L’approche centrée sur la solution (ACS) affirme que chacun possède au fond de lui les ressources nécessaires pour trouver des réponses à ses problèmes. De nombreuses entreprises suisses se sont formées à cette méthode depuis l’introduction d’un certificat reconnu par la Fédération internationale de coaching, en 2007. Parmi celles-ci se trouvent Vifor Pharma à Villars-sur-Glâne, McDonald’s à Crissier, Skyguide à Genève, UBS et Generali Assurances.
Cette approche peut sembler déconcertante au premier abord, car il n’est pas nécessaire d’analyser le causes du problème pour trouver la solution. En effet, la question bien particulière à se poser n’est pas : « quel est le problème ? », mais « quels résultats avez-vous déjà obtenus ? »
Fédéric Zwahlen, directeur du site Vifor Pharma, pense que « parler des difficultés amplifie les difficultés » et son entreprise à dû « apprendre à casser le mythe » de trouver la cause pour résoudre le problème, lorsqu’elle a commencé à utiliser cette méthode en 2010.
Avec cette méthode, les employés ne trouvent pas de réponses clé en main auprès de leur supérieur, mais ils sont satisfaits car ils réalisent qu’ils ont trouvé eux-même une solution déclare Gabriela Leone, directrice des ressources humaines chez McDonald’s à Crissier.
L’ACS se fonde sur une certaine confiance en l’individu. Le psychologue américain, Scott Miller, qui a développé cette méthode dans les années 80, pense que le progrès personnel est « inéluctable ». Selon Hildegard Abbet, formatrice accréditée et directrice du cabinet de consulting New Perspective à Sion, « lorsque quelqu’un dit qu’il ne sais pas quoi faire pour résoudre un problème, c’est qu’il ne le sait pas encore ».
Pour Scott Miller, que ce soit au travail ou dans une relation psychothérapeutique, les succès dépend avant tout de l’investissement des deux parties. L’effet d’une pyschothérapie augmente si le médecin est persuadé que le patient peut s’en sortir par lui-même. C’est également le cas lorsque un supérieur ou un patron met en avant le fait que l’employé peut trouver lui-même la solution.
Les détracteurs de cette méthode relèvent la naïveté de ne s’intéresser qu’aux solutions et non aux problèmes. C’est pourquoi, il est essentiel de suivre une formation, pour ne pas en rester à de belles paroles et des déclarations d’intention.
La philosophe italienne Michela Marzano observe un mouvement général vers un management plus humaniste depuis les années 90. Cependant, celle-ci précise que pour que la confiance s’instaure entre employeur et employé, les objectifs doivent être précis et il faut tenir compte des circonstances imprévues et des erreurs éventuelles. Le risque réside donc dans la perte de confiance, suite à une non acceptation de l’incertitude et à la nécessité du « risque zéro », qui peut créer un climat d’anxiété au sein de l’entreprise.
Sources:
www.rimhe.com : Qu'est-ce que la confiance?, Michela Marazano in RIMHE, Revue Interdisciplinaire sur le Management et l’Humanisme n°1 - NE - mars/avril 2012 - Ethique et Organisation