
Vos disposez de projets professionnels ou personnels ambitieux, mais vous ne parvenez pas à les mener à bien ? Pas de panique ! Croyez en vos objectifs et faites du S.M.A.R.T. votre meilleur allié.
Au siècle dernier, de nombreux auteurs se sont penchés sur les conditions idéales pour être un bon leader et mener à bien la gestion d’un projet. Ce n’est toutefois qu’en 1981 que le professeur en management George T. Doran se penche plus précisément sur la question en publiant un article du Management Issue, intitulé « There’s a S.M.A.R.T. way to Write Management’s Goals and Objectives ». Mais que signifie l’acronyme S.M.A.R.T ?
« Smart », intelligent ou malin en anglais
Souvent utilisé en management, marketing ou en ressources humaines, la méthode S.M.A.R.T. est un moyen mnémotechnique visant à mener à bien la gestion d’un projet de façon claire, simple et précise tout en respectant un délai raisonnable.
Nous possédons tous des objectifs, que ce soit dans notre vie professionnelle ou personnelle, mais combien d’entre eux avons-nous réalisés ? Combien de résolutions ou de plans avons-nous reportés à demain ou au mois prochain car ‘nous avions le temps’ ? L’acronyme S.M.A.R.T. est défini par des indicateurs qui permettent de rendre vos objectifs pertinents, et constituent une solide base dans la conception de vos futurs projets.
Un objectif dit ‘spécifique’ doit être simple, précis et personnalisé. En effet, il doit être compréhensible et clair non seulement pour vous, mais aux yeux de quiconque participerait à l’élaboration de votre projet. Dans le cas contraire, le fait de concevoir un objectif trop flou ou trop vague nuirait à votre crédibilité.
Par exemple, « je souhaite augmenter les bénéfices de ma société » est certes ambitieux, il n’en reste pas moins un plan d’avenir évasif et approximatif. Cependant, si vous affirmez « j’aimerais faire fructifier mon chiffre d’affaire de 4% au cours de l’année 2017 en implantant ma société au niveau international », votre objectif devient cohérent et suffisamment légitime afin de rameuter vos troupes au pas de course.
Dans mesurable, comprenez quantification ou qualification. La notion de mesure vous sera utile afin d’assurer un suivi optimal de la progression de votre projet. En fait, il s’agit ici de pouvoir anticiper afin de rendre votre objectif accessible.
Le fait de quantifier chaque étape de votre projet vous permettra de mieux réaliser que votre objectif est atteint. Prenez l’exemple d’un futur participant au marathon de New York l’année prochaine. Dans ce cas précis, le fait de s’entraîner régulièrement lui permet de mieux chiffrer sa progression, et ce, grâce à un certain nombre d’outils et moyens nécessaires. Établir un plan d’entraînement sur 12, 6 et deux semaines avant la course lui permettra d’examiner ses performances et déterminer s’il est sur la ‘bonne voie’.
Les adjectifs ‘acceptable’ et ‘réaliste’ sont souvent apparentés du fait qu’ils relèvent de la même notion de faisabilité.
Un objectif acceptable ou accessible doit être assez ambitieux et motivant afin de procurer l’envie de sortir de son lit le matin. D’autre part, un entrepreneur ayant de grands projets pour son infrastructure peut considérer son objectif atteint une fois l’adhésion de ses collaborateurs obtenue. Le co-fondateur d’Apple, Steve Jobs aurait-il pu entraîner ses collaborateurs dans l’aventure Iphone si son concept avait été de retourner à l’ère du télégraphe ou du biper ? Il y a peu de chances… Nul ne sait s’il avait utilisé la méthode SMART en dévoilant son projet à son équipe, mais l’ambition et la lucidité de Steve Jobs, lui ont permis de faire de son projet, un succès mondial.
Ainsi, un objectif doit être à la fois réaliste et représenter un challenge dans le but d’être accepté par des participants suffisamment motivés et rassurés. Un objectif réaliste et acceptable est un objectif pertinent prouvant que vous croyez en votre projet tout en faisant preuve de légitimité.
Tel un aliment possédant une date de péremption, votre objectif doit avoir une date bien définie et délimitée dans le temps. En fixant une date butoir vous pourrez commencer à structurer votre projet et examiner sa progression.
Néanmoins, s’imposer une date définie peut paraître décourageant, et a tendance à favoriser la procrastination. Ainsi, si cette date vous semble trop lointaine, vous avez la possibilité de décortiquer vos objectifs en plusieurs objectifs plus minimes.
Par exemple, un auteur souhaitant venir à bout de son roman en une année peut décortiquer la production de chaque chapitre en plusieurs mois, voire semaines.
La formule S.M.A.R.T regorge d’objectifs et indicateurs enrichissants et pertinents. Toutefois, nous pourrions décrire le processus comme étant un plan d'action et de ce fait, peut-être trop axé sur les résultats, laissant peu de place à l’improvisation et à la créativité.
Lorsque des employés sont inspirés par un chef d'entreprise visionnaire et parviennent à lier émotion et travail, ils auront tendance à donner davantage de leur personne. Le gourou du leadership, Mark Murphy, identifie également ce problème et propose son propre acronyme : HARD (Heartfelt, Animated, Required and Difficult soit Sincère, Animée, Requise et Difficile en français) pour souligner l'importance de la motivation pour établir des objectifs.
D’autre part, de plus en plus d’experts en management remettent en question la méthode SMART et sa pertinence dans le temps. En effet, dans notre société actuelle mondialisée, en réseau, et en perpétuel mouvement, les gestionnaires doivent faire preuve d’improvisation, réagir aux conditions commerciales changeantes et les employés sont encouragés à être polyvalents tout en travaillant de manière autonome.
En 1981, George T. Doran avait lui-même mis en garde les lecteurs de son article du Management Issue contre une utilisation peu flexible de sa méthode :
‘(…) not all objectives must be quantified on all levels of management. It is the combination of the objective and the action plan that is really important (…) the suggested acronym doesn’t mean that every objective written have all 5 criteria’. Selon Georges T. Doran, il n'est donc pas toujours nécessaire de quantifier et de mesurer chacun des objectifs de notre projet, car le plus important reste notre cible et notre plan d'action. Ainsi, ce dernier ne comportera pas forcément les cinq indicateurs et objectifs du S.M.A.R.T.
Bien entendu, l’utilité et le succès de la méthode S.M.A.R.T. sont indéniables, et il reste un outil précieux pouvant être appliqué en toutes circonstances, tant que son utilisation reste modérée et adaptée au contexte.
Sources :
http://ceclair.fr/taches-objectifs-methode-smart
http://fr.wikihow.com/se-fixer-des-objectifs-avec-la-m%C3%A9thode-SMART
http://community.mis.temple.edu/mis0855002fall2015/files/2015/10/S.M.A.R.T-Way-Management-Review.pdf
Photos credit: mary1826, rawpixel via pixabay.com
Article qui pourrait vous intéresser:
Most interesting, especially that not every objective needs to have all 5 criteria. As with any other business tool, SMART should help and not necessarily be followed slavishly to each letter.