cursus universitaire d’une durée générale de cinq ans : trois ans de bachelor suivis de trois semestres de master, consacrés principalement au droit de fond, ainsi qu’un semestre à l’Ecole d’avocature, laquelle dispense depuis le 1er janvier 2011 des cours de procédure civile, pénale et administrative tant sur le plan cantonal que fédéral, ainsi que des ateliers préparant les étudiants, entre autres, à la rédaction d’actes juridiques et judiciaires, à l’expression orale et à la gestion des audiences, indispensables pour débuter le stage d’avocat. Celui-ci, effectué au sein d’une étude d’avocat, dure au minimum 18 mois. Le stagiaire peut également accomplir une partie – limitée - de son stage auprès d’une juridiction cantonale ou d’une administration publique.

Enfin, le parcours ultime du stagiaire s’achève par la réussite de son brevet d’avocat qui lui permet d’exercer dans toute la Suisse ; excepté en cas de barrières linguistiques. En effet, une audience devant un juge à Zürich ou à Locarno nécessite la maîtrise de l’allemand, respectivement de l’italien, ce qui n’est toutefois pas une tâche aisée pour chaque quidam. Cela dit, le volume des dossiers en Suisse romande ou dans le cadre de mandats internationaux, exigeant en conséquence l’usage de l’anglais, permet aux uniques francophones de pouvoir gagner leur pain.

La profession

Auxiliaire de justice, souvent dans des domaines d’activité éclectiques (pour en citer quelques-uns : droit de la famille, droit des contrats, droit pénal, droit administratif), l’avocat est soumis aux règles déontologiques de sa profession, notamment au secret professionnel, au vu de la relation de confiance qu’il noue avec son client, lequel lui transmet pour cette raison des informations sensibles et confidentielles. Traditionnellement, l’avocat conseille, assiste et défend les intérêts de son client, en cas de contentieux, par devant les autorités administratives et judiciaires, y compris le Ministère public si le client est soupçonné d’avoir commis une infraction pénale.

Pour mener à bien les mandats confiés, l’avocat engage d’abord une discussion détaillée avec son client afin de comprendre les questions juridiques qui se posent. Plus important, il doit établir les faits pertinents et contestés par la partie adverse, sur la base desquels le juge sera amené à trancher l’affaire. A cet égard, l’avocat recueille les preuves, soit le plus souvent les documents en faveur du client, identifie les témoins pouvant attester des faits et requiert leur audition, ou encore demande une expertise judiciaire en cas de besoin. A noter que l’avocat devra également examiner les faits et pièces en défaveur du client afin de pouvoir anticiper une stratégie de défense.

En cas de procès, l’avocat rédige, de façon claire, concise et convaincante, le mémoire ou la requête en justice qui comprend, d’une part, l’établissement des faits dans l’ordre chronologique avec la référence aux moyens de preuve, et d’autre part, le raisonnement juridique justifiant la position du client. Pour ce faire, l’avocat aura effectué une recherche juridique approfondie dans la législation applicable, la jurisprudence (soit les décisions rendues par les tribunaux), ainsi que la doctrine (soit les ouvrages écrits par les auteurs et professionnels du droit). Enfin, le mémoire ou la requête énumère les conclusions, à savoir les prétentions du client.

Dans le cadre du non-contentieux - en effet, certains avocats se spécialisent dans certaines branches du droit, notamment le droit commercial ou le droit des sociétés, et exercent uniquement une activité de conseil - l’avocat rédige des avis de droit sur la base de l’état de faits discuté, conseille le client sur ses droits et obligations et l’informe de l’issue probable d’un éventuel procès. Si le client décide d’entamer une procédure judiciaire, l’avocat transmet le dossier à un confrère spécialiste en contentieux, ce qui est souvent le cas dans les études où plusieurs avocats collaborent en associés.

Les difficultés rencontrées

L’avocat peut rencontrer diverses situations encombrantes, plutôt considérées comme des défis pour mieux analyser de futurs dossiers. A titre d’exemples, en audience, la partie adverse ou un témoin peuvent fournir des informations non révélées préalablement par le client, auquel cas l’avocat songera à des arguments non prévus afin de toujours soutenir la cause défendue lors de la plaidoirie. Dans certaines situations, la tension monte entre les parties, d’où la nécessité de suspendre l’audience dans l’attente de retrouver un environnement adapté. Ou encore, dans les dossiers relatifs au droit de la famille, qui repose sur les sentiments, les discussions sont parfois difficiles voire impossibles sur certains aspects, tels que la mise en œuvre du droit de visite ou le montant des contributions d’entretien. Il arrive par ailleurs que des enfants – incontestablement innocents vis-à-vis du conflit conjugal – soient pris à partie par leurs parents. Bien que le juge décidera en fin de compte, ces moments ne sont pas des plus agréables à vivre. Enfin, l’on mentionnera le cas du client insatisfait du résultat obtenu, et qui montre son mécontentent en élevant le ton envers son avocat.

Nonobstant ce qui précède, la beauté du métier se ressent lorsque l’avocat gagne des causes juridiquement correctes, quel que soit le domaine d’activité. En outre, dans nos contrées, nos institutions permettent fort heureusement à l’avocat, qui joue de surcroît un rôle social important lors de la défense des justiciables vulnérables ou faibles, de jouir d’une liberté d’expression totale face aux autorités administratives et judiciaires (dans le respect des règles de courtoisie et de politesse) afin de revendiquer la justice.

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