Sous la loupe d’un professionnel issu de l’ACCA: Que peut-il apporter à son employeur ?

l’ACCA en quelques mots

L’ACCA est l’Association of Chartered Certified Accountants, qui mène à la qualification internationale d’expert-comptable-réviseur, selon la spécialisation. C'est un organe international basé à Glasgow qui compte plus de 170,000 membres dans le monde et plus de 436,000 candidats se préparant aux examens dans 180 pays. Au niveau international, elle possède 91 bureaux d’administration et organise 400 centres d’examens pour les candidats. Cette association coopère avec plus de 8,500 employeurs certifiés par l’ACCA (Approved Employers).

L’ACCA sert en partie de centre d’examens indépendant et prend en charge la correction de tous les examens écrits des candidats. Elle communique les sujets à étudier et le syllabus en détails. Elle n’autorise que deux éditeurs de manuel de préparation pour les examens, mais les livres ne contiennent pas en intégralité les réponses aux questions d’examens. Pour cette raison, d’autres éditeurs publient les manuels et préparent des questions types. Il existe donc une grande compétition entre eux pour proposer leurs livres aux candidats aux examens.

Après cinq années d’adhésion, les membres d’ACCA prennent l’appellation d’ancien FCCA (fellow).

Qu'est-ce qu'un expert-comptable (chartered accountant) ?

Avant d’aller plus loin, il est nécessaire de préciser les implications du terme expert-comptable. La profession d'expert-comptable reste réservée aux professionnels brevetés et enregistrés par la chambre fiduciaire d’un pays ou d’une organisation professionnelle nationale ou internationale. Les appellations d’expert-comptable, de ‘chartered certified accountant’ et de ‘chartered accountant’ restent des appellations brevetées, c’est-à-dire que c’est une appellation protégée légalement.

Ces experts, selon leurs domaines de spécialisation sont préparés à dresser les états financiers avec des annexes, des flux de trésorerie et des analyses. Ils conseillent sur la taxation, proposent des réductions de coûts, évaluent des projets d’investissement, exécutent des analyses de variance, suggèrent des améliorations dans les contrôles internes, font des audits, préparent des déclarations d’impôts et d’autres rapports nécessaires. Ils doivent aussi faire des consolidations, être toujours au courant des termes du droit commercial (international ou national selon leur choix), et gérer la trésorerie avec des propositions et évaluations, entre autres.

Ce professionnel peut remplir éventuellement des fonctions de contrôleur, de directeur ou d’analyste financier, de chef auditeur, de contrôleur de gestion ou même d’auditeur interne. Par leur connaissance du marché, ils occupent également des fonctions dans la vente, le marketing, les relations publiques, et le management opérationnel ou ils montent leurs propres entreprises.

Comment devenir membre ACCA 

Pour devenir membre de l’ACCA, il faut passer les quatorze examens, réussir le module d’éthique professionnelle et avoir une expérience certifiée.

Examens

Tous les examens se font le même jour à la même heure, pour éviter les tricheries. Les réponses aux questions identiques sont numérisées sous le code d’identification du candidat, sans nom, et corrigés par les examinateurs du centre. Les résultats sont communiqués à tout le monde deux mois plus tard.

C’est au candidat de décider comment se préparer, puisqu’il n’est pas obligé d’assister à des cours universitaires:

• En prenant des cours à plein temps, à temps partiel ou pendant le week-end, des cours par correspondance avec un tuteur, ou des cours de répétions
• En se préparant tout seul avec les livres de cours
• En se préparant aux questions type des examens et/ou aux examens blancs
• En échangeant avec d’autres candidats

Les candidats peuvent choisir un à quatre sujets par semestre. En général, ils n’optent que pour deux sujets qu’ils travaillent à fond, car l’examen nécessite une préparation optimale pour pouvoir répondre aux questions rapidement. Il faut aussi être capable de développer son argumentation pour maximiser les points.

Il est nécessaire de se familiariser avec le système de notation, de calculer le temps à disposition pour chaque question, d’effectuer les calculs et d’écrire rapidement et clairement les essais de composition pour pouvoir acquérir assez de points. Pendant les examens, les candidats doivent savoir gérer leurs priorités : il faut passer 1.8 minutes pour gagner 1 point, ce qui peut se traduire par 1 à 2 phrases pour 1 point, par exemple. De plus, les candidats sont tenus de bien structurer leurs essais avec des sous-titres, de la clarté et de la lisibilité, malgré la vitesse de l’écriture. Dans la plupart des cas, les candidats n’arrivent pas à finir l'examen à temps. Les examinateurs le savent et le prennent en compte comme exercice de prioritisation. Il faut donc prendre souvent une décision entre faire une pause et obtenir potentiellement quelques points supplémentaires.

Pour la plupart des candidats, il faut trois à quatre années pour terminer tous les examens et s’affilier à l’ACCA, jusqu’à l’adhésion complète. Cependant, un délai-cadre de dix ans est établi pour passer tous les examens.

Un expert avec la certification de l’ACCA est compétent dans tous les domaines financiers au sens large comme défini par les 14 examens.

Expérience et validation de celle-ci avec la supervision d'un mentor

Les candidats doivent donc faire valider leurs expériences dans 13 domaines sur 20 prédéfinis par l’ACCA, durant une période de 36 mois en exerçant une fonction relative à ces domaines.

