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Pour le monde du travail, les enseignants ont été à bonne école

Écrit par Mark Cottingham
Paru le 15 décembre 2022

enseignement

Le monde du travail est en constante mutation, le travailleur doit constamment s’y adapter et les carrières aujourd’hui ne sont plus caractérisées par cette stabilité dont ont joui les travailleurs des Trente glorieuses. Désormais, il est nécessaire d’apprendre à se réinventer durant une carrière et, par conséquent, d’examiner les compétences qu’on pourra recycler d’une étape professionnelle à l’autre. L’enseignement n’échappe pas à la règle et le présent article a pour but d’examiner comment valoriser le riche apprentissage que représente ce métier lorsque les circonstances nécessitent un changement d’orientation professionnelle ou lorsque le désir de changer de voie se fait sentir.

« Effectivement, il a un dossier mais, vous savez, il y a tellement de surcharge de travail que la personne qui s’en occupe n’a certainement pas le temps de le consulter plus qu’une fois tous les quelques mois… »

Je restai pantois. L’élève en question s’était confié à moi au sujet de graves difficultés familiales. Son comportement agressif et son investissement défaillant à l’école menaient ce jeune de 14 ans vers la rupture. Le souci que je me faisais pour lui m’avait amené à en parler avec une des assistantes sociales de l’école. La gravité de sa situation, malgré une certaine prise en charge par diverses institutions (école, services sociaux, SPMI), ne semblait pas trouver de réponse adéquate.

 

Au-delà de l’enseignement : Comment aider les élèves ?

Au cours des 16 dernières années, j’ai enseigné dans tout type d’établissements du Secondaire I et II du système public genevois, ainsi qu’une année à l’Ecole française de Dar es Salaam (Tanzanie). Ce parcours m’a inévitablement confronté à plus d’une situation comme celle présentée ci-dessus. La fonction d’enseignant nécessite la transmission du savoir et la réalisation d’un programme d’enseignement, mais ne permet pas d’aller beaucoup plus loin en cas de difficulté dans la vie personnelle de l’élève. Par le biais de la situation ci-dessus, je me suis rendu compte d’un sentiment d’impuissance lancinant qui m’accompagnait depuis un certain temps. Je réalisai qu’il y avait chez moi une envie fondamentale de pouvoir aller plus loin dans ce que je pouvais apporter comme aide aux élèves avec qui je travaillais.

 

Les compétences insoupçonnées d’un enseignant

Un désir d’évoluer professionnellement associé à l’envie d’apporter ma pierre à l’édifice autrement que par l’enseignement pur, m’ont amené à examiner quelles sont les compétences transférables de l’enseignement à d’autres professions dans les domaines sociaux ou associatifs par exemple.

  • Les soft skills

En premier lieu, il y a ce que le jargon américanisé de notre époque nomme les soft skills, c’est-à-dire des compétences comportementales : adaptation à des contextes et des individus variés, capacité de médiation, à travailler tant de manière autonome qu’en équipe, une aptitude à prendre la parole en public, le développement d’une sensibilité culturelle importante.

  • Les compétences inattendues

Deuxièmement, il y a les compétences insoupçonnées qu’on acquiert au travers de tout ce qu’on effectue en tant qu’enseignant au-delà de la simple transmission du savoir. L’élaboration de programmes d’études signifie qu’on est capable plus généralement d’adapter des contenus à des publics cibles. Les voyages d’études sont l’occasion d’apprendre à gérer un budget et une caisse, à effectuer des réservations, à organiser des activités, à demander des devis et négocier des prix. La vie d’une école permet d’acquérir un savoir-faire dans la coordination, la transmission et le suivi de l’information avec des interlocuteurs divers, des assistants sociaux aux psychologues, en passant par les infirmiers ou les RH. La gestion de classe conduit à la maîtrise d’outils informatiques et de PGI (progiciel de gestion intégré).

 

Fort de cette analyse, je me retrouve désormais dans une position qui me permet de me projeter dans une évolution professionnelle dans un cadre différent, mais complémentaire à celui de l’enseignement. De fait, pouvoir venir en aide autrement à des élèves, comme celui que j’évoquais plus haut, devient une possibilité réelle, un projet dont les contours s’affermissent là où le flou et l’incertitude dominaient. De fait, mon expérience d’enseignant fait de moi un candidat crédible pour travailler dans l’administratif, la gestion de projets, les ressources humaines ou encore dans le conseil, tant dans le milieu associatif ou social, des domaines qui me tiennent à cœur suite à mon vécu. La boucle est bouclée en quelques sortes.

En définitive, comme c’est le cas de toute expérience professionnelle, l’enseignement, lorsqu’on y regarde de plus près, est une source insoupçonnée d’une myriade de compétences riches et diverses qui, si l’on sait les découvrir, permettent d’accéder à toutes sortes d’emplois auxquels on ne pouvait imaginer prétendre.

 

Lectures complémentaires :

Secrétaires et enseignants dans un institut de formation par

La formation duale suisse, un modèle de réussite par

 

Photo credit :  Andranik Hakobyan via istockphoto.com

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