Quelles sont les compétences attendues pour travailler dans la Compliance?

Alors que le marché du travail dans le domaine bancaire devient de plus en plus compétitif, les métiers liés à la réglementation croissante dans les banques ont le vent en poupe, avec en particulier le développement de la gestion des risques et de la compliance (conformité par rapport aux différentes réglementations).  Après un premier portrait métier d'une Compliance Officer, nous avons rencontré un Compliance Officer Senior pour nous parler de son métier et des aptitudes nécessaires à son exercice.

Quelles sont les compétences attendues pour exercer votre métier ?

S’agissant d’une activité dans la fonction compliance, il est nécessaire d’avoir un intérêt marqué pour le droit en général, le droit bancaire en particulier, ainsi que pour le cadre règlementaire applicable aux intermédiaires financiers (banques et gestionnaires de fortunes indépendants plus particulièrement).

De bonnes aptitudes d’analyse, une aisance rédactionnelle et une facilité de communication sont indispensables. En effet, il est très important de pouvoir « vulgariser » la matière afin de pouvoir faire comprendre les impacts de la législation applicable aux divers métiers de la banque (gestion de fortune, fonds de placement, bourse, etc.). Si les enjeux réglementaires ne sont pas bien expliqués, ni bien compris, on manque la cible et parfois, on peut mettre différents intérêts en péril. Il est également important de pouvoir se mettre à la place de son interlocuteur, car les intérêts des parties en présence sont parfois divergents. Par exemple, si un chargé de clientèle souhaite entrer en relation d’affaires alors que la compliance y voit des empêchements majeurs. Savoir écouter, est alors important pour pouvoir proposer une alternative acceptable.

Quel parcours/formations avez-vous suivi pour arriver à ce poste ?

Après mes études de droit en Suisse, j’ai effectué un stage dans une Etude d’avocats de la place. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de commencer ce travail, il y a presque 15 ans dans une banque genevoise, lorsque les contraintes liées à ce métier ont commencé à se structurer plus fortement. Par la suite, deux expériences lors de la formation de deux banques différentes m’ont permis de saisir l’importance de la gestion transversale des questions de compliance.

Connaissez-vous d’autres parcours d’accès possibles ?

Des études économiques, un parcours via une société d’audit permettent également de travailler dans la compliance. Ces formations académiques ne sont pas toujours indispensables dans la mesure où une solide formation bancaire permet également de travailler dans mon secteur d’activité.

Y a-t-il des stages ou des emplois intermédiaires qui facilitent une insertion dans ce secteur ?

Pas à ma connaissance, hormis les stages bancaires qui permettent de connaître les différents métiers dans ce domaine.

Pourriez-vous m’expliquer comment se déroule une journée type ?

Selon moi, il n’y a pas de journée type en particulier, chaque journée apportant son lot d’imprévus et de surprises ! Les processus de contrôles récurrents sont les moments clés de la « journée type » car ils permettent de rester en contact avec les collègues actifs dans le domaine de la gestion. Ce sont souvent ces contacts qui permettent de faire qu’une journée ne ressemble pas à celle de la veille : chaque client étant une personne différente, avec sa problématique propre. Les analyses liées à des ouvertures de comptes sont également importantes, car elles permettent de mieux comprendre les problématiques que chaque cas particulier peut soulever.

Quels sont les avantages, les inconvénients de votre métier ?

Parmi les avantages de ce métier, je compte clairement le contact avec mes collègues de travail, non seulement avec ceux qui travaillent dans le même département que le mien mais également avec mes collègues qui travaillent au contact de la clientèle. A l’inverse, les inconvénients (tout relatifs) sont liés à la spécialisation : je constate que les « spécialistes », par oppositions aux « généralistes », perdent parfois de vue les divers métiers de la banque : une problématique précise impacte très souvent diverses fonctions et métiers de la banque. Il s’agit alors de considérer un problème particulier dans son ensemble pour trouver la meilleure solution. Par exemple, si une nouvelle directive est mise en place, il s’agit non seulement de prendre en compte le cadre légal, les éventuels développements informatiques nécessaires permettant la mise en œuvre, la formation que réclame toute nouvelle pratique et les moyens de contrôles qui permettront d’atteindre les buts fixés.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?

Le développement de nouveaux projets : ils permettent selon moi d’en apprendre toujours plus, non seulement parce que le cadre réglementaire évolue, mais aussi par ce qu’ils obligent à comprendre l’activité bancaire dans sa globalité.

Quels sont les contraintes liées à votre métier ?

La contrainte la plus forte consiste clairement dans le fait d’avoir une bonne gestion des délais. Il arrive parfois que la fonction compliance soit fortement sollicitée. Il s’agit alors de savoir fixer les priorités, au risque de devoir gérer les frustrations que cela peut parfois susciter chez les différents interlocuteurs. Cette manière de faire permet de pouvoir tenir les délais et de répondre au plus grand nombre de demandes. Ceci n’est malheureusement pas toujours possible, mais une bonne communication comme évoqué précédemment, permet de désamorcer les situations difficiles.

Comment évolue votre métier ?

Comme évoqué précédemment, la complexité croissante des activités bancaires obligent les employés de la compliance à se spécialiser dans des domaines bien précis comme le contrôle des transactions, les formations, la gestion de la problématique transfrontalière, les logiciels informatiques, etc. A mon avis, à terme, les « généralistes » qui exerçaient ce métier comme à mes débuts seront beaucoup moins nombreux.

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