En 2011, le ministre de l'Economie, Johann Schneider-Ammann a lancé une initiative pour combler la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.
En effet, la Suisse manque d'ingénieurs dans les usines et les centres de recherche, de spécialistes en informatique, de cadres dans les services, de médecins et de personnel soignant. Il ne suffit pas de faire appel à une main-d'oeuvre étrangère bien formée. Selon le ministre de l'Economie, "il vaut mieux utiliser le réservoir de main-d'oeuvre qualifiée. Nous avons besoin de tous les talents, même si la Suisse devra toujours faire appel à la main-d'oeuvre étrangère".
Malgré le fait que la Suisse enregistre le plus haut taux d'occupation d'Europe avec 80% d'emplois parmi les 15-64 ans, des améliorations doivent être apportées. Une table ronde réunissant les partenaires sociaux - syndicats et unions patronales - ainsi que les cantons s'est réunie à Berne mardi et a déterminé quatre objectifs, sur la base d'un rapport fédéral intitulé "Du personnel qualifié pour la Suisse":
- Relever le niveau de qualification et la formation pour répondre aux besoins des entreprises.
- Encourager l'innovation pour accroître la productivité.
- Mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. En effet, même si le taux d'occupation des femmes s'élève à 74%, souvent celles-ci travaillent à temps partiel (52%), en raison de leur famille. Il faut donc augmenter les places en crèche et adapter ou assouplir les horaires de travail.
- Adapter les conditions de travail pour maintenir en emploi les travailleurs plus âgés, avec des horaires flexibles, favorisant leurs compétences et leur expérience.
La table ronde a mis en place une liste d'actions prioritaires et les différents acteurs agiront en fonction de leur champ de compétence. Ainsi, l'Union patronale a promis de sensibiliser les entreprises afin de favoriser le travail des femmes. Les cantons devraient, quant à eux, développer des structures d'accueil pour les enfants. Pour l'Union syndicale suisse les fonds de la Confédération pour la formation professionnelle devraient être augmentés. Critique, le syndicat Travail.Suisse pense que l'analyse est bonne, mais que les mesures demeurent insuffisantes, puisqu'aucun calendrier, aucun programme et aucun financement n'ont été définis.