
J’ai participé à un bain de forêt avec un petit groupe récemment. Vous imaginez des personnes flottant dans une baignoire au milieu des arbres ? Pas tout à fait !
Le bain de forêt ou shinrin-yoku et ses vertus
Le shinrin-yoku est une pratique japonaise thérapeutique qui nous invite à nous immerger dans la nature, plus particulièrement parmi les arbres. Il ne s’agit pas simplement de faire une balade en pensant à sa liste de commissions ou d’y faire son jogging, mais de réellement ralentir, de prendre le temps d’observer, de mettre tous ses sens en éveil.
Cela implique d’être dans le moment présent et de mettre ses préoccupations quotidiennes entre parenthèses, de ne penser ni au passé ni au futur. D’être là, présent à soi, présent à ce qui nous entoure. Reconnu pour ses multiples vertus, les médecins du pays du Soleil-Levant le prescrivent à leurs patients en quête de bien-être physique et mental. En effet, des études démontrent des effets positifs sur le stress, l’anxiété, la pression sanguine ou encore de meilleures performances en termes de mémoire et de concentration.
Revenir à soi
Tout d’abord, nous sommes invités à prendre quelques inspirations profondes. Première étape pour revenir à soi. En ralentissant la respiration, des tensions se dénouent, le corps se détend peu à peu. Nous pouvons sentir notre cœur battre, la joie et la gratitude d’être en vie, ou encore notre petitesse sur cette terre. Cela permet de prendre du recul par rapport aux contrariétés du quotidien.
Souvenir d’enfance
« Avez-vous un souvenir d’enfance en lien avec la nature ? » Après quelques secondes de réflexion, les participants se lancent, les yeux brillants, retrouvant l’espace d’un
instant leur âme d’enfant. Des sourires s’esquissent en écoutant les récits souvent teintés d’émerveillement.
Ralentissement et communion avec la nature
Ensuite, nous humons l’air et posons notre regard sur les êtres vivants autour de nous ; les arbres, les fleurs bravant le froid matinal, du vert de la mousse, aux feuilles des arbres en passant par celui des jeunes pousses. Quelles nuances ! Nous avons également prêté attention aux chants des oiseaux. En plus d’être un ravissement pour les oreilles, ceux-ci participent à la croissance végétale selon les dernières recherches scientifiques. Nul doute que cela nous bénéficie aussi.
Puis, nous nous mettons en mouvement. Nous marchons lentement, très lentement. Si c’est bienvenu pour certains, cela s’avère ardu pour d’autres. Dans un monde où tout va très vite, cela peut demander un réel effort de ralentir. Cet exercice magique nous invite à nouveau à utiliser tous nos sens et d’être à l’écoute de nos ressentis.
Enfin, nous choisissons un élément du paysage et nous nous identifions à lui. Je choisis un caillou blanc. J’imagine tout son parcours jusqu’au jour d’aujourd’hui. Chahuté, formé et poli par le courant, caressé par les gouttes de pluie. Je vois les enfants rire, les animaux venir s’abreuver, les chiens gambader dans la rivière.
Objectif atteint, je me sens non seulement détendue, mais aussi plus consciente de mon corps et plus connectée à la nature. Un sentiment de complétude m’envahit, la sensation que je fais partie intégrante d’un tout. Prendre soin de la nature, cela commence par prendre soin de soi.
Crédit Photo : Nathalie González