En 1998, Gérald Béroud fonde avec ses propres moyens SinOptic, une entreprise individuelle qui propose diverses prestations, dont un portail gratuit d’informations en ligne, entièrement dédié aux relations sino-suisses.
L’information fournie sur le site internet englobe des actualités, des événements et autres communications pertinentes relatives aux activités de la Chine en Suisse ou inversement. De nombreuses ressources et archives sont également disponibles. Outre le rôle de plateforme informative, SinOptic est un centre de services qui s’occupe notamment de l’accueil de délégations, de l’organisation de visites spécialisées et de la traduction de document.
Un « local » met en relation les deux pays
Il est impossible de parler de SinOptic sans parler de Gérald Béroud, le fondateur, directeur et seul employé de l’entreprise. Si « dans une vie antérieure », il étudie la sociologie à l’Université de Lausanne, sa vie prend un tournant en 1986 lorsqu’il se rend en Chine pour la première fois. Le séjour déclenche en lui une interrogation face à un pays qu’il ne comprend pas et dont il souhaite en apprendre davantage.
De retour en Suisse, Gérald Béroud étudie pendant deux ans le chinois, dans le but de mieux comprendre la culture et la civilisation chinoises. Il s’inscrit ensuite à l’Université de Genève pour y suivre les études chinoises, en parallèle à son travail dans un institut de prévention des problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie.
En 1993, lors d’un congé sabbatique de trois mois, Gérald Béroud fait un échange avec un chercheur en Chine. Il s’imprègne davantage de ce pays qui, à cette époque, est en pleine ouverture. En 1996, il quitte son poste à l’institut et va un temps à Taiwan travailler sur la toxicodépendance.
De retour en Suisse romande, se sentant « incasable » avec ses connaissances en sciences humaines, en IT et en langue chinoise, Gérald Béroud crée SinOptic et sa plateforme en ligne. Si les organisations et associations montrent un grand intérêt pour celle-ci, elles ne sont cependant pas prêtes à la financer.
La diversité et la flexibilité sont clés
Alors qu’aucun site de la sorte n’existe dans le pays, la curiosité que suscite la plateforme auprès des entreprises, associations et particuliers s’accroît. Les prestations s’adaptent à la demande et se multiplient. C’est en restant réceptif que Gérald Béroud identifie les besoins et attentes qui sont parfois uniques, voire extraordinaires. Par exemple, un sportif vivant à la Vallée de Joux appelle le directeur pour savoir sur quel lac, le Qinghai ou le Hulun, une traversée en voilier sur glace est envisageable. Après une recherche, grâce notamment aux contacts de son réseau, SinOptic répond à la demande, organise le voyage en Mongolie Intérieure.
Les services se diversifient donc grâce à un réseau varié que Gérald Béroud entretient dans ses activités parallèles, souvent bénévoles. En effet, il est à la fois directeur de SinOptic, président de la Section romande de la Société Suisse-Chine, secrétaire du Comité de la Section romande de la Chambre de commerce Suisse-Chine et membre du Comité directeur de la Société Suisse-Chine. Lors de certaines activités, il est fréquent qu’il doive jongler avec ses différentes casquettes.
Les relations bilatérales
Grâce à cette mémoire des relations bilatérales Suisse-Chine accessible sur le portail, SinOptic crédibilise son rôle dans les nombreuses activités qui y sont associées. Avec la position que prend Gérald Béroud dans ce cercle spécialisé des relations avec la Chine, les services les plus sollicités auprès de l’entreprise sont dorénavant l’accueil de délégations et l’organisation de visites spécialisées tant en Suisse qu’en Chine, surtout depuis que SinOptic a un mandat avec la ville de Lausanne et le canton de Vaud. En 2013, SinOptic organise par exemple une visite vitivinicole dans le Xinjiang, le Gansu et le Ningxia. Les projets bilatéraux sont nombreux et touchent divers secteurs : la formation, l’innovation, l’art, la santé, etc. Outre Beijing et Shanghai, SinOptic a également des contacts et partenariats avec de nombreuses provinces, régions et municipalités à travers l’ensemble du pays.
Les associations dans le même domaine
L’absence de reconnaissance des associations bilatérales en Suisse est un fait qu’observe Gérald Béroud. « On nous connaît, mais on nous reconnaît peu » nous confie-t-il. En effet, le travail bilatéral incluant la promotion de la Suisse en Chine est sous-estimé par certains acteurs de la Confédération et une partie des pouvoirs publics. Pourtant, l’accueil en Suisse de délégations de haut niveau par ces associations permet une approche unique, permettant de présenter des entreprises, des réalisations en tous domaines, bref de crédibiliser l’offre helvétique auprès des interlocuteurs chinois. Les milieux diplomatiques suisses en Chine ou encore les partenaires chinois reconnaissent le rôle des associations bilatérales dans le développement et le suivi des relations.
SinOptic, expert de la Chine
Cela fait dix-huit ans, avec 900'000 visites sur la seule page d’accueil du site, qu’existe SinOptic, plateforme d’informations et de services, traitant de la Chine ainsi que des relations qu’elle entretient avec la Suisse. Son travail est multiple, puisque ce sont diverses entités qui font appel à son fondateur Gérald Béroud. En effet, les requêtes vont de l’entreprise qui souhaite faire des affaires à l’individu qui a un rêve à réaliser en passant par des activités liées aux relations bilatérales au niveau national. L’expertise de SinOptic en matière chinoise ne cesse de s’enrichir grâce à sa longue expérience sur le terrain. L’entreprise est par ailleurs un acteur important dans les relations entre la Suisse et la Chine. Lorsqu’est évoqué le futur de SinOptic, Gérald Béroud répond avec une citation de Pierre Dac : “Les prévisions sont difficiles surtout lorsqu'elles concernent l'avenir". ” Ce dicton ne s’applique-t-il pas également aux relations bilatérales entre la Chine et la Suisse ?