Les femmes s’imposent dans le domaine de la sécurité rapprochée.
En suisse, la demande en bodyguard de sexe féminin est en hausse et reste une denrée rare.
Des femmes pour protéger d’autre femmes ?
« La relation est peut-être un peu plus naturelle » dit Tony Micaletto, membre de la société ISC- Security, basée à Villeneuve (VD). Mais au-delà du « feeling », ce spécialiste de la protection rapprochée reconnaît que les femmes possèdent l’avantage d’être « beaucoup plus discrètes que les hommes. Et puis, elles peuvent suivre une cliente partout… même aux WC ! »
Cette demande vient plus spécifiquement de stars du spectacle ou de riches clientes originaires des pays du Golf. Si ces dernières préfèrent être accompagnées d’une femme, ce n’est pas uniquement pour des raisons culturelles. « Elles aiment bien le shopping et il est moins facile de se balader au rayon femme avec un homme », sourit Gustave Jourdan, Directeur de Sentinel Protection.
Un réel savoir faire
De manière générale, les entreprises de sécurité doivent s’adapter aux désirs de leurs clients. Certains réclament du tape-à-l’œil, avec lunettes noires, oreillettes, alors que la majorité exigent un maximum de discrétion. « Aujourd’hui, le garde du corps n’est plus l’armoire à glace d’il y a vingt ans », résume le patron de Sentinel Protection.
Dans ce contexte, les femmes tirent leur épingle du jeu. Que cela soit d’anciennes agentes de police, au bénéfice d’une formation militaire ou privée, elles maîtrisent les armes à feux autant que les sports de combat. Elles n’ont rien à envier à leurs homologues masculins.
« Certaines femmes méritent leur place, ça ne fait aucun doute, lâche Tony Micaletto. Dans ce métier, il faut du physique, bien sûr, mais surtout un mental très fort et du sang-froid.» Dans ce registre-là, elles posséderaient même un sens de l’observation et de l’anticipation plus aiguisé, si l’on en croit Gustave Jourdan.
On ne s’en méfie pas
Prises au sérieux, les femmes commencent aussi à s’imposer dans le milieu politique.
Les membres du gouvernement suisse s’en remettent aux dispositifs mis en place par les pays qui les accueillent, lors de voyages à l’étranger. À Genève, il existe une unité dédiée à ce type d’activités : le Détachement de protection rapprochée.
« Actuellement, aucune femme n’en fait partie de manière fixe. Par contre, du personnel formé, y compris des femmes, peut être appelé en renfort », précise Patrick Puhl, porte-parole de la police genevoise.
Le brigadier major Nathalie Lacquit disait au magazine Le Point : « Les gens ne se méfient pas d’une femme, car ils n’imaginent pas qu’elle puisse dégainer son flingue »…
Source : Le Matin Dimanche 18 septembre 2011, "Sécurité rapprochée : les femmes s'imposent"
Photo credit : Pexel Library