La traçabilité des paiements versés par les négociants aux nations productrices de matières premières interpelle les ONG. La Suisse souhaite réglementer les techniques de l’extraction minière, mais sans s’en prendre au négoce, qui forme un marché clé sur son territoire.
Les pays producteurs restent pauvres malgré les milliards qui leur sont versés, puisque la marge irait aux négociants et aux actionnaires. C’est pourquoi, les ONG ont mis en place le système « publish what you pay », qui vise à rendre public les versements des négociants envers ces pays.
Une cinquantaine de pays producteurs ont d’ores et déjà commencé à publier les rétributions des entreprises et incitent ces dernières à en faire autant afin de relever les éventuelles divergences. En Suisse, il n’existe aucune loi pointant la transparence des paiements concernant le négoce de matières premières. De plus, le projet de loi viserait uniquement les activités extractrices et non le négoce en lui-même.
Selon les ONG, cette réforme ne serait pas suffisante car elle négligerait l’encadrement de la Suisse envers les pays producteurs. Selon Daniel Kaufmann, président de l’Institut de gouvernance des ressources naturelles (NRGI), les sociétés de négoce devraient publier toutes leurs transactions.
Alors que certaines multinationales seraient prêtes à être transparentes au niveau des paiements, d’autres refusent, car elles dévoileraient leurs avantages à la concurrence. Certains négociants affirment qu’ils n’hésiteraient pas à quitter la Suisse, si elle venait à établir des lois qui évoquent le secret des affaires.
Le débat étant encore en discussion au niveau européen, le Conseil fédéral ne se prononcera pas encore sur cette initiative, car elle attend les démarches au niveau international, afin que les sociétés suisses ne soient pas pénalisées par rapport à la concurrence en Europe.
Source : https://www.letemps.ch/economie/veut-voir-milliards-traders
Photo credit : Markus Spiske via pexels.com