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Taux d’intérêt négatif : Sommes-nous tous logés à la même enseigne ?

Écrit par Gregory Abdelgani
Paru le 23 avril 2015

taux interet negatif« Pourquoi dois-je payer des frais sur mon compte épargne ? » s’interroge le Suisse moyen. « A l’époque, je recevais des intérêts avec mes économies et maintenant je dois payer pour que l’argent reste à la banque ? » Il est vrai que si nous revenons dans les années septante, Monsieur ou Madame Tout-le-Monde pouvait mettre ses petits sous à la banque sur un compte épargne et pouvait recevoir de 2 à 4 % d’intérêt, voire même plus dans certains cas. Cette époque est bien loin derrière nous, car de nos jours, les taux pour un compte épargne tournent aux alentours de 0.1%. Mais, ceci s’explique par l’évolution de notre taux de change. En effet, il est important de se rappeler qu’en ces temps-là, nous échangions un dollar américain pour plus de quatre francs suisses. Début 2015, nous payons moins d’un franc pour recevoir son équivalence en dollar.

Alors, pourquoi parlons-nous d’un taux d’intérêt négatif ? Tout d’abord, il faut bien comprendre que celui-ci n’est pas appliqué à tout le monde, mais seulement à une partie des très gros clients bancaires et seulement à partir d’un certain montant. La raison la plus évidente de cette initiative est d’éviter l’appréciation du Franc Suisse. En effet, notre monnaie locale est depuis longtemps considérée comme une valeur refuge de par sa stabilité. En mettant en place un taux d’intérêt négatif sur des comptes de dépôt, la Banque Nationale Suisse (BNS) espère encourager les investisseurs à ne pas spéculer sur le franc et à investir dans une autre devise.  Par cette opération, la demande de franc devrait baisser et le prix des autres devises augmenter.

L’initiative du directeur de la BNS Thomas Jordan d’abolir le taux plancher de l’Euro avait pour but d’effacer cette vision de valeur refuge. Elle n’a malheureusement pas eu l’effet escompté, car au contraire, cela a renforcé l’attrait pour le franc. La question que beaucoup se pose est donc comment faire pour ne pas être touché par ces taux négatifs. Beaucoup de petits épargnants songent à retirer leurs économies et à les placer dans les coffres des banques ou dans leur coffre personnel à la maison, plutôt que sur leurs comptes épargnes.

Cette tentative d’économie n’est pas dans l’intérêt général de la Suisse, selon les dires de Thomas Jordan, car elle va à l’encontre des intentions de la politique monétaire. Nous sommes dans une période économiquement instable, certes. Les déboires de la zone européenne depuis quelques années et la grosse crise des subprimes qui s’est abattue sur les Etats-Unis en 2008 ont laissé des traces sur les marchés mondiaux, ce qui a incité les investisseurs à se « refugier » sur le franc suisse.

Ce qui est important aujourd’hui est d’accepter la situation. Notre économie locale dépend du reste du monde, du fait que nous sommes un pays exportateur. Les démarches commerciales avec l’Europe doivent pouvoir continuer de la meilleure façon possible pour éviter une délocalisation des entreprises nationales et de la main d’œuvre de qualité qui représente notre pays.

Le Conseil fédéral est actuellement en plein débat et met un point d’honneur afin de trouver une solution favorable pour notre système économique. Plusieurs propositions ont été avancées par les différents partis politiques qui permettraient de retrouver un climat stable. La gauche propose un retour au taux plancher en deux temps. La droite suggère un allègement de l’imposition sur les entreprises.

Nous pouvons donc aisément dire que le climat politique nationale est aujourd’hui dans toutes les bouches. Puissent nos dirigeants trouver une entente rapide et efficace afin que les craintes citoyennes se dissipent.

Source: « Les taux d’intérêt négatifs, une menace pour l’économie suisse ? », par Samuel Jaberg, Swissinfo.ch, 8 avril 2015.

Photo credit : Francs Suisses via pixabay

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One comment on “Taux d’intérêt négatif : Sommes-nous tous logés à la même enseigne ?”

  1. Cher Gregory,
    L'analyse au niveau suisse est juste mais il ne faut pas oublier le facteur déclenchant. Déjà avant, et à la suite de la crise 2008-09, le franc suisse était une valeur refuge comme l'or mais ces effets se sont amplifiés lorsque les banques centrales ont décidé le "Quantitative Easing" ou l'assouplissement monétaire de grande ampleur, créant une dévaluation de leur monnaie et un avantage compétitif.
    Bien à vous.
    Jean-Pierre

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