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Pour une justice restaurative ?

Écrit par Sophie Gautron
Paru le 28 août 2018

 

justice

Commettre une infraction, intenter une action en justice, prouver la culpabilité et sanctionner : voici le cheminement classique à l’encontre d’individus qui enfreignent la loi. Néanmoins, une fois le verdict rendu, plusieurs questions demeurent en suspens. Comment est-il possible de réparer le mal causé ? Comment les victimes peuvent-elles avancer ? En Suisse, rien n’est envisagé légalement pour pallier à ce manque.

 

L’association AJURES

Fondée en 2015, cette association promeut la justice restaurative et l’instauration d’une base légale concernant l’utilisation de la médiation carcérale avant et après jugement. Ce travail de sensibilisation à contre-courant vise à faire évoluer les mentalités. Ce processus se veut complémentaire à la justice pénale. L’idéal serait que la justice restaurative puisse intervenir en tout temps. La médiation carcérale apporte un soutien supplémentaire en ce qui concerne la résilience de la victime et la prise de conscience de l’auteur après un délit. Autrement dit, la victime et l’auteur de l’acte tiendront un rôle actif plutôt qu’une attitude passive qui consiste à subir. Le but de cette démarche, outre sa dimension sociale, est de réduire les récidives compte tenu de leurs coûts substantiels pour la société. En effet, la médiation carcérale a un impact indirect sur la réinsertion qui dépend principalement de la bonne conduite et de la volonté de l’auteur de réparer ses torts.

 

S’exprimer et réparer

Les victimes ont généralement besoin de reconnaissance, ou plus précisément d’une légitimation de leur statut. De plus, il leur est souvent nécessaire de partager les complications et difficultés que l’infraction a engendrées. Entendre l’auteur des faits sur les raisons ayant conduit au délit est tout aussi important : l’impact positif pour les victimes est considérable. Une fois qu’elles se sont positionnées par rapport aux évènements et qu’elles se sont fait une raison, elles peuvent commencer à se reconstruire progressivement.

Certains auteurs, quant à eux, peuvent manifester le désir d’exprimer des regrets, de formuler des excuses vis-à-vis des personnes lésées. Bien que ce ne soit pas toujours le cas, cette éventualité ne doit pas être exclue. Si l’envie de se repentir et de réparer est présente, ce besoin doit être pris en compte. En effet, le principe de responsabilisation des auteurs de délits doit être encouragé afin d’aboutir à une prise de conscience sincère et une compréhension globale de l’étendue des dommages qu’ils ont causés.

 

Risque zéro

L’opinion publique n’est actuellement pas favorable et n’envisage pas d’utiliser ce système si répandu à l’étranger. Aucune clémence n’est autorisée vis-à-vis du crime. Il reste à envisager des solutions concrétisables et demeurant réalistes dans l’intérêt public.

 

Source: https://lecourrier.ch/2018/05/27/la-mediation-carcerale-peine-a-emerger/

Photo credit : CQF-avocat via pixabay.com

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