Aujourd’hui il est difficile d’imaginer que son parcours professionnel ne soit lié qu’à une seule entreprise ou un seul type de métier. Nous serons tous amenés à envisager un changement que ce soit par choix ou par obligation (parfois même un peu les deux). Il faut alors préparer ce nouveau départ et oser se lancer, quelles que soient les raisons de la reconversion (lire l’article « Oser un nouveau départ professionnel » par Sophia Ghellab, GBNews, 9 Janvier 2014, à ce sujet). Face à cette réalité, l’entité l’Employabilité, soutenue par la section genevoise du Service Etrangers et Confédérés (SEC), a mis en place son premier café-coaching sur le thème de la reconversion professionnel. Cet atelier a été co-animé par Annick Dupuis (psychologue du travail, consultante RH et formatrice d’adulte) et Pascale de Senarclens-Hargous (coach et formatrice dans les domaines du développement personnel et professionnel). Le temps d’une soirée les participants ont pu s’interroger sur ce que signifie réellement une reconversion professionnelle et réfléchir aux moyens d’assurer ce tournant.
1/ Qu’est-ce qu’une reconversion professionnelle?
Il n’y a pas de définition « type » de la reconversion professionnelle. Chacun doit s’approprier sa vision et donner à ce thème sa propre interprétation. Cette réflexion aidera notamment la personne qui cherche à se reconvertir à comprendre ce qu’elle doit mettre en place pour aller dans ce sens et à réussir dans la nouvelle direction qu’elle s’apprête à prendre.
D’un point de vue général, la notion de reconversion professionnelle fait écho à un changement qui s’opère à différents niveaux. Il peut s’agir de :
- Changement de statut (en général salarié ou entrepreneur)
- Changement de métier ou de fonction (à l’interne ou à l’externe. Les raisons de ce changement peuvent alors être très différentes)
- Changement de secteur ou d’environnement (PME, siège social, agence, magasin)
2/ Pourquoi se reconvertir?
Les raisons d’une reconversion sont multiples : Il peut s’agir d’une rupture imposée et subie, ou au contraire, d’une volonté de changement qui se traduit par un choix assumé.
Une reconversion professionnelle subie est souvent lié à une évolution de l’environnement extérieur : par exemple, les besoins alimentaires ne sont plus les mêmes, la personne a subi un licenciement, ou est victime d’un problème de santé. Elle peut aussi se retrouver dans un secteur d’activité en pleine mutation et ne plus avoir les compétences requises pour exercer son métier (comme dans le secteur bancaire, par exemple). Au niveau des compétences toujours, en changeant de pays par exemple, le diplôme peut ne pas être reconnu, ne permettant plus à la personne d’exercer son métier de base. Avant de s’installer à l’étranger, il faut donc bien se renseigner sur les équivalences de sa formation.
Certains facteurs peuvent influencer la reconversion, de façon différente selon les cas. En effet un changement dans le privé (tel qu’un déménagement, une naissance ou l’accompagnement d’un conjoint dans une nouvelle région) n’est pas interprété de la même façon par tous.
La reconversion professionnelle peut aussi être orientée par un choix personnel, une motivation qui vient de l’intérieur. Les personnes dans ce cas cherchent souvent à casser leur quotidien et ont une profonde envie de changement. Ce nouveau départ peut être l’occasion pour eux de réaliser un rêve, de suivre leur réelle vocation ou de donner à leur passion une nouvelle orientation. D’autres personnes se reconvertissent professionnellement car elles ne se retrouvent plus en adéquation avec les valeurs de leur entreprise et ont besoin de se développer personnellement. Enfin, il peut aussi s’agir du désir ou du besoin de changer de statut (devenir entrepreneur, par exemple).
3/ Quels sont les ingrédients pour une reconversion professionnelle réussie?
