Entré en vigueur le 5 mars 1970, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) fêtera son demi-siècle dans quelques jours. Retour sur le but de ce traité et sa pertinence actuelle.
Bref historique
Au cours de la première moitié des années quarante, les Etats-Unis, dans le cadre du « projet Manhattan », furent le premier pays au monde à avoir développé, testé et utilisé l’arme nucléaire. Deux décennies après, quatre autres nations acquirent l’arme de destruction massive : l’Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la Chine.
Conscient du risque de voir augmenter le nombre total de telles armes à travers le monde, l’ONU crée en 1956 l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), dans le but d’utiliser le nucléaire à des fins civiles et non pas militaires.
S’ensuit alors, logiquement, l’élaboration du TNP, emmené par les Etats-Unis et l’Union soviétique.
Entrée en vigueur et principe
Ratifié en 1970, le traité est entré en vigueur pour une durée de 25 ans, avant d’être reconduit en 1995, pour une durée indéterminée. Au jour d'aujourd’hui, le traité compte 189 signataires. A savoir que quelques nations manquent toujours à l’appel (Inde, Pakistan…) ou se sont retirées (Corée du Nord).
Son principe est simple : d’un côté les Etats dotés de l’arme nucléaire avant 1967 (EDAN), en l’occurrence les USA, l'URSS, le Royaume-Uni, la France, la Chine ; et de l’autre, les Etats non dotés de l’arme nucléaire (ENDAN). Les premiers s’engagent à ne pas aider un autre pays à se procurer l’arme nucléaire ; les seconds à ne pas en fabriquer, ni essayer de l’obtenir, et tout cela dans le but comme le nom du traité l’indique, de garantir une non-prolifération de ces armes nucléaires.
Pertinence actuelle
Du 27 avril au 22 mai prochain aura lieu au siège de l’ONU, à New York, la conférence d’examen du traité. Quel bilan intermédiaire peut-on tirer des ces cinquante ans d’existence ?
Au regard des chiffres, le monde est passé de près de 65000 têtes nucléaires en 1986 à une quinzaine de milliers en 2018. Une réduction drastique, positive en soi, mais qui ne doit pas faire oublier les quelques pays réfractaires, notamment la Corée du Nord, l’Inde, Israël et le Pakistan, qui possèdent un imposant arsenal nucléaire. Le premier cité a même été jusqu’à expulser du pays les inspecteurs de l’AIEA et a procédé à six essais nucléaires.
Cependant, la haut-représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, s’est montrée encourageante quant à la poursuite de ce traité, symbole d’un « pilier de la paix et de la sécurité internationales ». Pour elle, le TNP doit rester le point d’ancrage du régime de désarmement et de non-prolifération, afin de renforcer la sécurité de tous les Etats signataires. Ce que le Conseil de sécurité et ses membres ont repris à l’unisson, se disant prêts à unir leurs efforts pour sortir grandi de cette conférence d’examen.
Sources :
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