Suite à la transformation de modèle des agences, de la communication et par conséquent, de l’apparition de nouvelles attentes vis-à-vis des métiers créatifs, quelles sont les compétences et qualités recherchées aujourd’hui en communication ? Comment se positionne la Suisse face au reste du monde par rapport à l’adoption de ces nouvelles technologies ?
Nous allons répondre à ces questions dans cette deuxième partie de l’article dédiée aux emplois de la communication du futur avec l’aide de professionnels de la communication : Anthony Lamy, Director Global Partnerships @Facebook ; Maël van der Woude, Art Director @Buxum; Vincent Mani, Associé @Buxum; Fred Doms, Freelance Senior Art Director et Suleyman Yazki, Art Director @Freestudios et Freelance.
Emplois du futur : Formation et compétences valorisées dans les métiers de la communication
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La Suisse digitalement compétitive malgré une mentalité conservatrice face aux nouvelles technologies
Le rapport 2018 de l’IMD analysant la compétitivité digitale mondiale classe la Suisse en cinquième position. Celle-ci monte ainsi de trois positions par rapport à l’année précédente. Le classement fournit une mesure sur l’adaptabilité d’un pays à adopter et explorer les technologies digitales dans différents domaines sur la base principalement de trois facteurs : la connaissance, la technologie et la préparation au futur.
Cette progression en matière de compétitivité digitale s’accompagne cependant de certaines craintes quant à la formation requise, aux possibles pertes d’emplois, à la protection des données et à la cybercriminalité, mais aussi en ce qui concerne l’impact des avancées technologiques sur les aspects relationnels et humains.
Ces réticences s’illustrent notamment par l’adoption lente des nouveaux moyens de communication, tels que les réseaux sociaux ou encore les derniers débats sur le déploiement récent de la 5G.
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Passer de la crainte du changement à son adhésion grâce une formation adaptée et continue
Hier le dekstop, aujourd’hui le mobile, de nouveaux modèles marketing apparaissent sans cesse et nécessitent une formation constante et adéquate.
Afin de former au mieux ses employés à ces nouvelles évolutions technologiques, des sociétés telles que Facebook effectuent notamment auprès de leurs employés des formations et des tests récurrents de mise à niveau. Cet apprentissage continu se fait auprès des employés, mais aussi des clients afin qu’ils puissent optimiser les ressources digitales à leur disposition et ainsi atteindre leurs objectifs. Pour Anthony Lamy, les avancées technologiques sont à percevoir comme « de nouvelles opportunités pour les marques de parler avec leurs clients quotidiennement ».
La formation continue joue ici un rôle essentiel dans la numérisation, mais qu’en est-il de l’éducation des futures générations qui formeront les métiers de demain de la communication ?
Selon le rapport du Forum économique mondial, « l’avenir de l’emploi », 65% des enfants à l’école primaire aujourd’hui exerceront une profession qui n’existe pas encore.
Outre les métiers basés sur la technologie, tels que les analystes, les développeurs ou les community managers, les métiers qui requièrent des compétences humaines comme le marketing seront eux aussi en pleine croissance.
Effectivement, dans le secteur de la communication, d’ici 2022, seront privilégiés la connaissance des outils techniques, mais essentiellement une formation en marketing combinée avec des compétences personnelles et humaines telles que la curiosité ou l’envie d’apprendre.
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La primauté de l’attitude sur l’expertise.
Pour Maël van der Woude, « les outils évoluant en permanence, la valeur ajoutée n’est donc plus sur la maîtrise des éléments techniques, mais sur la compréhension des enjeux de la marque, du client, pour ainsi assurer une bonne transmission du message ».
En plus d’une connaissance des essentiels en marketing et d’une affinité pour le digital, sera valorisé un profil faisant preuve de curiosité, de flexibilité, de motivation et de soif d’apprendre.
Effectivement, selon Fred Doms, « la curiosité pousse à aller explorer des domaines, voir ce que l’on peut apporter à une marque, changer sa vision, perception, l’aligner avec ses valeurs et ainsi donner du sens ».
Cette curiosité se traduit par de la polyvalence - des connaissances dans différents domaines sans une expertise particulière. « Les professionnels devront avoir soif d’apprendre de nouvelles compétences, rester à la pointe des nouveaux développements », Dr Holland (traduit de l’anglais : « Professionals will need to be hungry to learn new skills, to keep on top of rapid developments »)
Nous pouvons ici parler de concepts propres au monde digital qui sont la « test and learn approach » ainsi que la « jungle gym ». De par leur curiosité, les employés et futurs travailleurs seront amenés à essayer différents domaines, suivre plusieurs formations et ainsi développer des compétences multiples.
Dans un secteur en constante mutation, le créatif continuera de raconter des histoires fascinantes.
“ La ligne conductrice de toute communication et du travail des professionnels des industries créatives est la capacité de raconter des histoires fascinantes. Et cela a toujours été le cas… Vous racontez des histoires d’humains à d’autres humains ainsi que trouvez des moyens pour que ces histoires atteignent ces humains – utiliser la technologie pour ce faire reste indispensable », Dr Holland (traduit de l’anglais : « The through line of any communication and creative industries professional’s work is the ability to tell compelling stories. And that’s always been the case… You are telling human stories to other humans, and finding ways to get stories to people – using technology to do that – remains key» )
Grâce à des données de plus en plus précises, il sera possible de créer des messages ultra-personnalisés pour mieux atteindre son audience, et ainsi ouvrir le champ des possibilités créatives.
La digitalisation est une opportunité de créer des histoires pertinentes et authentiques, ayant pour conséquence une expérience et un engagement du consommateur.
Dans ce contexte d’évolution technologique incessant, le challenge des profils créatifs de la communication résidera dans leur valeur ajoutée, leur compréhension des enjeux business, leur curiosité, leur envie d’apprentissage… et surtout leur prise de positions – la cinquième révolution étant celle de la transformation écologique.
Pour lire la première parit de l'article : Challenges de la communication et ses métiers créatifs.
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