En premier lieu, la disposition dans laquelle se trouve la personne avant de se lancer est un élément déterminant de la réussite du projet. Il est, en effet, important d’être dans un bon état d’esprit et d’avoir confiance en soi. Il est ensuite conseillé de s’interroger sur les points suivants :
Travailler sur soi est un élément clé de la reconversion. Il est primordial de se connaitre, d'identifier ses envies et ses motivations, et de les confronter à ses valeurs ainsi qu’à ses compétences. Il est d’ailleurs recommandé de faire son bilan de compétences avec l’aide d’une tierce personne. Pour ce faire, il faut également comprendre ses aspirations personnelles : ce qui fait vibrer la personne, ce qu’elle veut ou ne veut plus faire. Si la reconversion est motivée par le désir de changer de statut (devenir indépendant, notamment), la personne devra aussi réfléchir à son goût du risque et de l’incertain.
Construire son projet pour ne pas s’égarer. Pour tout projet, il est souvent utile de se projeter et d’avoir une vision à court, moyen et long terme. Pour avancer, il faut ensuite structurer ses idées et organiser son projet dès le départ. Ecrire, en utilisant un tableau, un « carnet de bord » ou un logiciel de « mind-mapping » (schéma qui aide à structurer sa pensée) permet de garder une trace de ses réflexions et d’élargir sa vision.
S’informer sur le métier et ce qu’il implique permet d’éviter les fausses routes. On peut avoir une vision erronée du nouveau métier auquel on aspire : c’est pour cela qu’il faut confronter ses croyances à la réalité. Pour ce faire, il est toujours intéressant de demander l’avis de personnes travaillant dans le milieu afin de mieux comprendre les tâches et les contraintes du métier. Cela permet aussi à la personne en reconversion de savoir si elle se sentira à l’aise dans son futur quotidien. Il faut également comprendre si le projet est réalisable : faut-il une formation ? Le marché est-il porteur ? Enfin, savoir se remettre en question en cas de mauvaise direction permet de rebondir plus facilement. Aucune situation n’est figée et tout « échec » permet de grandir.
D’autres facteurs peuvent aussi influencer le succès du projet. Trouver du soutien, aussi bien au niveau professionnel que personnel permet de garder confiance et de se sentir moins seul. Etre accompagné d’un mentor peut aussi constituer une grande aide. Dans ce cas, il est préférable de faire appel à une personne de caractère différent de soi et qui se soit idéalement lancée dans un projet similaire. Il ne faut pas non plus négliger l’impact financier, élément déterminant dans la réussite du projet. Enfin, il faut aussi du temps pour construire son projet et mettre en place une stratégie efficace. Il est donc crucial de faire preuve de persévérance. Interviendra aussi une part de chance, facteur moins contrôlable que l’on peut cependant susciter, en osant aller de l’avant. Dans cette période de changement, il faut savoir saisir toutes les opportunités lorsqu’elles se présentent.
Choix personnel ou imposé, le but d’une reconversion professionnelle reste le même : réussir dans une nouvelle voie. Cela demande beaucoup de travail, de réflexion, d’expérimentation et de prise de décisions. La clé est d’y croire même en cas de crise. D’ailleurs, étymologiquement parlant, le mot « crise » associe le sens de « décision » entre deux choix possibles. Passer par-dessus une crise est souvent ce qui mène aux plus grandes réussites. Un nouveau départ peut être l’occasion de se recentrer sur ses motivations et envies profondes, et donc de se développer aussi bien professionnellement que personnellement.
Sources :
Café-Coaching, : Se réorienter (mardi 3 Décembre 2013) – issu du projet de l’Employabilité, soutenu par le Service Etrangers et Confédérés (SEC) et co-animé par Annick Dupuis et Pascale de Senarclens-Hargous
http://www.employabilite.ch/caf%C3%A9-coaching.html
Photo credit: Marco Bellucci via photopin cc
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Bravo Camille! l'article est clair et je pense qu'il toucherait plusieurs personnes en quête d'un nouveau Challenge 🙂
Merci