Pour valider son expérience, le candidat a besoin d’un mentor qualifié enregistré chez ACCA qui l’accompagne, le guide et le supervise dans son évolution professionnelle. Le candidat se qualifie en motivant ses expériences et en les soumettant à son mentor, puis à ACCA qui peut choisir de les valider ou non. Le mentor travaille en étroite collaboration avec le candidat. Il est expert en comptabilité (controlling, finance) et/ou en audit. Enfin, il est idéalement un ACCA. Cela veut dire que le candidat ne peut pas être son propre chef, malgré ses autres qualifications et expériences et que le mentor et le candidat doivent travailler dans le même bureau.

La reconnaissance de l’ACCA en Suisse

L’ACCA est un leader mondial parmi les associations professionnelles de finance/comptabilité de par sa réputation, son influence et sa taille. En Suisse, l’Autorité fédérale de surveillance en matière de révision (ASR) reconnaît l’ACCA et les filières analogues de formation. La certification délivrée par l’ACCA est équivalent à plusieurs brevets fédéraux, mais à portée internationale : le brevet fédéral en spécialiste en finance et comptabilité, le brevet supérieur d’expert(e) en finance et controlling et le brevet d'agent fiduciaire (selon spécialisation en audit, taxation, gestion de performance ou gestion financière).

Qu’est-ce que cette qualification apporte à l’employeur ?

Cadre professionnel  global

L’ACCA est une association internationale qui collabore et négocie avec d’autres acteurs du marché. Par son règlement strict, les membres sont obligés de respecter le code de déontologie qui leur impose de bien se comporter sur le marché de travail, concernant par exemple la tenue vestimentaire, l’honnêteté et la qualité du travail. Les membres qui souhaitent pratiquer dans la sphère publique doivent se former afin d'obtenir un certificat pour exercer, et s’assurer en cas de dommages contre autrui. Le registre des membres est consultable au public.

Les membres travaillent dans le secteur industriel, dans les organisations non-gouvernementales et dans le secteur privé, entre autres (Lien en anglais).

Qualité 

Grâce aux examens rigoureux et à la surveillance obligatoire pour la validation d’expérience par un « mentor expert », les candidats acquièrent une expérience pratique inestimable qui atteste de leurs compétences pour un poste. L’ACCA continue à imposer à ses membres un règlement sévère et des cours de formation professionnelle continue de 40 heures par an.

Rigueur 

Les candidats doivent être très structurés et très organisés pour pouvoir planifier leurs études, car la préparation dure plusieurs mois. Le taux de réussite à l’examen au niveau mondial varie de 28-55% en général, sauf pour le premier examen F1 qui reste relativement facile. Cette attitude de rigueur se transmet également à l’environnement de travail.

Agilité

Les questions d’examens sont parfois imprévisibles. Les candidats d’ACCA sont donc préparés à faire face aux challenges quotidiens en résolvant rapidement des problématiques professionnelles. De plus, lors de la préparation approfondie aux examens, il faut se servir de toutes les ressources externes possibles. Les membres d’ACCA font ainsi souvent preuve d’un esprit de « débrouillardise » au travail, ce qui est une compétence nécessaire.

Par ailleurs, en se préparant aux examens de taxation et de reporting financier, les candidats sont avisés de la manière de pratiquer. Les éléments probables susceptibles de contenir des erreurs demandent d’être vigilant lors du contrôle des déclarations et de la préparation des états financiers. L’agilité, la vigilance, l’attention aux détails sont des compétences transférables. Tout comme une troisième langue est plus facile à apprendre après avoir maîtrisé une deuxième langue étrangère, il est également plus facile de connaître les logiciels et progiciels de la gestion intégrée (EPR) après avoir déjà appris un de ces outils.

Attitude

Les membres de l’ACCA sont prêts à partager leurs connaissances et à collaborer avec les autres. C’est une attitude qui a été adoptée de manière à devenir une habitude, lors des échanges avec d’autres candidats pendant leurs études et mise en pratique ensuite durant leur carrière, en interaction avec leurs collègues.

Dévouement

La validation des expériences est également rigoureuse : une personne qualifiée doit superviser le candidat et celui-ci doit pratiquer les 13 domaines pendant un certain temps afin de pouvoir valider leur maîtrise. Les membres de l’ACCA ne ménagent vraiment pas leurs efforts pour obtenir le titre de l’ACCA. Ainsi, ils investissent du temps, des efforts et de l’argent pour remplir les conditions concernant les règles de déontologie et le perfectionnement professionnel continu.

Esprit d’équipe 

En collaborant avec le superviseur, et en échangeant avec d’autres candidats pour passer l’examen, les candidats s’entraident les uns les autres, avec un grand degré de professionnalisme et de coopération.

Orientation vers le contexte de business, polyvalence et compétences transférables 

Les sujets des examens se focalisent sur les affaires courantes d‘organisation. Aussi, les membres peuvent continuer leurs carrières dans différents pays en raison de leurs compétences transférables dans différents domaines d’activité (lien en anglais), que ce soit pour les entreprises privées ou publiques, les organisations internationales ou non-gouvernementales. Ces professionnels sont également présents dans la finance, l’audit externe/interne, la comptabilité pour la réduction des coûts, la trésorerie, l’analyse, la gouvernance/conformité interne, etc.

Le site officiel de l’ACCA a de plus amples information.

Sources :

www.accaglobal.com

http://www.accaglobal.com/gb/en/qualifications/glance/acca/overview.html

http://www.accaglobal.com/gb/en/learning-provider/resources-tuition/pass-rates.html

https://www.accacareers.com/career_centre/wp-content/uploads/2013/11/Career-survey-2013.pdf

https://www.rab-asr.ch/rab/fr/1027/Fili%C3%A8res+analogues+de+formation+%C3%A9trang%C3%A8res+-+r%C3%A9ciprocit%C3%A9

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