Au 31ème Salon du Livre de Genève, qui vient de fermer ses portes, le livre était à l’honneur, c’est indéniable !
Et pourtant, pour promouvoir la parution d‘ouvrages, trois maisons d’éditions ont fait le choix d’attirer le visiteur par une installation visuelle et artistique.
Les rites chamaniques à l'entrée du Salon
Les Éditions Chaman nous ont plongé dans les rites chamaniques dès l’entrée du Salon. Une exposition photographique accompagnait la sortie du livre Les visages de l’invisibles de Patrick de Wilde, photographe et auteur.
L’entrée était d’autant plus spectaculaire grâce à la présence de l’arbre de la connaissance. Avec ses huit mètres de haut, l'arbre avait un feuillage recomposé de trente mille pages d’ouvrages destinés au pilon.
La vingtaine de photographies exposées à proximité de l’arbre a été sélectionnée par son auteur et imprimée en grand format. Cette petite exposition invitait le visiteur à s’arrêter, regarder et consulter le livre. Un ouvrage à la fois essai, récit de voyage et livre de photographie.
Cette découverte de l’univers chamanique où la plante est un élément de la nature très respectée, fait écho au monde littéraire où le végétal est l’essence même de ce support.
À la découverte des sherpas et des indiens
L’exposition de photographies était aussi à l’honneur chez les Éditions Zoé.
À l’occasion de la première parution en français du fabuleux voyage d’Ella Maillart Au pays des Sherpas, la maison d’édition proposait une exposition, en collaboration avec le Musée de l’Élysée, avec des photographies réalisées par l’auteur lors de ce périple.
Nous y avons découvert son regard sur les détails de la vie quotidienne des sherpas et de leurs proches. Elle observe et immortalise sur pellicule aussi les objets, les coutumes, les scènes religieuses et les rites.
Les photographies en noir et blanc étaient exposées dans un espace épuré et apaisant permettant aux visiteurs de s’évader vers ce monde inconnu et d’apprécier une bouffée d’air frais et de tranquillité au milieu du tumulte du Salon.
Louis Marie et Elise Blanchard ont, quant à eux, montré une exposition scénographiée de près de 100 mètres carrés, sur les Explorateurs en Amérique du Nord, dont l’ouvrage éponyme est publié aux Éditions Paulsen.
Raconté par un père et sa fille, l’histoire de cette région offre aux visiteurs un voyage sur les traces des Peaux-Rouges et des Coureurs des Bois. Une mise en scène impressionnante avec un tipi indien, un canoë, une tente, un traîneau, des peaux de bêtes et des ustensiles de cuisine. Autant d’objets qui permettent de se plonger dans le quotidien de ces aventuriers.
L’exposition était aussi accompagnée de visuels. 28 panneaux d’interprétation illustrés à la manière de carnets de voyages (gravures, cartes, dessins et planches botaniques), 30 gravures et 50 photographies réalisées d’après les œuvres de George Catlin, Charles Bodmer, Charles Russell et Edward Curtis.
BD, histoire et nourritures spirituelles
Il était également possible de découvrir trois autres espaces d’exposition.
La scène de la bande dessinée mettait en avant le manque de parité entre les héros et les héroïnes dans le monde des bédéphiles. Vingt-deux auteurs ont réalisé des couvertures de BD en inversant librement les sexes de figures mythiques de la bande dessinée francophone et internationale.
Nous avons ainsi rencontré Tintine, Coco Maltèse, Thorgirl, Supermeuf et les Avengeuses de Marv’elles. Autant de créations ludiques que sérieuses pour réfléchir sur la place de la femme dans ce monde encore très masculin. Cette exposition a été conçue par Lyon BD Festival avec une mise en scène par Delémont’BD.
Les Éditions Cabédita ont profité du 500ème anniversaire de la signature du traité de Paix perpétuelle qui lie la France à la Suisse pour démontrer combien ces deux pays sont unis par des intérêts communs qui se développent sans cesse. Cette exposition mettait en avant des portraits de Suisses qui ont fait la France: Madame de Staël ou Abraham-Louis Bréguet.
Et pour finir, le thème de l’édition 2017 du concours du Photographe Voyageur célébrait les « Nourritures terrestres et nourritures spirituelles ».
Seize photographies sur ce thème étaient exposées dans un espace feutré et propice à la réflexion. Le premier prix a été décerné à David Olifson avec une photographie prise en Birmanie représentant le fragile équilibre entre les différentes religions du pays.
Une édition riche de découvertes culturelles, artistiques et littéraires, et de voyages historiques spirituels.
Sources : http://www.salondulivre.ch/fr/#expositions
Crédit photo: Anne-Valérie de Cannière